Milicien pendant la guerre dans la 25° Division et hospitalisé en 1938 à Aiguas de Ribes (Gérone), Alejandro Tiburcio, militant de la CNT de Huesca, avait été le témoin de l’arrestation par une tchéka de Matias Burro Estebán qui avait déserté avec Francisco Sabaté Llopart après avoir abattu Ariño commissaire politique communiste responsable de la mort de nombreux compagnons. Il avait téléphoné immédiatement à Ramon Liarte Viu, secrétaire du Comité régional catalan de la FIJL, dont l’intervention permit à Burro de s’échapper et d’intégrer le Batallon de Amatralladoras C ou Bataillon Remiro commandé par Agustin Remiro Manero, lui sauvant ainsi la vie.
Passé en France lors de la Retirada, Alejandro Tiburcio, participa pendant l’Occupation à un réseau de passeurs au service de la Résistance dans les Pyrénées puis participa après la Libération aux grooupes d’action libertaires.
A l’automne 1948 Alejandro Tiburcio passa en Espagne avec Francisco Sabaté Llopart Quico, José Sabaté Llopart, Ramon Vila Capdevila, Francisco Martínez Marquez, José Dot, Carlos Vidal Pasanau et Benitez.
Il fit partie en juillet 1949 du groupe de guérilleros comprenant Eusebio Montes Brescos, Jaime Jordan, Aurelio Marti, Antonio Alquezar, Luciano Alpuente et Jaime El Rubio qui pénétra en Aragon par le lac d’Urdicato (Huesca), sous la conduite d’Antonio Ribera et Antonio Carruesco. Surpris une première fois par la Guardia Civil, à la ferme Meson de Sivil, le groupe parvenait à rompre l’encerclement. Parvenus le 11 juillet dans des grottes où ils purent se cacher les guérilleros étaient à court de vivres. Tandis que deux ou trois d’entre eux partaient essayer de trouver quelque nourriture dans les champs voisins, Antonio Ribera, Luciano Alpuente et Alejandro Tiburcio se dirigeaient vers une ferme située à 5 kilomètres pour tenter de se procurer du pain. Arrivés à la ferme ils étaient surpris par la Guardia Civil. Tandis que Ribera était mortellement blessé, Alejandro Tiburcio tirait en en tous sens pour faire croire à un grand nombre de guérilleros. La nuit venue, et après avoir récupéré tout ce qu’il pouvait sur le corps de Ribera, il parvenait à rompre l’encerclement et après avoir répandu du poivre pour égarer les chiens regagnait la grotte.
Au prix de mille difficultés les survivants du groupe parvenaient à se regrouper et à regagner la France tout en s’accrochant constamment avec la Guardia Civil. Une nuit dans un village où ils tentaient de se ravitailler, Alejandro qui faisait le guet devant une maison avait été pris pour un membre des groupes antiguerillas par le curé du village qui lui apprendra ainsi que des renforts étaient attendus pour leur donner la chasse.
Installé à Perpignan Alejandro Tiburcio y gérait un petit hôtel.