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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

MARCO NADAL, Enrique
Né à Valence le 3 mai 1913 – mort le 13 novembre 1994 - Cheminot – FIJL – MLE – ANFD - CNT – Valence (Levant) – Poitiers – Madrid (Nouvelle-Castille)
Article mis en ligne le 1er octobre 2011
dernière modification le 24 juillet 2024

par R.D.
Enrique Marco Nadal (vers 1944)

Enrique Marco Nadal avait commencé à travailler comme apprenti mécanicien aux chemins de fer dès l’âge de 14 ans. Militant en 1930 des Jeunesses libertaires (FIJL) et de la CNT il fut l’un des fondateurs de la sous-section de Valence de la Fédération nationale des industries ferroviaires (FNIF) dont il sera le secrétaire de 1931 à 1936.

Membre du Comité régional du Pays Valencien de la FIJL, il s’enrôla dès le début du coup d’État franquiste dans la Colonne de fer puis, après la militarisation, fut le responsable à l’information et à la cartographie de la 215e Brigade Mixte. En juillet 1937 il fut le délégué de la Sous section nationale de Valence au Congrès régional de la CNT du Levant.

Fait prisonnier à Alicante à la fin de la guerre il fut interné aux camps de Los Almendros et d’Albatera dont en mai 1939 il parvint à s’évader avec un faux ordre de libération founi par la CNT clandestine. En septembre suivant il fit partie, avec Genesis Lopez et M. Salas de la première délégation envoyée en France par le Comité national de la CNT. Arrêté après avoir passé la frontière par la gendarmerie, il fut interné au camp de Saint-Cyprien dont il parvint à sortir en s’engageant dans la Légion étrangère.

Enrique Marco Nadal (1941)

Versé dans un régiment de marche du Tchad, qui se rallia à De Gaulle, et foma la Première Division libre française, il participa aux campagnes de Lybie, Syrie, Liban, Egypte, Tunisie et obtint le grade de sergent dans le VII Corps d’armée de Montgomery. Puis il participa à la campagne d’Italie et de France et d’Allemagne où en janvier 1945 il fut fait prisonnier par les allemands à Polch et interné au camp de concentration de Langwasser. Ses faits d’armes lui vaudront d’être décoré par les alliés et à deux reprises par le Général De Gaulle.

En 1945 il était le secrétaire de la régionale de Poitiers de la CNT en exil et après la scission du mouvement libertaire, prit position en faveur de la tendance dite collaborationiste. Il fut alors nommé secrétaire à la propagande du sous comité national de cette tendance. A la mi 1946, il fut volontaire pour aller en Espagne où, avec l’aide de Aransaez, il pénétra par Pampelune en mai et gagna Madrid où dès son arrivée il fut nommé secrétaire du Comité national en remplacement de Lorenzo Iñigo Granizo qui venait d’être arrêté et de Pablo Monllor qui, en mars précédent lors d’un plenum avait été désigné pour remplacer Iñigo, mais qui avait renoncé.

Ce nouveau CN clandestin était alors formé outre Marco Nadal de Felix Pérez (vice-secrétaire), Vicente Santamaria (secrétaire politique), Antonio Ejarque Pina (secrétaire de défense), Nicolas Muñiz Alonso (juridique), Francisco Catalan (propagande), Antonio Barranco Hanglin (trésorier), Antonio Quinto Segui, Antonio Bruguera Pérez, Antonio Galvez, German Horcajada Manzanares, Manuel Rodriguez Martinez, Jeronimo Garcia, Progreso Alfarache, Nicolas Mallo (FIJL), Juan José Caba Pedraza et, pendant quelques jours de Cipriano Mera Sanz. Partisan convaincu de la collaboration avec l’ensemble des autres forces antifranquistes, y compris avec certains monarchistes, Marco Nadal se consacra alors au développement de l’Alliance Nationale des forces démocratiques (ANFD), à la coordination et amplification de la presse clandestine et à renforcer les contacts avec la guérillla du nord-est.

Début mai 1947 plusieurs membres du CN –dont German Horcajada, Nicolas Muñiz, Jeronimo Garcia, Manuel Rodriguez – étaient arrêtés à Madrid alors qu’il se trouvait à ce moment à Barcelone où il fut à son tour arrêté, passage Colon, le 18 (ou 22 ?) mai 1947. Il fut immédiatement remplacé au poste de secrétaire du CNT par Antonio Ejarque Pina.

Traduit devant un conseil de guerre et condamné à mort il fut interné à Alcala de Henarés puis à Ocaña où le 5 février 1949, la peine de mort était confimée. Enrique Marco Nadal allait alors rester 55 jours dans la cellule des condamnés à mort avant que, le 1er avril 1949, la peine soit commuée en celle de 30 ans de prison après plusieurs interventions de personnalités, dont le Général de Gaulle, auprès des autorités franquistes. En 1948, alors qu’il était interné à Ocaña, il refusa de participer comme le lui avait proposé German Horcajada, à la grande évasion de militants de laCNT. Il fut ensuite interné à Ségovie, San Miguel de los Reyes et à Burgos où, il avait été transféré le 2 avril 1957 avec les compagnons Liberto Sarrau, Manuel Fornés et les communistes José Ribas et Victoriano Sanchez, suite à un mouvement de protestation des prisonniers de San Miguel. Un autre compagnon, Joaquin Pueyo Moreno avait été transféré au pénitencier du Dueso.

A plusieurs reprises, pendant son incarcération, il fut approché par les autorités qui lui proposèrent de le libérer à condition qu’il se mette au service des syndicats franquistes, ce qu’il refusa.

Enrique Marco Nadal

Remis en liberté en 1964, il fut l’année suivante l’un des protagonistes d’un pacte d’alliance avec le syndicalisme franquiste (affaire du cincopuntisme), puis acceptera ensuite un poste à la Direction de la sécurité sociale de Valence, poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite.

Lors de la reconstruction de la CNT à la mort de Franco, il fut nommé président di syndicat CNT du tansport de Valence. Lors du Ve congrès de la CNT et de la scission, il fit partie de la CNT dite « rénovée » (opposée à la CNT-AIT) dont il sera nommé secrétaire d’honneur à son congrès de Valence en 1980.

Enrique Marco Nadal est décédé à El Vedat del Torrent (Valecne) le 13 novembre 1994. Dans les dernières années de sa vie il avait animé de nombreuses conférences sur l’histoire de la guerre civile et de la la période franquiste.

Il ne doit pas être confondu avec un autre militant de la CNT, Enrique Marco Battle.

Œuvres : - Condenado a muerte, trozo autobiografico (Ed. Mexicanos unidos, 1966) ; - Todos contra Franco : la Alianza nacional de fuerzas democraticas, 1944-1947 (Ed. Queimada, 1982).


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