Emigré depuis l’enfance à Barcelone, Antonio Turon Turon avait commencé à travailler dès l’âge de 13 ans et avait adhéré à la CNT. Dans les années 1930 Antonio Turón Turón, était membre du groupe anarchiste du bar La Paz, militant de la CNT du quartier de Pueblo Nuevo, délégué de l’usine métallurgique Can Girona où il était entré en 1933 et membre de la Fédération Ibérique des jeunesses Libertaires (FIJL).
En juillet 1936 il avait participé aux combats contre les militaires en particulier dans les casernes et sur les docks de Barcelone, puis à la formation et à l’approvisionnement des Colonnes Durruti et Oriz. En 1937 il avait combattu sur le front d’Aragon (Caspe et Belchite) puis aux combats de la fin de la guerre dans les Pyrénées avec la 24è Division.
Passé en France lors de la Retrirada, il avait été interné aux camps de Bourg Madame, Mont Louis, Vernet et Guesgnon. A la déclaration de guerre il fut envoyé dans une Compagnie de travailleurs étrangers dans le Nord de la France dans une entreprise de matériel de guerre. Lors de la percée allemande du printemps 1940 il s’échappa et regagna le sud de la France.
Arrêté à Toulouse début 1942 il fut interné dans un camp dont il s’ évada puis retourna en Espagne avec Francisco Piqueras Cisuelo. Arrêté à Camprodon par la Guardia Civil il fut condamné et interné dans divers établissements et bataillons disciplinaires (Figueras, Reus, Madrid, Gibraltar, Mallorque, etc), puis en 1943 envoyé à l’armée à Mallorque jusqu’à sa démobilisation en 1945 où il avait aussitôt participé à la clandestinité à Barcelone. Il travaillait alors comme vendeur de vêtements.
Antonio Turón Turón fut arrêté fin 1946 avec plusieurs autres militants de Pueblo Nuevo - dont Pascual Serrano Domenech, Manuel Martinez Gonzalez, Carlos Pradas Vergé, Fernando Pérez Jimeno et Diego Moreno Agrea (ou Agrella), tous soupçonnés d’être les auteiurs de divers hold-uo - et entra à la prison Modelo de Barcelone en janvier 1947 après avoir été torturé. Condamné à 30 ans de prison – peine réduite ensuite à 20 ans -, il fut interné notamment à Bilbao, Logroño et El Dueso.
Remis en liberté conditionnelle en décembre 1957, il s’établissait alors à Madrid avant de regagner Barcelone. Á l’automne 1960 Antonio Turón Turón était membre du Comité national de la CNT dont le secrétaire était Ismael Rodríguez Ajax et dont faisaient également partie José Navarro qui avait été emprisonné avec lui au Dueso, Fidel Gorrón Canoyra, Honorato Martínez Fuster et Eduardo Madrona Castaños.Tous furent arrêtés en octobre 1961.
A la fin des années 1960, et bien que la critiquant, il avaitt participé à l’affaire des « cincopuntistas » (accords d’anciens cénétistes avec le syndicat vertical) et en 1966 était membre de la commission provinciale de Barcelone chargée de coordonner la présence de ces anciens cénétistes lors des élections syndicales.
En 1972 il parvenait à obtenir un travail à la Sécurité sociale dont il sera retraité en 1985. En 1976 Antonio Turón Turón participait à l’assemblée de Sants de reconstruction de la CNT. Il a été ensuite l’un des fondateurs. du Centre de Documentation Historico-Social (CDHS) et de l’Ateneo Encilcopedo popular (AEP) dont en 1986 il était le secrétaire. En 1996 il était membre du syndicat CNT des retraités de Poble Sec.
Antonio Turón Turon, qui a collaboré à de nombreux titres de la presse libertaire dont Boletin Bibliografico, Cenit, Orto, Ideas, Noticiari, Quaderns etc, est décédé le 8 mars 2003.