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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

PONZAN VIDAL, Francisco « PACO », ; « GURIATO » ; « EL GAFAS »
Né à Oviedo le 30 mars 1911 – assasssiné le 17 août 1944 - Instituteur – MLE – CNT – Huesca (Aragon) - La Corogne (Galice) - - Toulouse (Haute-Garonne)
Article mis en ligne le 29 juillet 2012
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Francisco Ponzan Vidal

Elevé à Huesca depuis sa petite enfance, Francisco Ponzan Vidal avait été élève d’un collège religieux dont il fut renvoyé à l’âge de 12 ans après avoir refusé d’assiter à la messe. Devenu apprenti dans une librairie, il entrait à l’âge de 14 ans à l’Ecole normale de Huesca où il allait avoir pour professeur de dessin le militant libertaire Ramon Acin Aquilué qui le marqua profondément. Il fit alors partie de la direction de l’Ateneo Cultural libertario, adhéra à la CNT et ne tarda pas à être fiché par la police.

Après avoir réussi son exament d’instituteur en 1929, il fut nommé intérimaire à Ipas près de Jaca. Lors du soulèvement de Jaca en décembre 1930 il fut arrêté et détenu quelques jours. Il commença à cette époque à collaborer à la presse libertaire. Détenu deux mois en juin-juillet 1932,, il fut une nouvelle fois arrêté pour avoir menacé les juges instruisant les procès des ouvriers grèvistes lors des grèves des usines d’aluminium de Sabiñanigo en novembre 1932, puis de nouveau lors de la grève générale d’avril 1933 et de l’insurrection de décembre. L’année suivante, accusé d’avoir aidé à l’évasion de 10 détenus de la prison de Huesca, il avait été à nouveau arrêté.

Il fut ensuite nommé instituteur en Galice où il allait exercer dans divers villages de la province de La Corogne où, tout en collaborant à l’organe de la FAI Tierra y libertad, il contribua à déveliopper la CNT. En 1935 il exerçait au village de Baos-Cordon et militait à la CNT de Noya. Nommé titulaire en janvier 1936 à Camelle, commune de Camarinas (La Corogne) il y fut l’organisateur de la CNT de Puente del Puertp et effectua en avril une tournée de propagande.

Lors du coup d’État franquiste de juillet 1936 il se trouvait à Huesca où il était revenu pour les vacances d’été. Dès la chute de la ville le 19 juillet il avait gagné la Sierra de Guara et le mont Aragon avec des compagnons Après être resté une semaine caché chez les frères Albas, il avait gagné Angües où il fut nommé responsable du Comité comarcal qui regroupait une cinquantaine de villages. Délégué d’Angües au plenum régional tenu le 6 octobre 1936 à Bujaraloz, il participa à la commission chargée de constiuer un Conseil de défense et fut nommé conseiller aux transports et communications du premier Conseil d’Aragon, jusqu’à décembre où il fut nommé au département de l’information et de la propagande dirigé par son ami et camarade Evaristo Viñuales Larray. C’est à cette époque qu’il rencontra à Caspe sa future compagne l’institutrice Palmira Pla qui s’y occupait des colonies d’enfants.

Suite à l’offensive des troupes staliniennes de Lister contre les collectivités d’Aragon au printemps 1937, il s’intégra à la 127e Brigade Mixte (Colonne Roja y negra) commandée par Maximo Franco où il allait constituer le groupe Libertadorchargé des missions d’espionage et de sabotage en territoire ennemi. Le groupe, affecté ultérieuremnt au SIEP (Servicio de informacion especial periferico) où Francisco Ponzan eut le grade de lieutenant, était formé de 12 hommes : les frères Faustino et Juan Manuel Barrabes Asun, Benito Lasvacas Coronas, Eduardo Santolaria Ferrer, les frères Pascual et Eusebio Lopez Laguarta, Prudencio Iguacel Piedrafita, Manuel Sus Dieste tous de la CNT et Angel Beltran Calvo, Angel Cabrero Callau et Lorenzo Otal Biela de l’UGT.

Au printemps 1938, suite à des intrigues des communistes, il fut détenu avec d’autres membres du groupe à Viella et ne dut sa libération qu’à une intervention musclée de militants libertaires dont Lazaro Cabrero. Fin avril 1938, devant la poussée franquiste il passait en France avec la 31e Division, puis retournait en Catalogne où il était affecté à la 10e Division et reconstituait un groupe du SIEP basé à La Seu d’Urgell.

Passé en France le 10 février 1939 lors de la Retirada et après avoir constitué des dépôts d’armes et préparé des bases d’appui, il fut interné au camp du Vernet dont il s’évada rapidement pour commencer à organiser un vaste réseau d’évasion et de passage entre la France et l’Espagne. En mai 1940, lors d’une de ces missions pour tenter d’aller libérer ses compagnons Manuel Lozano Guillen et Bernabé Argüelles Depaz condamnés à mort à Saragosse, il fut blessé près de Boltaña (Huesca) et dut se cacher jusqu’en septembre avant de repasser en France.

Francisco Ponzan Vidal (1942)

Sours le nom de François Vidal, il allait alors en liaison avec les services de renseignement alliés (Intelligence serivce, BCRA gaulliste) et les réseaux de Résistance (Combat et Sabot) développer le très important réseau de renseignement et d’évasion rattaché au réseau international Pat O’Leary qui allait permettre de passe en Espagne quelques 1500 personnes (aviateurs alliés, résistants recherchés, juifs, réfugiés politiques) tout en continuant parallèlement la lutte antifranquiste et la réorganisation de la CNT.

Le groupe Ponzan fut notamment constitué de Juan Zafon Bayo, Eduardo José Esteve, Agustin Remiro Manero, les frères Pascual et Eusebio Lopez Laguarta, Juan Catala Balaña, Vicente Moriones Belzunegui, Saturnino Carod Lerin, José Ester Borras et Victor Castan Guillen.

Arrêté une première fois en 1942, il fut interné au Vernet dont il parvint à s’évader grâce à Robert Terrés El Padredes services secrets français et son responsable dans la Résistance Arrêté une nouvelle fois le 28 avril 1943 il fut interné à la prison Saint Michel de Toulouse. Il fut jugé le 5 juin 1944 et sa peine couvrant la période de détention il aurait du être libéré mais fut arrêté par la Gestapo et à la veille de la Libération, fut emmené avec une quarantaine d’otages, avec lesquels le 17 août 1944 dans les bois de Buzet-sur-Tarn, il fut brûlé vif.

Ponzan Vidal (plaque)

Pour ses activités dans la Résistance Francisco Ponzan Vidal a été décoré par les gouvernements américain, belge, français et anglais.


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