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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

MASCUELES, Mariano
Paysan - MLE - CNT - Saragosse (Aragon) - Barcelone (Catalogne) - France
Article mis en ligne le 13 janvier 2023
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

Ouvrier agricole et militant de la CNT à Pina de Ebro, Mariano Mascueles avait participé, lors de la révolution, à la collectivisation des terres puis s’était engagé comme milicien. En mars 1939 il était à l’école d’officiers de la 25è Division à Casinos (Valence) d’où, à la fin de la guerre, avec d’autres élèves officiers il avait tenté de gagner un port. Arrivé à Alicante il ne put embarquer et fut fait prisonnier par les franquistes. Après plusieurs jours d’internement aux arènes d’Alicante où les prisonniers furent fouillés et dépouillés de tous objets tranchants (couteaux, lames de rasoir, etc.) et où pour toutes nourritures étaient distribué 200 grammes de pain et une minuscule boite de sardine pour 5 prisonniers, il fut transféré en avril ou mai au fort de Santa Barbara où il allait être interné plusieurs mois et dut subir les multiples séances quotidiennes d’appel dans le patio du fort et d’interrogatoires. Avec plusieurs compagnons, dont un italien ancien soldat de la 25e Division, il prépara une évasion à laquelle il fut obligé de renoncer à a suite du renforcement de la garde après l’évasion de trois autres prisonniers.

Le 23 octobre 1939, avec 13 autres prisonniers dont le compagnon Domingo Labrador, il fut transféré à Saragosse pour y être jugé et interné à la prison du Torrero
A cette même époque son père était en prison à Caspe, une de ses soeurs emprisonnée à à la prison des Predicadores et un frère enfermé à Bilbao.
Il fut traduit devant un conseil de guerre le 24 octobre 1942 avec Carmelo Bielsa (condamné à mort) et la compagne du président de la CNT de Pina de Ebro (condamnée à 20 ans de prison) et fut condamné à la peine capitale et fut interné à la cellule n°55 des condamnés à mort.

Le 17 octobre 1943, avec Menero de Lalmolda (Saragosse), Calon de Saragoss et Abello de Fayon (Saragosse), il fut extrait de la cellule pour être exécuté. Seiul Abello qui avait eu alors un malaise avait accepté la présence de religieux. Mascuales, qui avait eu le temps d’écrire une lettre à ses parents et de s’entretenir avec les compagnons Blas Codina, Eusebio Catalan et Luis Terrena, au garde qui avait crié "Arriba España" lui avait répondu par un "Muera Franco". Arrivé au champ de tir et face au peloton d’exécution Mascueles avait crié "Visez bien canailles" et avait commencé à chanter A las barricadas, l’hymne de la CNT. Tombé aux cotés de Abello, achevé d’un tir dans la nuque, Mascueles, qui n’était que blessé au bras gauche, avait été laissé pour mort puis transféré avec se compagnons au cimetière où, au bout d’environ une heure, après être resté parfaitement immobile, il parvenait à s’extraire du cercueil et à gagner l’extérieur pour appeler de l’aide. Après avoir été soigné, il fut réincarcéra à la cellule 55 du Torrero en attente d’une nouvelle exécution.

Le 23 mai 1944, il fit parie d’un groupe de prisonniers envoyés aux travaux forcés au camp de Bissauri (Huesca). Il avait alors été chargé par le comité intérieur du Torrero d’organiser la CNT à Bisauri et d’établir le contact avec le Comité régional d’Aragon de la CNT. En août 1944, suite à une évasion collective de Bisauri, il fut transféré à la prison du Dueso (Santander) où il s’intégra au comité intérieur de la CNT. En septembre 1945, avec des instructions du comité intérieur et le contact avec un cheminot pouvant servir de guide, il se portait volontaire pour aller travailler à la régulation des rives de l’Ebre à Arroyo et une nuit parvenait à s’évader avec un petit groupe. Marchant de nuit le groupe traversait la province de Burgos jusqu’à Miranda de Ebro, puis, en train gagnait Saragosse d’où, après avoir été muni de faux papiers, Mascuelles allait à Barcelone où il s’intégrait au travail clandestin de la CNT.

En juillet 1948, avec sa compagne et leur fille, il passait clandestinement en France où il continua de militer à la CNT, semble-t-il à Combs-la-Ville.


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