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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

URREA PINA, Ginés
Né à El Ramonete (Murcie) en 1897 (ou 1894 ?) - fusillé le 14 mars 1952 - Ouvrier du bâtiment et photographe - FAI – CNT - Groupe de Santiago AMIR GRUAÑAS "EL SHERIFF" – Barcelone (Catalogne)
Article mis en ligne le 17 mai 2013
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

Militant du syndicat CNT de la construction de Sant Adria de Besos (Barcelone), Ginés Urrea Piña avait été emprisonné à plusieurs reprises pendant la période républicaine. En 1932, de la prison de Barcelone il avait signé un Manifeste contre Angel Pestaña Núñez et se montra très actif contre ce qu’il appelait les "liquidateurs" de la CNT. C’est lui qui aurait exécuté en 1932 à Barcelone le bourreau de Burgos. Il aurait aussi partricipé à l’exécution du procureur Federico Muñoz García.

Exilé en France pour échapper à la répression il rentra en Espagne après juillet 1936 et était aussitôt parti pour le front comme milicien. Fait prisonnier à Alicante le 30 mars 1939 et interné, il bénéficia sans doute d’une remise de peine ou d’une mise en liberté conditionnelle, puisque selon Miguel García García, il participait dès 1941 à la réorganisation de la CNT à Barcelone où il collabora également avec les services secrets britanniques.

Il fut emprisonné brièvement en 1947 ou 1948. En prison il était membre du comité intérieur de la CNT et assurait les liaisons avec le Secrétariat Intercontinental de l’exil. Dès sa libération il participa aux groupes d’action en particulier à celui de Santiago Amir Gruañas El Sheriff.

Le 4 janvier 1949 il participait avec Santiago Amir et José Torres Cuadrado au hold up manqué de la Banque Soler y Tora au n°3 de la place Urquinaona : un coup de feu parti accidentellement ayant tué le vendeur de loterie Martin Salva Figueras qui effectuait un versement, le groupe avait aussitôt pris la fuite sans rien emporter. Le 18 février avec Santiago Amir, Francisco Martínez Márquez et d’autres il attaquait la succursale du Banco Central de Barcelona, 35 paseo de San Juan, où le groupe s’emparait de 77.699 pesetas. Le 20 mai avec Santiago Amir, Francisco Martínez et Antonio Moreno Alarcón, il pénétrait chez un entrepreneur de travaux publics : se faisant passer pour des inspecteurs des impôts les trois guérilleros se firent remettre 75.000 pesetas. Le 15 octobre il était avec José Pérez Pedrero, Arquimedes Serrano Ovejas et Santiago Amir, chargé d’assurer la protection lorsque Julio Rodríguez Fernández, César Saborit Carralero et Francisco Martínez Márquez s’étaient emparés de 31.000 pesetas et des papiers du patron de l’entreprise Construccion Pamies au n°117 de la rue Aribau.

Ginés Urrea Piña a été arrêté à son domicile de Barcelone le 6 mai 1950 lors des vastes rafles qui allaient décapiter les derniers groupes d’action. Serlon la police une mitraillette, trois pistolets et une grenade avaient été saisis.Interné à la prison Modelo, il y était avec Francisco Arago Burillo responsable des liaisons entre le comité intérieur de la prison et le Secrétariat Intercontinental du MLE.

Traduit devant le Conseil de Guerre ouvert à Barcelone le 6 février 1952 contre une trentaine des survivants et collaborateurs des groupes d’action, il a été condamné à mort avec huit autres camarades. Tandis qu’Antonio Moreno Alarcón, Domingo Ibars Juanias, Miguel García García et José Corral Martín auront leur peine commuée en 30 années de réclusion criminelle, les cinq autres condamnés à mort - Gines Urrea Piña, Pedro Adrover Font, José Pérez Pedrero, Santiago Amir Gruañas et Jorge Pons Argilés – ont été fusillés le vendredi 14 mars 1952 au camp de la Bota à Barcelone.


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