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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

JIMENEZ MILLAN, Raimundo « Ramon de Las Casas »
Né à Cuenca en 1904 – mort le 13 février 1978 - Enseignant ; ouvrier lynotypiste – MLE – FORA – CNT - Valence (Levant) – Buenos Aires – Caracas
Article mis en ligne le 5 décembre 2010
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

C’est à Valence où sa famille s’était installée en 1913 que Raimundo Jiménez Millan avait fait ses études primaires puis secondaires. D’abord militant républicain, il s’intéressa aux idées pédagogiques de Francisco Ferrer et devint très vite anarchiste.

En 1924 pour échapper au service militaire et à la dictature de Primo de Rivera, il émigra en Argentine. Devenu oivrier lynotypiste à Buenos Aires il milita à la Fédération ouvrière de la régionale argentine (FORA) anarcho-syndicaliste et collabora au quotidien anarchiste La Protesta.

Après le coup d’État militaire de 1930, comme beucoup d’autres militants espagnols, il rentra en Espagne où il participa à l’organisation du syndicat CNT des arts graphiques de Valence. Partisan du Trentisme (syndicaliste opposé aux thèses insurrectionneles de la Fédération anarchiste ibérique), il fut en 1932 membre de la Commission organisatrice de l’Ateneo Sindicalista libertario de Valence et collabora à Sindicalismo (Barcelone-Valence, 1933-1934, au moins 87 numéros) dirigé par Juan Lopez Sanchez et organe de la Fédération syndicaliste libertaire (FSL) Dans les années qui suivirent il resta un militant discret de second plan. Pendant la guerre il collabora à la revue culturelle de la CNT Libre estudio (Valence, 12 numéros, 1936-1938).

Á la fin de la guerre civile et dans les premiers mois de la réorganisation clandestine de la CNT, il collabora dès mai 1939 avec le premier Comité national dont le secrétaire était Esteban Pallarols Xirgu Riera pour lequel il fabriqua plusieurs dizaines de faux sauf-conduits et ordres de libération qui permirent l’évasion de militants internés au camp d’Albatera, puis leur évacuation. Arrêté lors de la chute de ce Comité national en juin 1940, il fut traduit devant un conseil de guerre en novembre 1941 où, suite à de bonnes relations avec Giron de Velasco, un responsable franquiste, il fut acquitté. Dès sa libération, il reprit son activité clandestine, ce qui lui valut d’être arrêté au moins à deux reprises.

Raimundo Jiménez avait ensuite émigré au Venezuela où il appartint à l’Agrupacion CNT. Au début des années 1960 il aurait appuyé les négociations menées en Espagne entre d’anciens milirants de la CNT (dont Juan Lopez Sanchez) et le syndicat vertical franquiste (affaire du Cincopuntisme).

Raimundo Jiménez Milla est décédé à Caracas le 13 février 1978.

Raimundo Jiménez Millan, qui avait collaboré à plusieurs autres titres de la presse libertaire espagnole – dont Fragua Social (Valence, 1936) et Le Combat Syndicaliste (France) - est l’auteur, sous le pseudonyme de Ramon de Las Casas du témoignage « Requiem a mis amigos fusilados » (Ed. Surco, Mexico-Caracas, 1975).