Fils d’un militant de la CNT qui sera fusillé à Grenade le 19 août 1936 par les franquistes, José Castro Velasco avait fait partie pendant la dictature de Primo de Rivera des cadres syndicaux clandestins à Grenade. Dès l’avènement de la République, il avait participé activement à la réorganisation de la CNT et en octobre 1931, lors d’une grève générale, avait été arrêté pour rebellion contre la force publique. En 1932 et 1933 il était membre des comités syndicaux et de la fédération locale de Grenade. Militant de la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires (FIJL), il était arrêté en décembre 1933 pendant son service miitaire, suite à sa propagande antimilitariste et aux insurrections libertaires de l’hiver 1933. Condamné à deux années de prison— dont il sera amnistié le 14 avril 1936 — il n’a sans doute pas effectué sa peine, puisqu’en 1934 il était de retour à Grenade où il était nommé délégué du syndicat de la métallurgie à la fédération locale. Le 17 septembre 1935 il était arrêté avec l’ensemble des responsables de la FL pour « fabrication d’explosifs » puis était libéré pour “absence de preuves” le 21 décembre.
Lors du soulèvement fasciste de juillet 1936, il organisait le comité révolutionnaire avec Antonio Morales Guzman. Après la prise de la ville par les factieux, il se cachait puis le 13 août 1936 parvenait à gagner les lignes républicaines où il participait immédiatement au plenum des militants de Grenade organisé par Morales Guzman ce même mois d’août à Cadix. Il y était nommé trésorier de la Fédération locale provinciale, poste qu’il occupera jusqu’en février 1937 date à laquelle la CNT le nommait capitaine de la 3è Compagnie du 586° Bataillon de la 147° Brigade (ex Colonne Maroto). En 1938 il était nommé commandant et prenait la tête du 789° Bataillon de la 198e Brigade de la 71e Division sur le front d’Estrémadure. Fait prisonnier à la fin de la guerre, il était interné au camp d’Albatera dont il parvenait à s’évader et retournait à Grenade par la montagne.
Puis il gagnait Madrid où en 1940 il participait à la réorganisation de la CNT clandestine. Il était arrêté à Madrid le 5 janvier 1945 sous le nom de Diego Moreno Carransa. Après avoir été interrogé à la Direction de la Sureté, il était interné à Carrabanchel où il restait à l’isolement pendant vingt neuf jours. Mis à la disposition du capitaine général de la 2e région militaire pour délit postérieur à la guerre, cette accusation était abandonnée en août 1945, faute de preuves et il était transféré à la prison provinciale de Grenade où il faisait partie du comité intérieur CNT de la prison.
Remis en liberté le 13 mars 1946, José Castro Velasco habitait alors chez Vicente Castillo Muñoz et devenait le secrétaire de défense de la FL de Grenade. A l’aide de faux ordres de libération, il organisait alors plusieurs évasions de la prison.
Fin août 1946, pour échapper à la police, il partait pour Barcelone où il intègrait le comité régional catalan et militait au syndicat du métal. Il organisait les groupes Sur qui regroupaient des militants andalous et en liaison avec le comité régional andalou hébergeait chez lui de nombreux militants évadés ou évacués de cette région.
En 1948 avec des compagnons de Séville, il allait à Grenade et participait à l’attaque des bureaux de la compagnie des tramways afin de se procurer l’argent nécessaire à l’évacuation vers la France. Avec sa compagne Concepcion, ses deux fils et les compagnons Rafael Garcia et Unica (qui pourrait être Mari, une de ses filles née d’un premier mariage), il partait pour Madrid, puis gagnait Fuenterrabia et passait en France. Il s’installait à Clermont Ferrand (3 rue de la Treille) et intègrait la CNT de tendance collaborationiste. Il était nommé vice secrétaire général, puis était mis à l’écart pour désaccords politiques. En 1949 il réintègrait la CNT dite apolitique ce qui provoquait le déclenchement d’une campagne contre lui de la part de l’autre tendance.
José Castro Velasco, qui avait travaillé de 1949 à 1970 dans une fonderie de Clermont-Ferrand, s’était ensuite installé à Toulouse où il travaillait pour une société d’études et réalisations mécaniques industrielles. Jose Castro, qui le dimanche matin, venait encourager les militants du groupe Albert Camus vendant à la criée Le Monde Libertaire, est décédé à Toulouse (Haute-Garonne) le 22 août 1987. .