Encore adolescent, Antonio Amat Maiz avait été arrêté par les franquistes au début de la guerre civile et envoyé au front dans les troupes nationalistes. Une blessure reçue au front lui évitera sans doute d’être poursuivi suite à ses prises de position en faveur de la république.
En 1944 il tentait d’organiser un groupe pour gagner la France et y participer à la résistance. Le groupe - dont faisaient entre autres partie les frères Jesus et Felipe Aboiz Utkiaga, José Martinez Garcia de Albeniz, Vicente Miranda Fombella, Ramon Rubial et Sabino Okamika Burgaña - était découvert et arrêté à Lequeito au moment où il allait s’embarquer. Traduit devant un conseil de guerre, Antonio Amat était condamné à huit ans de prison. A sa libération, au bout de six ans, il était envoyé en exil intérieur à Huesca (Aragon).
Revenu à Vitoria en 1950, il y réorganisait le PSOE et s’occupait du passage des fonds et de la propagande entre la direction extérieure du parti et l’intérieur.
Nommé secrétaire général du Parti Socialiste Ouvrier espagnol (PSOE) entre 1953 et 1958, Antonio Amat Maiz Gudiri peut être considéré comme le véritable animateur du socialisme en Espagne à cette époque.
En 1953 il était arrêté lors de la chute de la direction du parti dont Tomas Centeno qui décédera sous la torture.
En 1958, un de ses principaux contacts à Madrid était Manolo González Méndez, un marchand du Rastro qui était en réalité un agent de la police franquiste. Dénoncé, Antonio Amat était arrêté le 7 novembre 1958 rue de Las Infantas à Madrid en sortant du restaurant Siete Picos. Il s’en suivit une cascade d’arrestations : près d’une centaine de dirigeants, cadres et militants dans toute l’Espagne, dont une quinzaine des membres les plus importants du Moviment Socialiste de Catalunya (MSC) dont le futur député Joan Reventos. C’est Antonio Amat qui était le responsable des contacts avec le MSC qui avait développé une activité clandestine d’une certaine envergure. L’arrestation et la détention à Carabanchel de Manolo González Méndez chez qui avaient été cachés plusieurs multicopieurs, n’empècheront pas de découvrir sa trahison.
Cette rafle mettra fin à une tendance - dont il était l’un des protagonistes - des socialistes espagnols favorable à un rapprochement avec le PCE, qui, en août 1958 s’était séparée du Comité directeur du PSOE de l’extérieur, hostile à un tel rapprochement. Condamné à cinq années de détention, Antonio Amat Maiz est resté emprisonné un an et demi.
Le 19 décembre 1979, lors d’une traversée vers Mallorque, Antonio Amat Maiz, atteint d’une grave maladie, se jetait par dessus bord et disparaissait en Méditerranée.