Dans son enfance et son adolescence, Juan Ripoll Pedrola avait été un ami proche du compagnon libertaire Roque Llop Convalia et milita sans doute à la CNT. Passé en France lors de la Retirada, il fut interné dans divers camps puis enrôlé dans une Compagnie de travailleurs étrangers pour aller travailler sur les fortifications de la Ligne Maginot. Fait prisonnier lors de la percée allemande il fut interné au Stalag X-B (matricule 61.563) puis le 3 mars 1941 fut transféré au camp de concentration de Mauthausen (matricule 3662) avec son beau-frère Juan Papaseit qui sera assassiné à Gusen.
Ripoll allait être un cas sans doute unique dans la déportation espagnole : le 3 avril 1942 il fut transféré au camp de Sachsenhausen où la Gestapo, à la demande de l’ambassade espagnole à Berlin l’interrogea à plusieurs reprises. Puis les autorités fascistes espagnoles le réclamèrent et il fut amené à la frontière franco-espagnole et remis aux franquistes. Interné à San Sebastain, il fuit ensuite transféré à la prison Modelo de Madrid où il fut condamné à 30 ans de prison sans doute pour des fauts liés à la guerre.
Remis en liberté conditionnelle au bout de 12 ans de détention, il s’installa alors à Madrid où il rencontra sa compagne Petra Jimenez.
Juan Ripoll Pedrola, qui était en contact et membre de la Fédération espagnole des déportés et internés politiques (FEDIP) de l’exil,est décédé à Madrid le 28 mai 1970.