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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

MARIN PASTOR, Angel
Né le 25 mars 1917 à Hellin (Albacete) – mort en 1993 - FIJL – MLE – CNT – Barcelone (Catalogne) - Toulouse (Haute-Garonne)
Article mis en ligne le 5 octobre 2011
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

Emigré très jeune avec sa famille à Barcelone, Angel Marin Pastor y avait rapidement adhéré aux Jeunesses libertaires (FIJL), à la CNT et aux Athénées libertaires. Il aurait également milité dans les années 1930 à l’Athénée libertaire du quartier madrilène de Las Ventas.

En juillet 1936 il fit partie des premiers volontaires de la Colonne Durruti (Groupe Madrid) où il allait développer un important travail militant et où de 1937 à 1939 il fut le secrétaire de la FIJL de la 26e Division où il avait remplacé Benito Milla. Il fut également délégué au congrès aragonais de juin 1937 et à celui de la FIJL en 1938 où il défendit les positions radicales et orthodoxes qu’il défendait dans El Frente, l’organe de la 26e Division.

Passé en France lors de la retirada, il fut interné au Fort de Montlouis puis au camp du Vernet avec les autres membres de la Division. Pendant l’Occupation il participait à la réorganisation de la CNT, aurait été membre du Comité de Béziers et, selon certains, aurait alors été lié aux groupes d’action chargé des expropriations économiques.

Lors du plenum clandestin tenu à Muret en mars 1944, il fut nommé au Comité national du Mouvement libertaire espagnol (MLE) et, lors du plenum de régionales tenu à Toulouse du 5 au 10 octobre 1944 fut nommé secrétaire à la coordination du CN dont les autres membres étaient Juan Manuel Molina, Paulino Malsand, Domingo Torres, Evangelista Campos, Bernardo Merino et Moiguel Chueca. Il effecctua alors un voyage en Espagne avec Carlos Calpe pour y contacter à Madrid le Comité national de la CNT dont le secrétaire était Manuel Amil Barcia.

A son retour il participait à de très nombreux meetings tenus pat le MLE-CNT dans la France entière et ce fut lui qui en représentation du CN alla visiter le Bataillon Libertad, une unité formé de maquisards libertaires espagnols qui, avec le Bataillon basque Gernika, avait été chargé de nettoyer les dernières poches de résistance allemande sur le front de l’Atlantique (Pointe de Grave, Royan).

En mars 1945 il était envoyé en Espagne pour y renforcer la Commission de défense. La délégation dont il faisait partie comprenait également Lucio Gomez Arnaiz, les agents de liaison José C. et Valero G. et un groupe de soutien formé de Francisco Sabaté Llopart Quico, Jaume Parés Adan El Abisinio et Juan Salas Millan El Rotget. Chargé de créer un comité de liaison permanent entre l’intérieur et l’exil, Angel Marin Pastor et Lucio Gomez avaient également été chargés de liquider à Barcelone le traître Eliseo Melis. Toutefois, suite à une réunion avec le compagnon José Pareja Pérez à ce propos, il avait été décidé de ne pas l’exécuter tout de suite.

Lors du premier congrès tenu à Paris du 1er au 12 mai 1945 par le Mouvement libertaire espagnol en France, Angel Marin avait été nommé secrétaire à la coordination du Comité national du MLE-CNT aux cotés de paulino Malsand Blanco. Les autres membres du CN étaient alors Germinal Esgleas Jaume (secrétaire général), Juan Puig Elias (secrétaire à l’organisation et relations avec les autorités), Federica Montseny Mañe (secrétaire à la presse et propagande), Miguel Chueca Cuartero (Allainces et relations politiques) et Jeronimo Rodriguez (Trésorerie).

Angel Marin Pastor a été arrêté à Barcelone en octobre 1945 avec notamment José Dot et José Galdo. En prison ils étaient contactés par les indicateurs Eliseo Melis et Antonio Sebas Amoros. Le 15 décembre 1945, grâce à Eliseo Melis, Angel Marin Pastor « s’évadait » de la prison. Ce n’est que le 17 mars 1946, qu’avec Miguel Silvestre Talon El Nano (et Juan Ferrer), il repassait en France où devenu suspect, il était exclu du Comité national qui décidait de ne plus lui confier aucune responsabilité au sein de l’organisation. Son compagnon, Miguel Silvestre Talon, considéré comme dangereux pour l’organisation, était exécuté par des compagnons en avril 1946. En octobre 1947 Angel Marin Pastor fut finalement exclu de la FL-CNT à laquelle il appartenait.

En 1976 il n’avait toujours pas été réuntégré dans le mouvement libertaire bien qu’il n’existe aucune preuve qu’il ait été un informateur. Selon certains militants ayant vécu cette époque de clandestinité, sa libération de prison grâce à Melis obéissait à un plan de la police pour semer le trouble et la confusion au sein du MLE-CNT.

Dans les années 1980 Angel Marin Pastor était membre de l’Amicale de la 26e Division et collaborait au Boletin de la Amicale (Toulouse, 1981-2000) ainsi qu’à Solidaridad Obrera (Barcelone).

Angel Marin Pastor est décédé à Toulouse en 1993.


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