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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

VALLEJO SEBASTIAN, Miguel
Né à Barcelone le 27 juillet 1909 - mort le 4 mars 1962 - MLE – CNT – Teruel (Aragon) - Valence (Levant) – Toulouse (Haute-Garonne)
Article mis en ligne le 22 mai 2013
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Miguel Vallejo Sebastian

C’est encore très jeune que Miguel Vallejo Sebastián avait adhéré à la CNT où dès 1927 il était un orateur apprécié et l’organisateur de nombreux syndicats dans toute la zone de l’Ebre. Dans les années 1930 il militait à Saragosse où il avait été arrêté en janvier 1933 avec Ejarque, année à la fin de laquelle il était le secrétaire de la Fédération locale. En septembre 1935 il était à nouveau arrêté et la police saisissait de nombreux documents de la CNT de Saragosse. En avril 1936 il avait effectué avec Zenon Canudo Zaporta une tournée de propagande à Teruel, Santa Eulalia et Saragosse.

Au moment du coup d’État franquiste de juillet 1936 il était membre avec José Melero et Manuel Uceda du comité des groupes de défense anarchistes. Pendant la guerre il a combattu dans la 25è Division et a été secrétaire du Comité Régional d’Aragon. En mars 1937 il avait été le co-signataire avec Antonio Ejarque Pina et M. Lopez d’un pacte d’alliance avec l’UGT d’Aragon. Il a été arrêté par les communistes en août 1937 à Alcaniz lors de l’offensive des troupes de Lister contre les collectivités en Aragon.

Fait prisonnier à Alicante à la fin de la guerre, Miguel Vallejo a été interné au camp d’Albatera, puis dans l’ancien monastère devenu prison de Porta-Coeli (Valence), avant d’être transféré à Sarragosse où il fut condamné à mort, peine qui fut ensuite commuée en 20 ans et un jour de détention. Sa compagne Julia Miravet Barrau La Maña jouera un rôle très important au sein du premier Comité National de la CNT dont le secrétaire était Esteban Pallarols.

A sa libération conditionnelle, Miguel Vallejo Sebastián avait réorganisé la régionale aragonaise et maintenait les contacts avec les groupes de guérilla de la province de Teruel. Arrêté et accusé de complicité avec les guérilleros, l’accusation ne pourra toutefois être prouvée. Après l’arrestation en juillet 1949 à Valence d’Antonio Castaños Benavent, il se rendit à Valence où il fut nommé secrétaire du nouveau CN-CNT. En 1950 la police prenait d’assaut sa maison à Madrid, mais il parvenait à s’échapper et à transférer le CN à Barcelone. Le CN-CNT comprenait alors Cipriano Damiano González vice-secrétaire, Enrique Sánz Rodriguez délégué du Levant et trésorier, Celedonio Pérez Bernardo délégué du Comité Intérieur de Coordination (CIC), Juan José Gimeno délégué du Levant, Manuel Muñoz Martínez délégué d’Aragon et Laureano Baños.

Constamment recherché par la police, Miguel Vallejo avait dû passer en France en 1952 et s’était installé à Toulouse. Il avait été remplacé à la tête du CN par Cipriano Damiano González. Pendant trois ans il allait être à Toulouse le secrétaire du Subcomité national de la tendance dite collaborationiste où il avait succédé à Heliodoro Sánchez. Au 5è plenum du subcomité, les 12-14 mars 1954 il fut reconduit au subcomité avec Ramon Liarte directeur de l’hebdomadaire España Libre, Francisco Romero administrateur du subcomité et Bernardo Merino secrétaire de Solidaridad Confederal.

Miguel Vallejo Sebastián qui avait démissionné du subcomité en 1955, et était un des plus importants représentants de la tendance dite collaborationniste, est mort à Toulouse d’une tumeur au cerveau le 4 mars 1962.


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