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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

IBANEZ ALCONCHEL, Doroteo « El IBAÑEZ », MAÑO », « GALINDO », « Cayetano MARTINEZ CUERVA »
Né à Azuara (Saragosse) le 5 février 1913 – fusillé le 10 novembre 1956 - PCE – UGT – AGL 5ème & 11è secteurs – Teruel & Saragosse (Aragon) – Valence (Levant)
Article mis en ligne le 14 juin 2010
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Doroteo Ibanez Alconchel

Militant de l’UGT, Doroteo Ibañez Alconchel s’était incorporé dès le début du soulèvement franquiste aux milices formées à Lecera (Saragosse). En mars 1937 il allait à Caspe et intégrait le Bataillon Komsomol de la Colonne Karl Marx qui, lors de la militarisation, devint la 27e Division, où il eut le grade de sergent. En août 1937 il participait aux combats de Belchite, puis était nommé lieutenant sur le front de Balaguer (Lérida) et était blessé à la main gauche en avril 1938.

Passé en France le 25 janvier 1939, il était interné aux camps d’Argelès puis du Barcarés avant d’être incorporé dans la 121è Compagnie de travailleurs étrangers pour aller travailler dans une poudrerie à Toulouse. Libéré en octobre 1940, il gagnait Tarbes où, sous l’occupation, il allait travailler comme bûcheron, puis dans les mines de charbon de Carmaux (Tarn). Après avoir adhéré au Parti communiste et à l’Union nationale espagnole (UNE), il suivit un stage de guérilla sur l’un des chantiers de l’entreprise Fernandez-Valledor et, le 7 septembre 1945, avec Luciano Mamilo Bernardino, Leon Quilez Quillez Perico, José Manuel Montorio Chaval et quelques autres, s’infiltrait en Espagne par Santa Engracia avec l’aide du guide navarrais Agarria.

Aprés avoir rejoint le campement guérillerro situé dans la Sierra de Santo Domingo (Huesca), il gagnait le 12 octobre une autre base située dans la Sierra Carbonera, puis en décembre, franchissait l’Ebre et, après avoir réalisé une attaque pour se ravitailler en vivres et vêtments, le 27 décembre dans les environs de Obon, parvenait dans les premiers jours de 1946 dans la Sierra de Javalambre (Teruel). Au printemps il parvenait à établir le contact avec un groupe qui avait sa base à Rincon de Ademuz et avait pour zone d’action la province de Valence. Il parcourait toute la région et, après s’être installé en juin sur le mont Arcas Fuertes, établissait le contact avec Florian Garcia Velasco Grande sur les monts Universales dans la province de Valence. Il participait alors à la struturation de l’Agrupacion guerrillera de Levante (AGL), occupant brièvement pendant l’été le poste de commandant adjoint du 5ème secteur commandé par Atilano Quintero Morales Tomas.

Puis il allait devenir le responsable des liaisons entre l’état-major de l’AGL et la France. Au printemps 1947, avec deux de ses adjoints, Bernardino et José, il repartait en France pour faire un rapport complet au Parti communiste sur les opérations de l’AGL et ses besoins en hommes et matériel. Le 4 octobre 1947, avec ses deux ajoints et guidé par Agarria, il retournait en Espagne avec un groupe de cadres du parti, dont Francisco Bas Aguado Pedro, de nouveaux guérilleros, dont Pedro Lozano Aparicio Nano, José Maria Rojas Luis, Juan Moreno Noi, Manuel Gracia Martin Abelardo et de l’armement et de la propagnade en quantité.

En novembre suivant, accompagné de Bernardino et de Palomo il repassait en France et acheminait un nouveau chargement d’armes en Espagne où il allait rester jusqu’en mai 1948. A cette date, lors d’un nouveau voyage en France pour y faire un rapport, son fidéle collaborateur Bernardino se noyait en franchissant le Rio Gallego.

Doroteo Ibañez repassait en Espagne en octobre 1948 avec José el Alicantino, Teo et Zapatero et une importante somme (100.000 pesetas) destinée à l’AGL. Lorsquen à l’automne 1948, l’AGLA fut réorganisée en Comité régional de la résistance, il conserva son poste d’agent de liaison. Jusqu’au printemps 1949 il assura en parmanence les liaisons entre les différents secteurs de l’AGL et la France, les ravitaillant en armes, argent, hommes et instructions du parti.

En mars 1949, alors que l’AGL se trouvait dans une situation dramatique, il accompagna en France Francisco Bas Aguado Pedro, Mateo Martinez Martinez Mateo, Manuel Gacia Jarque Lorenzo et Manuel Pérez Cubero Rubio pour y exposer la situation à la direction du Parti. Au cours de ce voyage, Matéo Martinez Martinez Mateo fut tué le 7 mars lors d’un accrochage avec la Guardia Civil et fut enregistré comme étant celui d’Agapito Esteban Minguez surnomé lui aussi Mateo.

En août 1950 il embarquait à Marseille avec plusieurs cadres du futur Comité régional du Levant dont José Gros Comiso Antonio el Catalan -chargé par le parti d’évaluer la situation et de préparer l’évacuation des guérilleros -, Eduardo, Partebocas, Ricardo Navacerrada Marcos et Esteban. Après avoir débarqué entre Vinaroz et Alcanar, il gagnait les divers campements pour y donner les nouvelles instructions du parti : abandonner la guérilla et se replier sur les villes pour développer l’infrastructure du Parti sous les ordres du Comité régional. Après avoir assuré une réunion avec le comité régional à la fin 1950, il retournait en France avec les « biographies des différents membres de l’AGL ».

En novembre 1950 il était de retour en Espagne. Mais bientôt malade et fatigué il demandait à être relevé de ses fonctions et renvoyé en France où il semble avoir été lâché par la parti communiste. Installé à Bordeaux il obtenait en octobre 1952 un papier attestant qu’il venait d’arriver d’Espagne à la recherche de travail. Sous le faux nom de Cayetano Martinez Cuerva il était embauché comme ouvrier agricole dans une ferme de Montbrisson (Loire). C’est là, qu’il était arrêté par la gendarmerie française et, le 28 octobre 1952, était remis aux mains de la Guardia Civil à Port Bou. Après avoir livré quelques caches d’armes situées en territoire français ou près de la frontière, Doroteo Ibañez Alconchel était traduit devant un conseil de guerre à Saragosse qui l’avait condamné à deux peines de 30 ans. Il fut traduit devant un noveau Conseil de guerre à Valence, condamné à mort et fusillé à Paterna le 10 novembre 1956.


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