Antonio Gonzalez Tagua avait été le délégué de la comarcale de Moron lors du congrès régional de la CNT tenu à Ronda en avril 1932. Au printemps 1933 il était l’un des animateurs de l’Ateneo Cultura y divulgacion social de Moron et en juin, suite à ses activités syndicales, fut emprisonné avec Pedro Fernandez Avilés et Juan Luna Martinez. Il fut à plusieurs reprises à cette époque membre du comité local de la CNT de Moron.
Lors du soulèvement franquiste de juillet 1936, il fut membre du Comité révolutionnaire local de défense jusqu’à la chute de la ville aux mains des franquistes le 25 juillet. Il participa ensuite aux combats à Antequera et à Malaga. En 1937 il était membre de la Fédération régionale des paysans d’Andalousie dont le secrétaire était Antonio Rosado Lopez.
A la fin de la guerre, il tenta de regagner Moron, mais fut arrêté en avril 1939 et interné à El Arahal avant d’être transféré à Moron. En 1940 il était en prison à Séville puis fut déporté à Malaga.
A la fin des années 1940, il vivait clandestinement à Seville où il était le secrétaire du Comité provincial de la CNT et était en contact avec la guérilla confédérale, notamment le groupe de Bernabé Lopez Calle de l’Agrupacion Fermin Galan.
Secrétaire début 1950 du Comité régional andalou de la CNT, il acquérait un bateau à Gibraltar afin de pouvoir évacuer militants et guérilleros vers l’Afrique du Nord. Fin mai, un premier groupe de guérilleros quittait Séville pour la baie d’Algéciras sous la conduite d’Antonio Gonzalez Tagua. Le 29 mai, alors qu’ils étaient en train d’embarquer pour gagner Tanger, le groupe était pris sous le feu de la Guardia Civil qui, suite à une dénonciation, leur avait tendu une embuscade. Dans l’affrontement étaient tués Antonio Gonzalez Tagua, Cristobal Ordoñez Lopez Libertario, José Barea Reguera Bienvenido et l’agent de liaison Francisco Varela Peque. Deux autres guérilleros, Antonio Muñoz et Juan Virgil de Quiñones Juanito, bien que blessés, parvenaient à s’échapper. Un autre agent de liaison, El Gazapo, grièvement blessé au ventre, sera capturé par la Guardia Civil qui l’obligera, en échange de soins, à donner des informations lui permettant dans les jours qui suivirent d’arrêter plusieurs militants de la région de Gibraltar dont Demetrio Gonzalez, Manuel Padilla, les frères Juan et Francisco Muñoz et Juan Carballo Cruz.