Le 18 juillet 1936, Benigno Curillera Torrent s’était porté volontaire dans la Colonne Zamora de Lérida pour défendre la République et le 23 juillet avait adhéré au Parti Socialiste Unifié de Catalogne (PSUC). Après avoir combattu à Belchite dans la 142e Brigade Mixte, il entra à l’Ecole populaire de guerre de Barcelone d’où il sirtit le 29 décembre 1937 avec le grade de sergent.
Le 9 février 1939, lors de la retirada, il entrait en France avec le 5e Corps d’armée et était interné au camp d’Argelès avant d’être trnsféré à Agde au camp dit des Catalans dont il sortit pour aller travailler dans l’agriculture. Pendant l’occupation il fut réquisitionné par les allemands au titre du Service du Travail obligatoire et envoyé en 1943 travailler aux fortifications en Bretagne où il entra en contact avec la résistance à laquelle il fournit certains documents légaux.
Benigno Cunillera Torrent rejoignait à l’automne 1944, à Lourdes, les guérilleros espagnols avaec lesquels il allait participer aux opérations d’invasion de l’Espagne, appelées Reconquista de España et organisées par l’UNE (PCE). Il fut arrêté le 17 novembre 1944. Interné à la prison de Lerida, il fut transféré le 30 décembre 1944 à la prison du Torrero à Saragosse avec 86 autres guérilleros. Traduit devant le conseil de guerre de la place de Saragosse le 24 avril 1945 il était condamné à une peine de douze ans et un jour de prison. En 1950 il était à la prison de San Miguel de Los Reyes sous le nom de Joseph Tirado Bigoteau, né le 10 mai 1917 à Saint-Laurent-des-Bois (Loir et Cher) et de nationalité française. Rejugé le 24 avril 1952, après que sa véritable identité ait été découverte, il était condamné à 20 ans et un jour pour “rébellion militaire”. Sa compagne Bernardina Cunillera vivait alors à Iles-les-Villenoy, Esbly (Seine et Marne). Il fut interné en particulier à la prison de Burgos où il bénéficia toujours du soutien économique et moral de son frère et de sa femme.
Benigno Cunillera bénéficia d’une libération provisoire en 1957, suite à une amnistie décrétée à l’occasion d’une encyclique papale. Tous les quinze jours, il devait aller signer les registres de la Guardfia Civil. A l’été 1957, il passait clandestinement en France où il revoyait pour la première fois sa fille âgée de 13 ans, ayant laissé, quand il avait rejoint la guérilla, sa femme enceinte de 3 mois.
Benigno Cunillera est décédé à Barcelone le 9 juin 2008.