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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

MORENTE ROSA (ou ROSAS), Joaquin
Né à Alcala de Guadaria (Séville) le 21 septembre 1915 – mort le 20 décembre 1989 - Journalier – FIJL – FAI – CNT – Séville (Andalousie) – Lyon (Rhône)
Article mis en ligne le 16 juillet 2013
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Joaquin Morente Rosa

Militant actif de la CNT et des Jeunesses libertaires (FIJL), Joaquin Morente Rosa (ou Rosas) était parvenu à s’enfuir d’Alcala de Guaddaria dans la soirée du 21 juillet 1936 lorsque les légionnaires avaient occupé le village. Il avait alors gagné Ronda puis Malaga où il allait resté jusqu’en février 1937 où nommé responsable d’une ambulance, il avait été envoyé à Almeria puis à la fin mars à Valence. Il s’intégra alors à la 96e Brigade Mixte où il aura le grade de sergent et participera aux fronts de Teruel (secteur de Alfambra) puis du Levant (secteur de Castellon) où il fut blessé. C’est alors qu’il était en convalescence et après avoir été nommé lieutenant que se terminait la guerre et qu’il était arrêté près du village de Joyosa dans un camion à destination d’Alicante.

Le 4 août 1939 il fut interné au camp de concentration d’Albatera. Accusé par divers éléments de droite et de la Guardia Civil d’Alcala d’avoir pris part à l’incendie de l’église, aux perquisitions locales effectuées pendant les quelques jours où Alcala avait été « dominée par les rouges » et même d’avoir blessé d’un coup de fusil un ecclésiastique, Joaquin Morente Rosa qui avait été transféré du camp de concentration de Porta Coeli (Valence) à la prison de Séville fin décembre 1939, fut traduit devant un conseil de guerre tenu à Séville le 8 juin 1940 où il échappa à la peine de mort – sans doute parce que un curé ne l’avait pas reconnu comme étant un de ses agresseurs – et fut condamné à 30 ans de réclusion et fut interné à la prison de Séville.

Le 9 octobre 1942, avec 9 autres prisonniers, il était amené pour une consultation au dispensaire antituberculeux de Séville et profitant de la présence de nombreux patients pour disparaître et s’échapper. Toutes les battues et recherches effectuées par la police (jusqu’au Maroc) furent vaines. Il resta sans doute caché ensuite pendant plusieurs années tout en participant à la clandestinité. C’est à cette époque qu’il aurait perdu une jambe lors d’un accident d’automobile.

Ce n’est qu’en 1948 qu’il parvint à passer en France avec sa compagne Dolores Barroso Carreras (née à Priana-Malaga le 22 février 1919 – morte à Barcelone le 20 juin 1996) également militante de la CNT. Il aurait alors milité à la FL-CNT de Lyon en exil, collabora notamment à l’organe de la FIJL Nueva senda (Toulouse-Paris, 1953-1963) et participa à plusieurs des congrès et plenums tenus par l’organisation.

A la mort de Franco il retourna en Espagne à Alcala où dès 1976 il participa à des réunions pour tenter d’obtenir la restitution de l’ancien local de la CNT.

En mars 1973, la Direction générale de la Sécurité (DGS) annulait pour prescription toutes les recherches dont il avait été l’objet suite à son évasion.

Joaquin Morente Rosa est décédé en France (?) le 20 décembre 1989.


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