Installé en Bizcaye depuis l’âge de 18 ans, Eugenio Sacristan Carrasco commença à travailler aux hauts fourneaux. Après la grève révolutionnaire de 1917, au cours de laquelle il avait été emprisonné et torturé, il participa à la fondation de la CNT et milita dans les années qui suivirent aux cotés notamment d’Isidoro Orrantia, Luciano Mateos et Barroja.
En 1925 il était à Santurce où il subsistait comme vendeur ambulant de charbon et d’où, en 1927, il souscrivait aux listes de soutien aux prisonniers politiques deLa Revista blanca. Il fut à la même époque membre du groupe anarchiste Cultura y prensa de Portugalete.
Dans les premières années de la République il résida à Santurce où en 1932 il ouvrit un petit commerce de fruits et légumes. L’année suivante il participa avec Aransaez et Robledo à la réorganisation du syndicat CNT El Crisol. Il hébergea à plusieurs reprises Durruti, Ascaso et F. Montseny lors de leurs venues dans la région pour des tournées de propagande. Il allait également régulièrement dans la province de la Rioja, notamment à Labastida chez le compagnon Barron et à San Vicente chez Brea. Il était égalemen,t en contact avec le docteur Isaac Puente.
Lors du coup d’État franquiste de juillet 1936, il s’enrôla dans la bataillon CNT Reserva sur le front nord et fut nommé commandant des bataillons confédéraux à la caserne de La Casilla. Il était en même temps le représentant de la CNT au tribunal populaire. Après la chute de Bilbao aux mains des franquistes, il gagna les Asturies.
Lors de la chute des Asturies à l’automne 1937, il fut capturé alors qu’il tentait une fuite par la mer. Interné à Camposanco, Porlier et Larrinaga, il fut condamné à mort à Bilbao avant que la peine soit commuée en 20 ans de détention. Emprisonné à Bilbao il fut par la suite envoyé dans un des bataillons de travailleurs de la Vallée de la mort (Valle de los caidos).
Remis en liberté conditionnelle en 1945, il fut de nouveau arrêté l’année suivante comme membre d’un comité de soutien aux prisonniers à Burgos. Libéré au bout de 18 mois, il retourna alors à Aranda de Duero où il parvint à survivre comme vendeur ambulant de poissons.
Eugenio Sacristan Carrasco est décédé d’un infarctus le 14 mai 1964 à Aranda.