Bandeau
Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

MARTI VERDU, Vicente
Né à Madrid en 1926 – mort le 14 juin 2006 - Mécanicien ; ouvrier tourneur – FIJL – CIRA – CNT – CGT – Avignon (Vaucluse)
Article mis en ligne le 9 octobre 2011
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

Fils de militants anarcho-syndicalistes, Vicente Marti Verdu avait été élevé au Levant où, enfant il fut marqué par la création des collectivités libertaires dont son père avait été l’un des organisateurs et où après la guerre il devint apprenti mécanicien sur le port de Valence.

Vicente Marti Verdu

Après un service militaire en Guinée Equatoriale, il passait clandestinement en France avec sa mère en 1948 et s’installait à Avignon et allait travailler comme mécanicien dans divers ateliers puis à l’usine Saint Gobain où il allait être un actif militant de la CGT. Parallèlement il militait à la CNT en exil et aux Jeunesses libertaires (FIJL) dont il allait être le responsable local.

Après la réunification en 1960 du Mouvement libertaire espagnol il participait activement à l’action antifranquiste de Défense intérieure (DI), l’organisme chargé de mener la lutte clandestine. Dans l’infrastructure de l’organisation il fut plus particulièrement le responsable de l’aménagement de cachettes dans divers véhicules, pour pouvoir introduire en Espagne armes et propagande. A la suite de l’exécution en Espagne à l’été 1963 de Francisco Granado – qu’il avait contribué à recruter, dont il avait équipé le véhicule – et de Joaquin Delgado, il fut arrêté à Avignon avec plusieurs autres militants libertaires, dont S. Gurruchari et L. Ros, qui seront tous libérés au bout de six mois après une grève de la faim et sans avoir été inculpés.

V. Marti fut également l’un des organisateurs entre 1961 et 1976 des campings libertaires internationaux tenus dans le sud de la France.
Lors des grèves de mai-juin 1968 il fut de toutes les actions en Avignon.

A la fin 1976, lors de la visite en France du roi Juan Carlos il fit partie avec notamment Carlos Andreu, Lucio Urtubia, Octavio Alberola, Alicia Mur Sin, Gonzalo Sanchis, Juan Busquets Verges et José Morato, pour la plupart anciens activistes de la FIJL, du groupe de militants qui furent assignés à résidence à Belle-île-en-Mer (Morbihan), un épisode qui sera l’objet du film de G. Auer Vacances royales (1980).

Le domicile de Vicente Marti au Pontet, ouvert à tous compagnons en difficultés, fut à de nombreuses reprises perquisitionné notament lors des campagnes antifranquistes des Groupes d’action révolutionnaire antifasciste (GARI) et lors des activités du groupe Action Directe.

Lassé des querelles internes à la CNT, Vicente Marti, retraité au début des années 1980, s’était investi ensuite dans une coopérative du bâtiment, dans l’association Vagabondages pour laquelle il retapa un ancien deux mats destiné à acceuillir des jeunes marginaux ou délinquants avec lesquels il bourlingua plusieurs années. Tout en écrivant ses mémoires il participait également à la contruction des nouveaux locaux du Centre inetrnational de recherches sur l’anarchisme de Lausanne (CIRA), à ceux de l’imprimerie anarchiste de Carrare (Italie), collaborait à la Communidad del Sur (Montevideo), au CIRA de Marseille et à la compagnie théâtral Ilotopie.

Vincent Marti Verdu, tombé gravement malade, est décédé à Avignon le 14 juin 2006.

Œuvres : -On changeait si souvent de domicile : une enfance espagnole, 1926-1939 (Ed. du CIRA, 1976) ; - La Saveur des patates douces, histoire de ma vie, 1926-1976 (Atelier de création libertaire, 1998) ; - Higinio Noja Ruiz « La Armonia o la escuela en el campo : Alginet 1923 (Ed. Virus, 1996, Témoignage de V. Marti et notes de M. Enckell).


Dans la même rubrique