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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

AMIL BARCIA, Manuel
Né à Santiago de Compostela (Galice) vers 1906 - mort en 1972 - Charpentier - FAI - MLE - CNT - La Corogne (Galice) - Madrid (Nouvelle-Castille)
Article mis en ligne le 18 décembre 2006
dernière modification le 22 octobre 2024

par R.D.

Militant de la CNT et de la FAI de Santiago de Compostella, Manuel Amil s’était installé à la Corogne peu avant la grève générale de décembre 1933 à laquelle il participa activement et qui lui valu d’être arrêté et maltraité. En 1936 Manuel Amil Barciá était le secrétaire du syndicat des transports CNT de Madrid tout en collaborant à l’Agrupación de Gallegos Libertarios de la capitale et à son organe Galicia Libre.
En novembre 1936 délégué de la région centre au Comité national de la CNT il signait le pacte d’unité nationale UGT-CNT. Il participait ensuite aux combats du front centre avec Cipriano Mera et en janvier 1937 au processus de militarisation des milices. Á l’été 1937 il fit partie d’une délégation de la CNT qui alla en Aragon pour inventorier les déstructions opérées par les communistes contre les collectivités libertaires. Secrétaire général des transports, Manuel Amil était début 1939 membre du Comité national de défense de la CNT qui allait destituer le gouvernement Negrin. En février il fit partie avec Juan López de la première délégation envoyée d’Espagne pour rencontrer le mouvement libertaire exilé et tenter de sauver ce qui pouvait l’être et d’organiser la résistance au franquisme.

Retourné immédiatement en Espagne où il était chargé d’assurer l’évacuation, il était fait prisonnier à Alicante avec des milliers de soldats républicains et était interné d’abors au camp de los Almendros, puis au camp d’Albatera d’où en 1940 il était transféré à Madrid. C’est à l’intérieur même de la prison de Yeserias, où la CNT était parvenue à établir un niveau important d’organisation, que Manuel Amil Barciá avait commencé en 1941 à réorganiser un Comité National dont il allait être le secrétaire. Rapidement remis en liberté, il animait ce CN formé en février 1941, jusqu’en septembre 1943. Pour une très courte période il avait été remplacé au CN par Gregorio Gallego García, puis en septembre 1943 l’était par Eusebio Azañedo Grande. Il était à l’époque en contact avec le réseau de Francisco Ponzan et l’Alliance Démocratique Espagnole (ADE).

Après l’arrestation d’Eusebio Azañedo Grande en octobre 1943, Manuel Amil le remplaçait comme secrétaire d’un CN provisoire qui comprenait également Julian Marcos (délégué de la FIJL), Abraham Guillén et Angel Navarrette. Au plenum national du 13 mars 1944, il était confirmé comme secrétaire du nouveau CN avec Gregorio Gallego García (vice président), Eduardo de Guzmán, Celedonio Pérez Bernardo, Francisco Bajo Bueno, Aquilino Padilla, Hilario Gil, José Expósito Lleiva, Pedro Ameijeiras Blanco (délégué du Levant), Francisco Royano (délégué d’Andalousie) et Manuel Fernández (délégué de Galice).

Jusqu’en octobre 1944 il assumait aussi les responsabilités de délégué de la CNT à l’Alliance Nationale des Forces Démocratiques (ANFD) regroupant l’ensemble des forces antifranquistes à l’exception des communistes. En août 1944 il participait comme secrétaire du CN au plenum régional de la FIJL catalane.

Manuel Amil (au centre) avec Amado Eguia et Ramon Rufat (prison du Dueso, 1952)

Manuel Amil Barciá a été arrêté à Barcelone le 25 décembre 1944 alors qu’il s’apprétait à partir pour la France en mission organique et était interné au Dueso.La mission dont il était chargé était alors confiée à Francisco Royano qui sera à son tour arrêté en mars 1945 à Barcelone.

Condamné à une lourde peine de prison, Manuel Amil était en 1948 au détachement pénal de Cuelgamuros (Madrid) où avec de nombreux prisonniers il travaillait à l’édification du Monument national de la vallée des morts. En mai 1948 il s’évadait avec les militants communistes Nicolás Sánchez Albornoz et Manuel Lamana. Repris, il était interné à Ocaña dont il était libéré en 1956. Il a résidé ensuite à Santiago de Compostela puis à Pontevedra.

Manuel Amil Barciá est mort, oublié de tous, en 1972 à Teucro (Pontevedra)


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