Manuel Fandiño Ricart, dont les frères Alfonso et Antonio furent également militants, avait été expulsé d’Argentine à l’âge de quinze ans pour “Anarchisme”. Sa précocité était réafirmée lorsque, à vingt et un ans à peine, en juillet 1917, avec José Pasin, il dirigeait la grève générale de douze jours qui parvenait à obtenir la démission du maire de Santiago, Blanco Rivero. Il allait devenir dès lors un des responsables de l’anarchisme majoritaire chez les ouvriers de Santiago à partir des années vingt.
Il a été délégué au congrès de 1919 et était le rédacteur de Lucha Social (Santiago, 1919) et fut à l’origine à cette époque aux cotés de Ezequiel Rey de l’affiliation massive de sociétés ouvrières à la CNT. Organisateur né, il était éminemment pragmatique et parvenait à cohabiter avec les autorités religieuses -il sera nommé restaurateur de vierges- et les autorités civiles. En 1925 lorsque le Comité régional de Galice avait été obligé de quitter La Corogne où régnait une grande répression pour s’établir à Santiago, Manuel Fandiño était devenu le secrétaire du Comité régional tandis que Ezequiel Rey prenait la direction de Solidaridad obrera (Santiago). Tous deux parvenaient à maintenir les structures de la CNT pendant la dictature de Primo de Rivera.
Les 25 et 27 juillet 1927 il participait à Valence à la fondation de la Fédération Anarchiste Ibérique (FAI).
Il a collaboré à l’ouvrage de Manuel Buenacasa “El movimiento obrero español” (partie sur la Galice).
Après la proclamation de la République il devint permanent de la Fédération régionale de l’industrie de la pêche à Vigo, poste qu’il assura jusqu’en 1935. En 1932 il était le directeur du journal Mar Y Tierra (Vigo, 1932-1933) et en décembre 1935 était délégué de l’industrie de pêche au plenum de la CNT galicienne.
Caché pendant la période de la guerre civile, il s’intégrera après guerre à la clandestinité et en 1945 était le secrétaire du CR-CNT de Galice où il avait remplacé Felix Alvarez Arganzua. Au printemps 1947 des rafles décapitaient le CR, mais Manuel Fandiño parvenait à s’échapper et à se cacher. Localisé au bout d’un an par la police, il était arrêté et était interné cinq ans au pénitencier du Dueso à Santoña.
Manuel Fandiño Ricart est mort en 1978 à Santiago et a été enterré à l’église.