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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

Né à Ledanca (Guadalajara) le 10 août 1911 – mort le 31 avril 1991
IÑIGO GRANIZO, Lorenzo
Ouvrier métallurgiste - FAI – FIJL – CNT – Madrid (Nouvelle-Castille) - Valence (Levant)
Article mis en ligne le 5 septembre 2010
dernière modification le 24 juillet 2024

par R.D.
Lorenzo Iñigo Granizo (1937)

Emigré en 1916 à Madrid avec son père et ses huit frères, Lorenzo Iñigo Granizo avait dû commencer à travailler dès l’âge de dix ans après être devenu orphelin de père en 1920. Il adhérait à la CNT lors de la proclamation de la République et en 1932 à la Fédération anarchiste ibérique (FAI) tout en participant à la fondation des Jeunesses libertaires (FIJL). En 1934, il fut l’un des rédacteurs de l’hebdomadaire clandestin Revolución social (Madrid), organe de la FL-CNT de Madrid. Après le mouvement révolutionnaire d’octobre 1934, il était nommé secrétaire de la FL-FIJL et du syndicat CNT du métal de Madrid. Il intégrait ensuite le Comité régional du centre de la FIJL et le comité local de la FAI.

Délégué du syndicat du métal de Madrid au congrès tenu par la CNT en mai 1936 à Saragosse, il y fut nommé au Comité national de la CNT. Dès les premiers signes du coup d’État franquiste de juillet 1936, il alla à Valence et à Alcoy pour y confirmer le mot d’ordre de grève générale révolutionnaire afin de s’opposer aux militaires. Après la fuite du gouvernement à Valence il resta à Madrid où, à partir de décembre 1936, il fut membre tirulaire de la Junte de défense où, en représentation de la FIJL, il fut chargé du département des industries de guerre, tandis que Manuel Gonzalez Marin, au nom de la CNT, était chargé du département des transports. Il jouait alords un grand rôle dans l’organisation de la défense de Madrid et dut à s’opposer à plusieurs reprises aux communistes.

Après la dissolution de la Junte le 21 avril 1937 par Francisco Largo Caballero, Lorenzo Iñigo intégra la Section de défense du CN de la CNT où il représentait le Comité péninsulaire de la FIJL. Il occupa ce poste jusqu’en février 1938 où il fut nommé secrétaire du Comité péninsulaire de la FIJL lors du congrès national tenu à Valence. En septembre 1937, il assita au plenum catalan de la FIJL où il polémiqua avec J. Peirats opposé à la collaboration gouvernementale. En octobre 1938, devenu secrétaire du MLE (CNT-FAI-FIJL), il participait au plenum tenu à Barcelone par le ML.

Après la coupure du territoire républicain en deux par les troupes franquistes, il restait dans la zone levantine où le 7 mars 1939, il était nommé secrétaire à la propagande du Comité national du MLE. Fait prisonnier à Alicante à la fin de la guerre, il était interné au camp de los Almendros, puis d’Albatera, transféré à la prison d’Orihuela (Alicante) et au Reformatorio d’Alicante. Il fut ensuite interné dans diverses prisons jusqu’à sa libération en avril 1945.

Lorenzo Iñigo Granizo & Ramon Rufat

Dès sa sortie de prison, il s’intégrait à la lutte cladestine et était nommé secrétaire du Comité régional du Centre de la CNT. En 1946 il était désigné comme secrétaire du Comité national, décision qui était ratifiée par un plenum national tenu les 7 et 8 mars 1946, au cours duquel, Pablo Monllor, le secrétaire du CR du Levant était désigné pour le remplacer en cas d’arrestation. Ce nouveau CN clandestin comprenait les militants suivants : Manuel Morell Milla (vice-secrétaire), Juan Garcia Duran (secrétaire politique de l’ANFD), Juan Manuel Molina Mateo (secrétaire de défense et délégué de défense à l’ANFD), Antonio Barranco Hanglin (trésorier), José Sanchez Fernandez (secrétaire syndical), Enrique Esplandiu Pena (secrétaire juridique), Bartolomé Mulet Julia (statistiques et économie), Mario Mera Prieto, Manuel Fernandez Fernandez, Eugenio Criado Riva, Juan José Luque Argente, Laureano Barrios, Sebastian Martinez del Hoyo Progreso Martinez (représentant de la FIJL). Ce plenum avait nommé José Penido, délégué des Asturies, comme le représentant de la CNT d’Espagne à l’extérieur et Antonio Ejarque Pina comme délégué de l’Alliance nationale des forces démocratiques (ANFD) à l’extérieur. Les deux hommes étaient immédiatement partis pour la France, ce qui leur permit d’échapper à l’arrestation en avril de l’ensemble de ce CN, à l’exception de Juan José Luque. Un nouveau CN fut immédiatement mis en place avec comme secrétaire génaral Enrique Marco Nadal.

Lors du Conseil de guerre tenu le 22 novembre 1947, Lorenzo Iñigo fut condamné à 15 ans de prison. Il fut remis en liberté conditionnelle le 15 août 1952 dans un état de santé très détérioré. Lorenzo Iñigo travailla ensuite essentiellement dans les transports urbains de Valence dont il devint le directeur de la revue. Au début des années 1960, il participa à l’opération « cincopuntiste » (accords signés entre d’anciens dirigeants de la CNT et les syndicats verticaux franquistes), persuadé que cela permettrait la pérennité de la CNT après le franquisme.

Lorenzo Iñigo Granizo est décédé le 31 avril 1991 à la clinique madrilène de Puerto de Hierro

Œuvres : -Memorias (inédites).


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