Etudiant en génie civil en 1934 Francisco Corredor Serrano avait été arrêté à deux reprises pour ses activités : il était l’un des responsables du syndicat étudiant FUE de Madrid.
Pendant la guerre civile il a été capitaine du SIM (Servicio de Investigación Militar) à Aranjuez. Interné à la fin de la guerre aux camps d’Albatera –où il donnait des cours de mathématiques – et de Porta-Celi (Valence), puis à Gandía, il était remis en liberté surveillée le 15 novembre 1941, et fixait sa résidence à Valence où il participait à la clandestinité.
Début 1945 il était responsable du groupe appelé de “Vanguardia” (guérilla rurale). Un groupe de “Retarguardia” (urbain) était commandé par Florian García Velasco El Grande. Le 11 novembre 1945 il occupait avec un groupe le village de Lorcha (Alicante), puis quelques jours plus tard s’accrochait avec une patrouille de la Guardia Civil à Simat de Valldigna. Le 9 janvier 1946 avec Florian García Velasco Peque, Boxeador, Jack et Manuel Martínez, il tentait un hold up qui échouait à la Banque Popular de los Previsores del Porvenir de Santa Catalina de Torrente (Valence). Le même groupe moins Jack, qui avait été remplacé par Eduardo Puig Miñana Valencia, s’emparait de 35.000 pesetas au village d’El Castellar (Valence) dans une succursalle de la banque Previsores del Porvenir. Le 16 février, lors d’un contrôle du taxi où il se trouvait avec Florian García Velasco Peque en route pour Banetuser pour y contacter un groupe, les deux hommes abattaient l’un des membres de la Guardia civil, Daniel González Conde et blessaient l’autre.
Il participait en 1946 aux deux réunions de formation de l’Agrupacion Guerrillera de Levante (AGL) qui se tinrent en avril à Molino del Marqués, district de Aras de Alpuente (Valence), puis en août à la grotte de Regajo, à Camarena de la Sierra (Teruel). Á ces réunions participèrent entre autres Juan Ramón Delicado González, Florián García Velasco, José Borrás Climent, Jesus Caellas Aymerich, et Basilio Serrano Valero.
Francisco Corredor Serrano était rattaché au 17° secteur (ou 3è Brigade) de l’AGL commandé par Angel Fuertes Vidosa El Coronel, où il était chargé d’organiser une “école de guérilla” établie au campement d’Aguaviva (Teruel). Cette école sera localisée en décembre 1947 dans un bois de pins du village de Tormon, près d’Alberracin, sur le mont Rodeno (Teruel).
Le 7 juillet 1946 à la gare de Caudé, avec ses hommes et des renforts du 11° secteur, il attaquait un train transportant des fonds pour l’Aragon et s’emparait de 750. 000 pesetas.
Le 18 août c’est son groupe qui attaquait une ferme du district de Teruel et le 26 sabotait la centrale électrique de Ladruñán (Teruel). Le 2 septembre il attaquait le moulin Pajazo sur le district de Martin del Rio (Teruel).
En janvier 1947 lorsque Angel Fuertes Vidosa prit le commandement de l’AGL, Francisco Corredor Serrano devint le responsable du 17° secteur. En 1947 il était responsable du service de renseignement de l’AGL appelé SIR (Servicio de Información Republicano). Il gérait en outre les fonds de l’AGL et transférait son école de guérilla dans le 11° secteur au campement des Monts Universales. Il était alors membre de l’Etat-major de l’AGLA (Agrupación guerrillera de Levante y Aragón) et en 1948 il devenait l’adjoint de Francisco Bas Aguado Pedro à la tête de l’AGLA. Il participait avec Francisco Bas Aguado à la réunion d’août 1948 des responsables de l’AGLA qui a eu lieu sans doute à Cerro Moreno, district de Santa Cruz de Moya (Cuenca).
Losque l’AGLA devint en 1949 Comité Regional de la Resistencia, il fut nommé secrétaire à la culture du Comité regional. Le Comité Regional de Resistencia regroupait alors 77 hommes divisés en six groupes. Il était responsable avec Núñez de l’édition clandestine des journaux Mundo Obrero, Ataque (organe destiné aux guérilleros) et de La Voz Del Campo.
Le 7 novembre 1949 le campement du Comité régional situé à Cerro Moreno, district de Santa Cruz de Moya, Cuenca, était attaqué par la Guardia Civil et tout l’état major était tué à l’exception de Francisco Bas Aguado Pedro et de Francisco Corredor Serrano qui n’étaient pas au campement.
Francisco Corredor Serrano aurait été éliminé par ses camarades à l’automne (ou en décembre) 1950.
Selon certains auteurs Francisco Corredor et d’autres dirigeants historiques de l’AGL auraient été éliminés sur ordre de S. Carrillo. Partisans de la continuation de la lutte armée, ils se seraient opposés aux nouveaux responsables envoyés de France pour faire appliquer un changement de stratégie et l’abandon de la guérilla. F. Corredor avait notamment adressé une lettre à la direction du PCE où il s’opposait à l’abandon de la lutte armée.