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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

RODRIGUEZ BARBOSA, Diego
Né à Chiclana de la Frontera (Cadix) le 4 novembre 1882 – assassiné le 22 (ou 28) août 1936 - Instituteur – MLE – CNT – Cadix (Andalousie)
Article mis en ligne le 26 février 2014
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Diego Rodriguez Barbosa

Après des études dans un collège religieux, Diego Rodriguez Barbosa était rapidement devenu un militant anarchiste et dès 1900 il aurait été le secrétaire des groupes anarchistes de Chiclana (Cadix) et en 1906, avec Serrano, avait fondé une Société ouvrière de caractère anarchiste. Insoumis au service militaire, il aurait ensuite gagné Paris, sans doute après être passé par Buenos Aires.

Revenu à Chiclana à la fin 1911, il y impulsait la société ouvrière La Lucha dont il présida un meeting en août 1912, militait au groupe anarchiste La Juventud notamment avec Manuel Aragon, Tomas Torrejon Torres et Pedro Saucedo Bottosi et collaborait au journal Tierra y Libertad (Barcelone).

Mis sur les listes noires patronales et sans doute pour échapper à la répression, il partait en 1917 pour Paris puis Barcelone. Il revenait à Chiclana fin 1919, parlant le français et le catalan et adepte du naturisme et du végétarisme. Il vivait alors en union libre avec Manuela Pareja Sanchez dont il aura un fils, Arquimedes, tué pendant la guerre civile.

Il s’établissait à Cadix en 1920 et devenait aux cotés d’Elias Garcia l’un des rédacteurs du journal Rebelion (Cadix, 1918-1920, une quinzaine de numéros) puis directeur de Bandera Libre (Cadix, 1921-1922).

Emprisonné pendant trois mois en 1921, suite à un attentat à Cadix contre un patron, il retourna ensuite à Chiclana où il devint l’un des animateurs de la CNT locale. Pendant la dictature de Primo de Rivera il se consacra à l’enseignement rationaliste et à l’agriculture sur une terre acquise par son frère José et tenta de publier le journal Al Margen (Cadix) qui n’est sans doute pas paru.

Dès la proclamation de la République, il devint l’un des animateurs de l’anarchisme de la région : délégué à l’assemblée plénière régionale d’octobre 1931, il fut l’éditeur avec Antonio Gonzalez du journal El Sembrador (Chiclana, 1932) et participa à de nombreux meetings de la CNT (Paterna, Cadix, San Fernando, Vejer de la Frontera). Emprisonné pendant un an après l’insurrection de janvier 1933, il devint ensuite le président du syndicat unique CNT de Chiclana dont en mai 1936 il fut le délégué au congrès de Saragosse.

Diego Rodriguez Barbosa

Lors du coup d’État franquiste de juillet 1936, Diego Rodriguez Barbosa avait fait partie des groupes d’ouvriers qui s’étaient réunis à la mairie pour arrêter les militants de droite et patrouiller dans les rues. Dès le 20 juillet les troupes franquistes occupaient Chiclana et commençaient la répression. Diego Rodriguez Barbosa parvenait dans un premier temps à s’échapper avec une quinzaine de compagnons dont José Moreno Alcantara, Antonio Gonzalez Rocamonde, Juan Alba Fernandez, les frères Piñero Cebada, Rafael Aragon Muñoz et Juan Morales Barea.Le groupe se cachait dans les vignes près de la Banda, puis dans la zone de la Boarrosa. Diego Rodriguez Barbosa, avec un autre compagnon appelé Manuel Estrada, restait ensuite dans une roselière près du fleuve Sotillo où tous deux étaient chargés de recevoir la nourriture apportée par les amis ou la famille et aussi de faire passer des infomations aux autres fugitifs cachés près de la plage ou dans les pinèdes en vue de s’embarquer sur des barques de pêche pour être évacués. A la fin août, le 22 ou le 28 selon les sources, après avoir été vu par un enfant qui l’avait dit à son père, ce dernier était allé à Chiclana et l’avait dénoncé à la Phalange dont un groupe allait immédiatement capturer Barbosa. Sur la route les ramenant vers Chiclana, Diego Rodriguez Barbosa avait refusé de crier Arriba España et fut battu à mort. Selon la rumeur populaire, les phalangistes l’auraient décapité et joué au football avec sa tête.alors dans avant d’être capturé. Après son assassinat les phalangistes allèrent à son domicile pour y saisir tous ses livres et documents personnels. Sa veuve Manuela et leurs 4 enfants furent peu après contraints de quitter le village.

Diego Rodriguez Barbosa a été inhumé le long de la route d’Arroyo del Sotillo à Chiclana ou, selon d’autres, dans une fosse commune à l’entrée gauche du cimetière de Chiclana.

Un de ses fils, Arquimedes Rodriguez Pareja (né en 1920) sera mobilisé dans l’armée nationaliste et sera tué le 1er janvier 1938. Selon certaines rumeurs, il aurait été en fait assassiner pour l’empêcher de revenir à Chiclana pour y venger son père dont il connaissait les meurtriers.

Œuvres : Outre les nombreux articles publiés dans les journaux dont il fut le rédacteur et les autres titres de la presse libertaire – dont CNT (1932-1933), Etica (1924-1927), Germinal (Tarrasa, 1912), Iniciales (1930), El Luchador (1931), La Madre Tierra, La Revista Blanca (1927), Solidaridad Obrera (1930-1936), Solidaridad Proletaria, Tierra y Libertad (1911-1918 & 1932), La Voz del Campesino (1932) – auxquels il collabora sous divers pseudonymes – dont Ile Gales, Juan de la Barre, Silvestre del Campo - Diego Rodriguez Barbosa est l’auteur de plusieurs nouvelles sociales : - Amor, sacrificio y venganza (La Revista Blanca, 1935) ; - Bohemia (1935) ; - Desahuciados (La revista blanca, 1935) ; - La Hija del sepulturero (La revista Blanca, 1930) ; - Pastora (La revista Blanca, 1933) [Ces cinq nouvelles ont été republiées dans le livre de L. Gutiérrez Molina « El anarquismo en Chiclana » publié en 2001 à Chiclana]


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