Avant la guerre civile Gabriel Cruz Navarro était membre de l’Athénée libertaire de Guindalera-Prosperidad. Pendant la guerre il a été sergent armurier à la 148° Brigade mixte qui a combattu longtemps sur le secteur de Porcuna-Lopera, province de Jaén et était formée de militants cénétistes dont beaucoup venaient de la province de Malaga.
En 1944 il était membre du groupe de guérilla de Sos dans la province de Saragosse et dont faisaient également partie Manuel Gálvez Gimeno El Sevilla, El Chaval (PCE ?) et les cénétistes El Sargento, Wenceslao Jiménez Orive et El Tuerto De Fuencaldas.Au printemps 1947 il aurait exécuté le guérillero Floreal de l’Agrupacion Guerrillera de Levante (AGL) pour désaccord idéologique ou pour tentative de désertion.
En 1947 il était le secrétaire de défense du comité régional centre de la Fédération Anarchiste Ibérique (FAI). Il avait été chargé par le Comité Péninsulaire de la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires (FIJL) formé par les frères Juan et Luis Portales Casamar et Juan Gómez Casas, de fabriquer pour les guérilleros un silencieux pour fusil mitrailleur. Le 27 décembre 1947, lors d’une entrevue à Madrid avec Juan Portales Casamar pour lui présenter le modèle de silencieux, tous deux étaient arrêtés au Paseo de Ronda (aujourd’hui rue Francisco Silvela) près du métro Diego de León. Il était transféré au siège de la Guardia Civil, rue Vallehermoso, où se trouvait le siège de la Brigade Spéciale Antiguérilla du commandant Pardo, avec Juan Portales et Manuel Gálvez l’agent de liaison de la guérilla d’Aragon. Il était torturé à un tel point que selon le journal Ruta de mars 1948, il en avait perdu la raison. Traduit devant un conseil de guerre qui se réunissait à l’automne 1949, Gabriel Cruz Navarro était condamné à mort, peine qui était ensuite commuée en trente années de détention. Interné à Ocaña, il était ensuite transféré à Saragosse pour être impliqué dans un procès contre des guérilleros en Aragon, où en février 1950 il aurait été également condamné à mort.
En 1954, alors qu’il était interné à Ocaña, c’est lui qui était intervenu auprès du responsable de l’atelier de mécanique pour qu’y soit intégré le compagnon Angel Fernandez Vicente qui venait d’être transféré de San Miguel de los Reyes (Valence).
Libéré après de longues années de détention, Gabriel Cruz Navarro est mort à Barcelone vers 1989.