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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

RAMOS PALOMARES, Antonio « El CARBONERO »
Né à Almodovar del Rio (Cordoba) en 1905 – mort le 20 octobre 1994 - Charbonnier – FAI – CNT – Cordoba (Andalousie)
Article mis en ligne le 12 septembre 2012
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Antonio Ramos Palomares

En 1936 Antonio Ramos Palomares El Carboneroétait le secrétaire de la CNT d’Almodovar del Rio (Cordoba) où avec d’autres paysans il avait constitué une maison du peuple. Lors du coup d’État franquiste du 19 juillet 1936, la Guardia Civil avait pris le contrôle du village, mais dans la nuit du 19 au 20, des groupes de militants de la CNT avaient pris d’assaut le village, avaient proclamé le communisme libertaire et l’abolition de la propriété privée. Le 23 juillet le village était occupé par les troupes franquistes, mais près d’un millier de paysans s’étaient rgroupés dans les Sierras proches d’Almodovar et le, le 3 août, avec à leur tête Antonio Ramos, parvenaient à chasser provisoirement les franquistes du village qui était finalement et définitivement occupé par les nationalistes le 20 août suivant.

Au printemps 1937, lorsque les franquistes se retirèrent de Pozoblanco (Cordoba), Antonio Ramos Palomares et les militants anarchistes d’Almodovar se mirent en contact avec l’Institut de réforme agraire (IRA) qui contrôlait alors toutes les fermes abandonnées par leurs propriétaires. Ces compagnons créérent alors une collectivité agricole comprenant les fermes Cortijo de los Eucaliptoset Las Navas del Morenoentre les villages de Valsequillo et de Blazquez, tout près de la ligne de front. Cette collectivité qui fonctionna pendant l’année agricole 1937-1938 était dirigée par un conseil d’administration formé d’Antonio Ramos Palomares (président), Manuel Cobos Ribera (secrétaire) et Antonio Montoro Zurita (transport et ravitaillement).

Dans les derniers jours de mars 1939, avec les armes abandonnées par les soldats à la gare d’Andujar (Jaén), commencèrent à se former des groupes désireux de poursuivre la lutte et de gagner la Sierra. Un de ces groupes formé entre autres d’Antonio Ramos Palomares, du capitaine Francisco Perales et de Francisco Ballester Marin, gagnait alors la province de Cordoba et la zone d’Almodovar. Ce groupe, après avoir construit un abri, trouvait un agent de liaison de confiance, Francisco Albanda Cesilla qui allait les ravitailler et leur apporter les journaux et les informations sur la répression. Début mai 1939, sur l’incitation de leurs familles disant « qu’ils n’avaient rien à craindre » et qu’ils devaient se rendre, tous se rendaient aux autorités. Antonio Ramos Palomares était condamné à 30 ans de prison, peine qui fut ensuite commuée pour celle de 20 ans et un jour.

En 1941 il était interné à Puerto de Santa Maria (Cadiix) où à l’hiver dans la cellule n°67 fut organisé un plenum régional clandestin de la CNT aique, outre Antonio Ramos, l assitèrent notamment : Carlos Zimmerman, secrétaite à plusieurs reprises du Comité régional andalou, le cheminot Carlos Soriano membre du CR, Cristobal Palacin Rodriguez, le cheminot Salvador Reina, Primo Miguel Cebrian Escarpan, Diego Rangel Valenzuela, le paysan Rafael Cuesta Pastor, Sebastian Pino Panal, Antonio Ribas ancien directeur de Cultura Obreraet Antonio Rivas secrétaire de la FAI de Séville. Au cours de ce plenum avaient été décidé l’intensification de la lutte clandestine, la préparation des camarades remis en liberté pour que dès leur retour dans leur résidence ils puissent organiser les compagnons et former un comité de relations qui se mette en rapport avec le Comité national de la CNT.

Le 12 février 1944, suite à un décret, Antonio Ramos Palomares était remis en liberté conditionnelle et retournait à Almodovar. Dès son arrivée il mettait en pratique les accords du plenum et reconstituait, non sans difficultés, un Comité comarcal ainsi formé : Antonio Ramos (secrétaire), José Diaz Ruiz (secrétaire d’organisation), José Arriaza Cuenca (secrétaire de relations), José Granados Ruiz et Antonio Santana (rapporteurs) et Miguel Caballero Cañero (agent de liaison). Ce Comité parvint à établir les contacts avec les villages de Hornachuelos (Antonio Salado Alonso Telesforo), de Posadas (Angel Chaparro Escribano), de La Carlota (José Hoz Rincon), de Villaviciosa (José El Pastor) et de Palma del Rio.

Le 19 juillet 1945 se tenait un congrès de la comarcale à la ferme Los Lochos, située entre les kilomètres 21 et 22 de la route de Cordoba à Palma del Rio, dans le séchoir à tabac où travaillait Antonio Ramos. Suite à l’infiltration d’indicateurs par la Guardia Civil, l’ensemble du Comité et plusieurs autres militants allaient être arrêtés au cours de l’été 1945. Antonio Ramos a été arrêté le 30 août 1945 avec José Diaz Ruiz, Antonio Santana et Miguel Caballero Cañero. Tous furent transférés à Cordoba et torturés. Puis, pour des raisons inconnues, le juge Fructuoso Delgado Hernandez, chargé de la répression contre la maçonnerie et le communisme, repoussa le procès à 6 mois et tous les militants arrêtés furent alors remis en liberté faute de preuves.

A partir de 1946 les militants d’Almodovar et des villages proches seront soumis à une très forte répression et à de nombreuses arrestations lors des opérations menées par les autorités contre la guérilla.

Après la mort de Franco, il se chargea de réunir les noms de tous les compagnons morts pendant la guerre et fit aposer une stèle "Martires por la libertad del pueblo español". Il tenta également de récupérer le local de la Maison du peuple qui avait été confisqué par les franquistes.

Antonio Ramos Palomares est décédé à Almodovar le 20 octobre 1994.


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