Manuel Gutiérrez Abella fit partie dès le début de la guerre civile d’un groupe de fugitifs de la région du Casaio qui comprenait également les frères cénétistes Gutiérrez Alba et Amaro Pérez Poncellas avec lesquels il rejoindra par la suite la guérilla.
Au début des années 1940 il était membre du groupe des frères Salvador, Demetrio et Pedro Voces Canonica Los Pitaciegas qui avait pour zone d’action la région de Villafranca.
Le 24 avril 1942 il fut l’un des 24 guérilleros qui lors d’une assemblée dans les montagnes de Ferradillo constituèrent la Fédération de Guérillas Leon-Galice.
En octobre 1943, au village de Sobrado où il était caché avec Edelmiro Alonso Garcia chez Elpidia Moran Alonso, il était surpris par une patrouille de la Guatdia Civil. Après avoir abattu un sergent de la Guardia Civil de Toral de los Vados et un caporal de la caserne de Corullon, les deux guérilléros parvenaient à s’enfuir avec Elpidia Moran.
Après la scission organisée dans la Fédération par le parti communiste et la formation par ce dernier de l’Ejercito Guerrillero, Manuel Gutiérrez Abella refusa de quitter la Federation et lors du 4e congrès tenu sur les monts Casaio les 10-12 octobre 1944, fut nommé, dans le cadre de la réorganisation de la Federation, avec le cénétiste Edelmiro Alonso Garcia, responsable de l’un des quatre groupes - ayant une zone d’action délimitée par la route Ponferrada-Lugo, les limites des provinces de Lugo et des Asturies et le fleuve Sil – composant la 1ère Agrupación.
En 1947 il se trouvait dans la zone de Villafranca del Bierzo. En juillet, il fit partie avec Edelmiro Alonso Garcia, Amadeo Ramon Valledor, César Rios Rodriguez, Adoracion Campo Canedo et Serafin Fernandez Ramon Santeiro du groupe de 7 guérilleros qui tenta de passer en France ; accroché par la Guatdia Civil à Paradina, le groupe, dont trois membres furent blessés, parvint à s’échapper, à se regrouper et à regagner leur point d’appui près de Pobladura.
Manuel Gutiérrez Abella est passé en France l’année suivante : avec un groupe de six guérilleros libertaires il avait quitté le Bierzo pour gagner Bilbao en taxi et par petits groupes. Puis avec l’aide de la CNT, et profitant d’un match de football, tous avaient été amenés à San Sebastian dans les trains remplis de supporters qui empêchaient tout contrôle rigoureux de la police, puis avaient enfin été passés en France.