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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

SANCHEZ RUANO, Francisco
Né à Valence le 19 octobre 1937 - Étudiant ; professeur et journaliste – Madrid (Nouvelle-Castille)
Article mis en ligne le 26 février 2013
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

En prison préventive depuis le 29 août 1962, l’étudiant en sciences politiques Francisco Sánchez Ruano avait été traduit devant le conseil de guerre summarissime qui s’était ouvert à Madrid le 20 octobre 1962, contre onze jeunes antifranquistes accusés d’être sympathisants ou membres des Jeunesses libertaires (FIJL) – ce que la plupart n’étaient pas – et d’être les auteurs ou les complices des attentats à la bombe commis entre le 5 juin et la fin août 1962 à Madrid, Barcelone, Valence et San Sebastian. Il semble que les noms de ces jeunes provenaient d’une liste qui avait été "volée"(?) en France à Jacinto Guerrero Lucas.

Le 12 août 1962, jour d’un attentat contre la basilique Santa Cruz, Francisco Sánchez Ruano avait été vu avec un groupe de touristes à la Valle de los Caidos. Bien qu’il n’ait rien à voir avec cet attentat et qu’il était précisé dans le réquisitoire que "il n’était pas possible de prouver qu’il avait eu une participation directe, matérielle ou morale, avec cet évènement", il fut condamné à 28 ans de prison.

Les autres accusés traduits devant ce conseil de guerre tenu le 22 octobre 1962 étaient : Nicolas León Estella, Ricardo Metola Amat, Helios Sala Martin, José Martínez Rodríguez, Rafael Asenjo Barranco, Antonio Astigarraga De La Puerta, Lucio de La Nava Hernández, Eugenio Cordero Regis, Francisca Román Aguilera et Alejandro Mateo Calvo.

En 1971 il se trouvait au pénitencier de Burgos où se trouvaient également les compagnons Fernando Carballo Blanco, Angel Marquez, Julio Moreno et Pedro Sanchez Perez.

Francisco Sánchez Ruano, après avoir été interné à Burgos, Carabanchel, Soria, Jaén et Palencia fut remis en liberté conditionnellle le 29 avril 1973 après avoir passé dix ans et demi derrière les barreaux.

En 1986, devenu professeur et journaliste, intellectuel engagé mais critique des anarchistes, Francisco Sánchez Ruano présenta devant la Commission Européenne des Droits de l’homme, une requête contre l’Etat espagnol pour la condamnation de 1962 prononcée par un conseil de guerre illégalement constitué et dont, selon la législation franquiste elle-même, les sentences étaient nulles et non avenues.

Œuvre : - Islam y guerra civil española : moros con Franco y con la Republica (Madrid, 2004).


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