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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

ANTONA DOMÍNGUEZ, David
Né à Bercimueble (Salamanque) le 22 novembre 1904 - mort le 15 mars 1945 - Maçon - FAI - CNT - Madrid (Nouvelle-Castille) & Bordeaux (Gironde)
Article mis en ligne le 30 décembre 2006
dernière modification le 24 juillet 2024

par R.D.
David Antona, prison Porlier 1942

C’est encore très jeune que David Antona Rodríguez avait émigré à Madrid où il alllait travailler comme maçon et adhérer au syndicat de la construction de la CNT. Il était également membre de la Fédération Anarchiste Ibérique.

Pendant les années de dictature de Primo de Rivera il était exilé en France. Etabli à Bordeaux (Gironde) avec sa compagne Maria Isabel Gonzalez depuis 1925, il travaillait comme manoeuvre à l’usine de salpêtres situé Chemin de la Palu et aurait été l’un des instigateurs d’un mouvement de grève. Inscrit au contrôle des anarchistes le 23 mars 1927 David Antona “1m68, cheveux chatains, front ordinaire, yeux chatains, nez rectiligne… visage ovale, corpulence moyenne” était signalé en 1930 comme l’un des principaux animateurs du groupe espagnol de Bordeaux Cultura Popular qui donnait des représentations théâtrales au profit des prisonniers politiques en Espagne ; le rapport de police (5 février 1930) ajoutait perfidement “qu’Antona restait quelquefois plusieurs jours sans travailler lorsque la recette d’une représentation avait été fructueuse”. David Antona et sa compagne retournaient à Madrid en août 1931 après la proclamation de la République. Il allait alors participer comme orateur à plusieurs grands meetings du mouvement libertaire, entre autres à Grenade (mai 1932), à Navalmorral (1933).

En 1934 il était l’un des rédacteurs du journal Rebeldia (Madrid).

En mai 1936 avec Cipriano Mera Sanz et Antonio Moreno Toledo, David Antona allait être l’un des principaux animateurs du Comité de grève lors du long conflit qui allait paralyser tous les chantiers de construction de la capitale. Cette action lui vaudra d’être emprisonné avec de nombreux militants du syndicat. Libéré par ses copagnons le 18 juillet 1936, il fut alors nommé secrétaire provisoire du Comité National de la CNT, poste qu’il allait occuper jusqu’en septembre 1936 où il sera remplacé par Horacio Martínez Prieto. Le 19 juillet il lançait un ultimatum au gouvernement Giral lui donnant trois heures pour ouvrir les portes des prisons (la CNT comptait alors près de 30.000 militants emprisonnés) sous peine que la CNT s’en occupe elle-même ; c’est ainsi que de très nombreux militants dont Cipriano Mera, Julio, Antonio Verardini Ferreti, Marin, etc. étaient alors libérés. Après avoir lancé un appel à la résistance sur les ondes de “Union Radio”, David Antona participait le 20 juillet à l’assaut de la caserne La Montaña où s’était retranché le général Fanjul. S’y emparant d’un armement important la CNT organisera alors des colonnes de miliciens. David Antona, à la tête d’une de ces colonnes (España libre ?) s’emparera de Guadalajara puis le 21 juillet d’Alcala de Henares.

Au plenum régional du 3 septembre 1936 David Antona défendit les thèses de la participation gouvernementale, thèses qui seront repoussées par le plenum. Il participait ensuite avec Magriña à une tournée de propagande en Castille et au Leon. En novembre 1936 avec Miguel Inestal il était mandaté par le Comité régional du Centre pour se rendre à Bujaraloz et convaincre Buenaventura Durruti de venir à Madrid pour assurer la défense de la capitale.

Nommé depuis le 28 juillet secrétaire de la CNT madrilène où il avait remplacé Isabelo Romero, il effectuait un voyage en France avec Gaston Leval pour s’y procurer des armes.

Le 18 juin 1937 il fit à Paris l’un des orateurs du meeting du Vélodrome d’hiver organisé par le mouvement libertaire français en soutien à la révolution espagnole. Le mois suivant il était nommé secrétaire du Comité régional du centre. Il était également l’un des rédacteurs du journal CNT. En décembre 1937 aux cotés de José Xena Torrent, Federica Montseny Mañé, Horacio Prieto Martínez, Benito Pabón Y Suárez De Urbina et de Juan García Oliver, il était délégué et rapporteur de la CNT au congrès extraordinaire de l’AIT à Paris. Il participait ensuite en janvier 1938 au plenum économique de Valence puis occupait jusqu’à la fin de la guerre le poste de gouverneur civil d’Albacete et de Ciudad Libre (anciennement Ciudad Real) où il s’opposa par les armes à un coup d’état communiste.

Arrêté à la fin de la guerre, David Antona Dominguez a été interné au camp d’Albatera. Fin 1939 il était transféré à la prison Porlier de Madrid où en mars 1940 il était condamné à mort. Sa peine était ensuite commuée en trente années de détention. Après avoir contracté la tuberculose à la prison Porlier, c’est très affaibli qu’il était libéré de la prison de Santa Rita en décembre 1943. Ne parvenant pas à récupérer, David Antona Dominguez décédait à Madrid le 15 mars 1945.

Dans toute la décade de 1930, il avait collaboré à divers titres de la presse libertaire dont CNT où il signait le plus souvent du pseudonyme Verbo Rojo, Fragua Social (Valence) et Solidaridad Obrera (Barcelone).

Oeuvres : - Al servicio del pueblo (Madrid, 1938) ; - De Julio a julio (Valence, 1937, en collab.) ; - -Ni frente unico, ni alianza obrera, comunismo libertario Anarquia (Madrid, 1934) ; - El rio en la sangre (Madrid, 1982).


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