C’est très tôt que Gregorio Gallego García avait été attiré par les idées libertaires. Á 17 ans il avait déjà publié une première nouvelle et commencé de collaborer à la presse libertaire. Il était membre de la CNT et de la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires (FIJL) de Madrid depuis 1933. L’année suivante il était membre du Comité Péninsulaire de la FIJL et de la rédaction de Juventud Libre et était emprisonné suite à son activisme. En juin 1936 il était le vice secrétaire de l’Ateneo libertaire de Puente de Toledo.
Fin septembre 1936 il était désigné par la FL des syndicats CNT de Madrid comme son représentant à la 1ère Junte de Défense constituée dans la capitale. Officier dans l’armée républicaine il a combattu sur le front du centre (Teruel, Guadalajara, Madrid) puis a été rédacteur du journal cénétiste Castilla Libre. En janvier 1937 il était membre du CR-centre de la FIJL et participait en février au plenum national de Valence. La fin de la guerre le surprenait à Guadalajara où il avait vainement tenté de faire libérer, avant l’entrée des troupes franquistes, les prisonniers restant incarcérés après les affrontements entre partisans de Segismundo Casado (anarchistes et socialistes) et communistes.
Gregorio Gallego Garcia était arrêté en mai 1939 et, après avoir été interné dans diverses prisons, était envoyé aux bataillons de travailleurs qui construisaient des fortifications dans les Pyrénées et dans la région de Gibraltar. Traduit devant un Conseil de guerre à Algeciras, il était condamné à huit ans de prison et emprisonné à Madrid, Alcala, Miranda et Renteria jusqu’à sa libération conditionnelle en 1943. Il prenait aussitôt sa place dans la lutte clandestine. Après l’arrestation d’Eusebio Azañedo García en octobre 1943, il était nommé vice président du Comité National de la CNT dont le secrétaire était Manuel Amil Barcia qu’il remplacera pour une courte période, et dont faisaient également partie Eduardo de Guzman, Celedonio Pérez Bernardo, Francisco Bajo Bueno, José Exposito Leiva, Pedro Ameijeiras Blanco, Francisco Royano Fernandez Manuel Fernández Fernández Manolo et Hilario Gil. Il futt également membre du conseil de l’Alliance Nationale des Forces Démocratiques (ANFD) dont, avec Sigfrido Catala, il avait été l’un des signataires en octobre 1944 du Manifeste fondateur.
Il représentait la FIJL au plenum national de la CNT le 13 mars 1944 et y était élu secrétaire du Comité régional du centre, poste qu’il occupera jusqu’à son arrestation le 25 décembre 1944. En octobre 1944, dans une pension de la calle Barcelona, il participait à une réunion avec divers délégués de groupes guérilleros - des zones de Tolède, Cuenca, Cadix et Grenade - dont José Quero Robles afin de coordonner la lutte armée.
Condamné à trente ans de prison en 1946, il a été interné à Puerto de Santa Maria où ses activités au sein de la prison lui ont valu une peine supplémentaire de douze ans. Il a été ensuite interné à Ocaña, puis au Dueso.
Libéré en 1963, il a participé en juillet 1965 à l’opération dite des “cincopuntistes” (accords dénoncés par le mouvement libertaire entre d’anciens militants de la CNT dont Juan Lopez, Lorenzo Iñigo et Eduardo de Guzman avec la CNS, syndicat franquiste). Il travaillait à cette époque dans une maison d’éditions et avait renoué avec ses activités littéraires, publiant plusieurs romans et biographies. Il était également le cofondateur avec Eduardo de Guzman et Angel Maria de Lera de l’Association Colegial de Escritores. Il avait pour compagne Visitación Lobo (née en 1920) sœur du sculpteur et militant libertaire Baltazar Lobo.
Après la mort de Franco, il n’adhérait pas à la CNT, mais fréquentait les locaux syndicaux. Membre de l’Ateneo libertaire de Puente de Toledo, il collaborait à plusieurs revues libertaires dont La Hora De Mañana et Polemica (Barcelone). Dans les dernières années de sa vie, il recevait de nombreux commpagnons et historiens pour leur faire part de son expérience de militant libertaire pendant la République et la guerre civile. A l’été 2006 il participait à la présentation de la réédition des mémoires de Cipriano Mera « Guerra, carcel y exilio de un anarcosindicalista ». Ce fut une des dernières apparitions publiques de Gregorio Gallego Garcia qui décéda à Madrid le 3 décembre 2007.
Œuvres :*Hacia el triunfo (Madrid,1937) *Las juventudes libertarias ante el pueblo (Valence 1937) * El Hachazo (Mexico, 1966, obtient le prix Guipuzcoa) *La Mañana (1966) *La otra vertiente (1972) *Los Cains (1973) *Madrid corazon que se desmayo” (Madrid, 1976) et de très nombreux textes inédits.