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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

MARTIN NIETO, Eloy
Né le 5 mai 1951 à Baños de Montemayor (Caceres) - Ouvrier soudeur - MLE – CNT – Madrid (Nouvelle-Castille) - Euskadi
Article mis en ligne le 23 octobre 2011
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

Né dans une famille paysanne émigrée à Madrid en 1958, Eloy Martin Nieto avait commencé à travailler et étudier chez Motor Iberica où il suivait les cours de la section aviation qui était sous encadrement militaire. Il y entrait en contact avec le groupe libertaire ce qui lui valait son exclusion de l’école.

En 1966 il était pour la première fois arrêté pendant quelques heures suite à une manifestation à Atocha (Madrid). Le groupe auquel il appartenait participait aux réunions tenues autour de Juan Gomez Casas, collaborait au bulletin de tendance cincopuntiste Sindicalismo (Madrid, 1966) et entretenait des contacts avec le groupe cénétiste animé par Cipriano Damiano. Ce groupe participait également aux tentatives de création d’une tendance libertaire au sein des syndicats verticaux, à la création du bulletin clandestin Solidaridad al servicio del movimiento obrero et aux activités des groupes de jeunesse des Commissions ouvrières (CC.OO.). Eloy Martin fut arrêté à diverses reprises lots de réunions des CC.OO. entre 1967 et 1969, mais avait été à chaque fois libéré parceque mineur en âge.

En 1969-1970 il allait travailler comme soudeur en Euskadi où il participait à l’organisation de groupes libertaires et, avec de vieux militants de la CNT, à diverses grèves à Basauri, Barracaldo et Sestao.

Après l’arrestation en avril 1970 du groupe de Damiano, il participait à la création du groupe Autogestion dont l’un des objectifs était de préparer la CNT face aux nouvelles situations politiques. Revenu à Madrid où il travaillait comme soudeur dans le bâtiment, il y était arrêté en 1970 et poursuivi pour « comme membre de la FAI » (ce qu’il n’était pas) et pour lequel le procureur demanda une peine de 6 ans de prison.Remis en liberté provisoire peu après, il était à nouveau arrêté avec un groupe de militants du groupe Autogestion obrera. A sa sortie de prison il se retrouva confronté au problème de la reconstruction de la CNT qui s’organisait alors autour notamment de Juan Gomez Casas, Pedro Barrio et les frères Trapero.

En 1973, alors qu’il était au service militaire, il était condamné à une peine de prison. La police venue le chercher à la caserne Brunete et les services secrets militaires découvrirent alors avec stupeur qu’il servait de chauffeur au général Milan del Bosch et décidèrent, pour éviter un scandale, de repousser son incarcération. Dès sa démobilisation il fut interné en avril 1974 à Carabanchel puis à Saragosse. Suite à sa participation à une mutinerie pour obtenir de meilleures conditions d’emprisonnement et la fin de l’isolement du compagnon Antonio Herrero, ancien membre du groupe de Francisco Sabaté Llopart, il fut sanctionné et transféré à la prison de Ségovie. Il s’y trouvait au moment de la grande évasion dans laquelle l’organisation basque ETA refusa délibéremment qu’y participent les libertaires.

Libéré suite à l’amnistie ayant suivi le couronnement du Roi en décembre 1975, il s’intégrait immédiatement dans les groupes de réorganisation de la CNT et au Comité pro presos pour appuyer les compagnons encore emprisonnés (notamment Luis Andres Edo, David Urbano, Floreal Rodriguez de la Paz, Fernando Carballo). Au sein des groupes du quartier du Pilar où il résidait, il participait également à la réorganisation du syndicat CNT des arts graphiques de Madrid puis à la création de la coordination nationale de cette branche.

Dans les années qui suivirent il fut l’un des fondateurs de la coopérative autogestionnaire Queimada, s’implqua dans toutes les activités du mouvement libertaire. Après les scissions survenues dans la CNT, il fut avec notamment Juan Busquets et Merinero l’un des fondateurs de la Fundacion Aurora intermitente (1987-1988) chargée de la diffusion de la culture libertaire et dont il sera le président. Il réintégra ensuite le syndicat CNT des arts graphiques lors de sa reformation à Madrid.


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