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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

DIAZ MONJE, Pedro « El FRANCÉS » ; « EL REPRECIOSO »
Né à Hinojosa del Duque (Cordoba) le 29 juin 1913 - tué le 31 juillet 1946 - PCE - Groupe de Pedro DÍAZ MONJE "EL FRANCÉS" - Caceres (Estrémadure) & Tolede (Nouvelle-Castille)
Article mis en ligne le 10 septembre 2007
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

De son véritable nom Pedro José Marquino Monje, tous les documents officiels le concernant portent le nom de Pedro Díaz Monje, identité qu’il avait adoptée pendant la clandestinité et sous laquelle il est connu.

Pedro Diaz Monje

En juillet 1936 Pedro Diaz Monje avait participé aux combats à Cordoba puis avait été volontaire dans les milices ; il participait ensuite à la fondation du Bataillon communiste José Diaz où était nommé lieutenant des milices.

Fait prisonnier à la fin de la guerre il avait été condamné à mort à Hinojosa. Interné dans un couvent de nonnes transformé en prison, il participait à l’évasion d’une vingtaine de prisonniers le 1er septembre 1939. Une demie douzaine des évadés étaient abattus au cours de l’évasion tandis qu’une quinzaine d’autres, et parmi eux Pedro Díaz Monje, parvenaient à gagner la Sierra où ils se regroupaient avec une douzaine d’autres évadés de la prison de Belalacazar le 4 août 1939.
Le climat de terreur régnant dans la province fera que la plupart de ces fugitifs se dirigeront vers la province de Caceres. Beaucoup à partir de l’été 1945 retourneront en Andalousie, sauf Pedro Díaz Monje qui restera dans la province de Caceres, accompagné de Santiago Luna Muñoz Tronchón qui était aussi originaire de Hinojosa del Duque (Cordoba).

En janvier 1941 Pedro Díaz Monje El Francés commandait une cinquantaine d’hommes divisés en plusieurs groupes dont la zone d’action se trouvait aux limites des provinces de Badajoz et de Caceres. En 1943 il recevait le renfort d’une vingtaine de guérilleros dont quatre femmes : Daniela Barroso Escudero La Daniela, Casimira Alvarez Felipe La Jopa, Carmen Ruiz RubioLa Vivillo et Rosa Padilla Pulido La Rosa. Il sera ensuite le responsable de la 12° Division de la 1° Agrupación Guerrillera Extremadura Centro que commandait Jesús Bayón González Carlos. Parmi les membres de son groupe il y avait entre autres Emiliano Sánchez Mateos Encontrado, Valentin García Real Gasolina, Leoncio Real Bejarano Silencio et un très important réseau de collaborateurs et agents de liaison dont Marciano Sánchez Martin Papilote.

Dans la nuit du 2 janvier 1944, à la tête d’une vingtaine d’hommes, il occupait le village de Retamosa de Cabañas et abattaient le maire phalangiste Pedro González Vivas. Puis le groupe investissait le village voisin de Roturas, d’où, après avoir blessé le maire et un conseiller, le groupe repartait avec deux chevaux chargés de vivres.

En 1944 José Isasa Olaizaga Fermin, responsable de l’Ejercito national guerrillero lui demandait de rejoindre l’Ekercito et, en mai 1944, après une rencontre avec Jesus Gomez Recio Quincoces sur le district de Fresnodo de Ibor, les deux hommes acceptaient de se mettre sous l’autorité du Parti communiste. Le 1er janvier 1945 était officiellement constitués la Primera agrupacion guerrillera Extremadura Centro, comptant 120 guérilleros commandés par Jesus Bayon Gonzalez Carlos et organisée en trois dividions ; les 12è, 13è et 14è. Pedro Diae Monje était nommé commandant de la 12è qui comptait les effectifs les plus importants et dont la base se trouvait dans la Sierra de Gata et dont la zone d’activité s’étendait jusqu’à La Vera aux limites de la province de Caceres avec celles de Tolède et Avila.

Au printemps 1945 et pendant plusieurs mois le groupe s’installera dans la Sierra del Aguila (Tolede) et opérera à la jonction des provinces d’Avila, Caceres et Tolède.

A l’automne 1945 il allait avoir plusieurs pertes lors d’affrontements avec la Guardia Civil : Gregorio Mancebo del Monte Castillo en octobre, José Sierra Vera Galifa le 13 novembre, Fermin Illanes Alexis Minero le 31 décembre lors de l’attaque d’un campement situé à Las Solisas, district de Pional (Caceres) où fut également capturé Urbano Ruiz Sanchez Catalayud. Ces pertes entraînaient en janvier la désertion de quatre de ses hommes dont Vicente Diae Laguna Colon.

Pedro Díaz Monje a été tué dans la nuit du 30 au 31 juillet 1946 dans la Sierra Falcon, à la Umbria de Peñafalcon près de Serradilla (Caceres) dans une embuscade tendue par un groupe anti-guérilla de Caceres et la Guardia Civil de Villar de Plasencia sous les ordres du Commandant de poste Juan Martin Caldera, tandis qu’étaient capturés Amancio Nieto Calero El Abuelo âgé de 51 ans et né à Serrajon, et Fausto Navas Navas Viruta (surnommé aussi Montgomery), de 35 ans, ouvrier agricole de Porzuna (Ciudad Real). Au cours de l’affrontement avait été également tué le guérillero Ligero.

Selon divers témoignages la position de El Francés avait été indiquée à la Guardia Civil par Lucio et El Pilfa qui avaient reçus chacun 30.000 pesetas comme récompense. Selon le guérillero Gérardo Anton Garrido Pinto, ce serait le chevrier Eusebio Montero El Maqui qui l’aurait vendu. Pedro Diaz Monje a été enterré à Serradilla.

La mort en septembre 1946 de Jesus Bayon González Carlos mettra fin à la guérilla dans la zone.

Le 13 novembre 2001 une plaque commémorative était posée sur sa tombe à La Seradilla et un hommage lui était rendu en présence de l’ancien guérillero Gerardo Anton Garrido et des associations Tierra Viva et Associacion Guerra y Exilio (AGE).


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