
Militant du POUM et sans doute de la CNT, Gregorio Castarlenas Amello s’était engagé dans la 26e Division (Colonne Durruti) et avait combattu sur les fronts d’Aragon et de Catalogne. Lors de la Retirada il était passé en France par Gérone avec son unité et avait été interné aux camps du Barcarès et d’Argelès.
Il avait participé pendant l’occupation à la Résistance dans la région de La Grand Combe (Gard), puis à l’automne 1944 aux pénétrations en Aragon dans le cadre le d’opération Reconquista de España dans la 21e Brigade de guérilleros espagnols (204e Division) avec laquelle il s’était infiltré le 12 octobre dans la zone de Castanesa.
Suite à divers affrontements avec les troupe de Tabors marocains, Gregorio Castarlenas et le compagnon cénétiste Leonardo Brusau Sanz se trouvaient début novembre dans la zone de Palau de Fonz où le 6 novembre ils rencontraient un habitant de Fonz “digne de confiance” auquel ils remirent un message destiné à leurs familles à Estadilla et leur fixant un rendez-vous pour le lendemain 7 novembre. Lorsque dans la nuit du 7 novembre, Castarlenas et Brusau entrèrent dans le mas où les attendaient son père également appelé Gregorio Castarlenas et José Alfaro, le père politique de Brusau, ils furent immédiatement capturés par la Guardia Civil qui avait été informé par “l’homme de confiance”.
Transféré à Saragosse et traduit devant un conseil de guerre, il fut condamné à 20 ans de prison. En 1945 il fut transféré au pénitencier de San Miguel de los Reyes, où en 1946 il fut condamné avec d’autres à 20 jours de cachot pour un refus collectif d’endosser un uniforme de prisonnier. Ultérieurement il bénéficia d’une remise de peine pour avoir appris à lire et à écrire à d’autres prisonniers.
Remis en liberté conditionnelle en août 1952, il travailla semble-t-il comme chaudronnier à Valence avant de gagner Barcelone avec sa compagne, Eloisa Juez la sœur d’un autre prisonnier qu’il avait rencontré alors qu’il était en prison, qu’il épousa le 9 octobre 1958 et dont il eut deux filles, Maria Amparo et Eloisa. Il passa peu après en France avec sa femme et leurs enfants et s’installa à Perpignan.
Gregorio Castarlenas Amello est décédé à Carcassonne (Aude) le 13 novembre 1966 des suites d’un accident de la route.