Manuel Chiapuso Hualde avait passé son enfance dans la vallée de Zubieta, loin de ses parents exilés à Paris à cause de leur militantisme anarchiste. Il était allé à l’école jusqu’à l’âge de treize ans puis avait commencé à travailler. C’est en 1931 qu’il avait adhèré à la CNT.
Membre fondateur des Jeunesses libertaires (FIJL) de San Sebastián, il en avait été le premier secrétaire général. En 1935 il participait à la fondation du journal Crisol et écrivait dans La Revista Blanca. Ses activités pendant la République lui valaient d’être emprisonné à plusieurs reprises : il sera tour à tour interné à Ondarreta, Alcala de Henares, Ocaña et San Miguel de los Reyes entre 1932 et 1935.
Lors du soulèvement franquiste de juillet 1936, Manuel Chiapuso avait coordoné les divers groupes de miliciens de Donostia (San Sebastián) qui résistaient à l’occupation de la ville par les troupes rebelles. Avec d’autres compagnons il s’était emparé des armes de la caserne de Loyola, puis avait dirigé les opérations militaires à Peñas de Aya puis plus tard à San Marcial, Irún, Puntxa… etc. Vice président du Commissariat au travail de la Junte de Défense du Guipuzcoa, il était alors le secrétaire de la CNT de San Sebastian. Blessé lors de la chute de San Sebastian en septembre 1936, il gagnait Durango puis en octobre Bilbao où il était nommé secrétaire de la presse et propagande du Comité régional Nord de la CNT. Fondateur des journaux Horizontes et CNT del Norte, il était partisan de l’entrée de la CNT au gouvernement basque. Après la chute du front nord, il continuait la lutte en Catalogne où il était délégué de la CNT au Ministère du Travail et représentait la CNT du nord au Comité National.
En février 1939 il passait en France et s’évadait à trois reprises des camps d’internement. En 1942 il était réquisitionné par l’organisation Todt pour travailler à Lorient. Il allait alors participer à la résistance, travailler pour les services de renseignement alliés et participer à des actions contre les intérets allemands à Paris. En 1944 il était à Biarritz. Á la libération il était nommé secrétaire général du Comité régional Euskadi-Nord de la CNT en exil et participait à l’organisation de voies de passage pour entrer en Espagne.
Au plenum regional de novembre 1945 Manuel Chiapuso Hualde, partisan de la tendance collaborationiste de la CNT, était nommé comme représentant de la CNT au Conseil Consultatif Basque avec le poste de secrétaire provisoire, charge dans laquelle il était confirmé lors du plenum régional de Bayonne en novembre 1946. Secrétaire administratif du sub comité national de la CNT en 1947-1948, il appuyait Horacio Martinez Prieto lors de sa proposition de faire venir le CN d’Espagne en France et signait en janvier 1948 le texte en faveur de la création du parti libertaire.
En 1949 il montait à Paris où il faisait des études en Sorbonne puis se consacrait à l’enseignement des langues et de la littérature et cessait pratiquement tout militantisme.
Dans les dernières années du franquisme, Manuel Chiapuso réalisait plusieurs missions clandestines en Espagne afin de coordoner les noyaux de compagnons d’Euskadi actifs à Vitoria, San Sebastián et Eibar.
Manuel Chiapuso est mort le 29 novembre 1997 à l’hôpital de Cruces-Baracaldo des suites d’un accident de circulation survenu quelques jours auparavant. Il a été incinéré le 22 novembre au crématorium de Derio (Vizcaya).
Œuvres : -Los anarquistas y la guerra en Euskadi, la comuna de San Sebastian (1977).- Bosquejos, la ciencia y el joven libertario (Bayonne, 1946). -Délire et rétrovision (Paris, 1977).- Generalidades sobre Euzkadi y la CNT (Bayonne, 1945).- El govierno vasco y los anarquistas, Bilbao en guerra (San Sebastian, 1978).- El hombre sin obligo (Toulouse, 1948). - Las incertidumbres del doctor H.(?).- Juventud y rebeldia, oposicion popular y carceles en la republica (San Sebastian, 1980). -Sembrando inquietudes (Bayonne, 1946).- Siluetas del pensamiento (?)- Utopia. Manuel CHIAPUSO a également collaboré à l’ouvrage “Un siglo de anarcosindicalismo en Euskadi” (1990)