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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

MEDINA GARCIA, Juan Francisco « El YATERO »
Né à La Peza (Grenade) le 12 décembre 1912 – mort le 26 dé cembre 1970 - Tondeur de brebis – CNT – Groupe de Juan Francisco MEDINA GARCIA « YATERO » - Grenade (Andalousie) – Bordeaux (Gironde) – Langeais (Indre et Loire)
Article mis en ligne le 6 décembre 2011
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

Le surnom de Yatero donné à Juan Francisco Medina Garcia venait de son père, un militant anarcho-syndicaliste, né à Yator (Grenade) et surnommé El Tio Yatero.

Juan Francisco Medina avait comencé dès son plus jeune âge à travailler comme tondeur de brebis et aurait été, avant la guerre civile, sur le point d’intégrer la Guardia Civil.

A la fin de la guerre, capitaine d’artillerie dans la 29e Brigade Mixte de l’armée républicaine, il était en permission dans son village et avait décider d’y rester avec sa famille plutôt que de tenter de partir en exil. Le 29 mars 1939 il était arrêté, emmené à la prison de Cadix puis transféré au camp de concentration de La Espartera à Benalua de Guadix (Grenade) d’où, le 29 mai 1940, il parvenait à s’évader.

Caché au Molino de la Gitana, district de Lapeza, puis à la ferme Aguas Blancas à Tocon de Quentar, il y était rejoint en juin 1940 par Jesus Salcedo Martinez Capitan Salcedo évadé de la prison de Caravaca (Murcie) et deux des frères anarchistes Quero Robles, Antonio et José, évadés depuis l’été 1939 de la prison de La Campana à Grenade. Tous gagnaient alors la sierra pour y constituer un groupe et, en juillet, recevaient le renfort de Francisco Jiménez Ruiz Tito qui s’était évadé de la prison provinciale de Grenade. Au début ce groupe ne réalisait que des actions de propagande, sans aucune violence, sur les districts de Quéntar, Tocon et Padules.

En 1941 le groupe était rejoint par de nouveaux évadés dont Rafael Romero Roman Rafael el Malagueño et Juan Nieva Sanchez Espantanubes, ce qui permettait un élargissement de son rayon d’action aux districts de Fuente Vaqueros, Cogollos de la Vega, Güejar Sierra et Calicasas.

C’est à cette époque que Yatero et quatre de ses hommes, alors qu’ils étaient en train de manger à la ferme La Chispa, avaient été avertis de l’arrivée d’une patrouille de la Guardia Civil et avaient monté une embuscade à La Dehesa de los Llanos (Güejar Sierra) où Yatero, blessé à une jambe, couvrit la retraite de ses compagnons avant de parvenir à les rejoindre au Cerro de la Venta. Il y fut opéré par un jeune médecin de Grenade amené par les frères Quero Robles qui, entre temps avaient pris leur autonomie pour former leur propre groupe.

En 1942 s’intégraient au groupe Gabriel Martin Montero Corralico, José Roman Montoya Roman el de Cenes et Esteban Guerrero Ortiz Estebilla. Le 29 janvier 1942, le groupe qui avait sa base dans la Sierra de Hoz, au nord de Grenade, était accroché par la Guardia Civil à Huetor Santillan, puis en novembre suivant à Monachil. Toutefois le nombre important de collaborateurs et agents de liaison dont disposaient Yatero lui permettait de subsister en 1943 et 1944 sans avoir besoin d’effectuer de nombreuses attaques : pendant l’année 1943 il ne fit que trois attaques et en 1944, une attaque sur le district de Diezma et deux séquestrations à Cogollos dela Vega et à Huétor-Santillan.

Le 2 mars 1945 se produisait le premier accrochage sérieux à Tocon de Quéntar où furent tués le caporal Saturnino Muñoz Murillo et les gardes Francisco Paez et Rogelio Fernandez. Le 3 mai 1945 une séquestration était effectuée à Funte-Vaqueros et le 1er septembre une attaque à Huétor Santillan qui rapportait plusieurs milliers de pesetas. C’est à cette même époque que se joignaient au groupe les frères Manuel et José Castillo Escalona Los Castillillos.

En 1946 six attaques sur les districts de Huétor-Santillan La Peza et Jerez del Marquesado lui permettaient de récupérer près de 100.000 pesetes, des armes, de la nourriture et des vêtements. Le groupe était alors intégré à la 1ère compagnie de l’Agrupacion guerrillera de Granada commandée par le communiste Ramiro Fuente Ochoa Mariano. En 1947 Yatero s’opposa à ce que l’argent récupéré lors des attaques et des enlèvements, soit centralisé et alimente les caisses du parti communiste. Il réalisait cette même année plusieurs attaques lui permettant de récupérer d’importantes sommes d’argent.

Après avoir décidé de disssoudre le groupe, Juan Francisco Medina Garcia, gagnait Barcelone avec l’aide de El Niño de las Cocas, puis le 12 décembre passait en France avec plusieurs de ses compagnons dont Cabrerico, Antonio Hermoso, Ricardo Sario et El Malagueño. D’autres membres du groupe gagnaient l’Afrique du nord ou rejoignaient l’Agrupacion Roberto de José Muñoz Lozano Roberto.

Après son passage en France, sa nièce fut arrêtée et emprisonnée en Espagne.

Juan Francisco Medina Garcia Yatero s’installa d’abord à Bordeaux où dès 1948 il était membre de la CNT en exil et où il fut ensuite rejoint par sa compagne Maria Martin Yatera et ses deux fils. Il s’installa ensuite à Langeais (Indre-et-Loire) où il devait décéder le 26 décembre 1970.