Antonio Sevilla Morales El Pipa, qui avait été très jeune orphelin de père et mère, avait adhéré au syndicat unique des travailleurs de la terre de la CNT lors de sa formation à Cazalla de la Sierra au milieu des années 1920 et en devint un militant actif. Quelques mois avant la proclamation de la République il avait épousé Carmen Ruiz dont i eut une fille.

Le 4 août 1936, à la veille de l’entrée des troupes franquistes à Cazalla, avec deux compagnons des Jeunesses libertaires, il avait abattu le surnommé El Legionario qui, profitant de la situation, terrorisait la population. Puis il gagna la ferme d’un parent et passa en zone républicaine où au début septembre il s’enrôla à Castuera comme milicien dans un bataillon de choc et participa aux combats contre les troupes rebelles à Castejon et Asencio. En 1937 il fut intégré dans une unité de guérilleros basée au nord de la province de Cordoba et chargée d’opérations de sabotages derrière les lignes franquistes.

Arrêté à la fin de la guerre, il fut emprisonné début mai 1939 à Peñarroya-Pueblo Nuevo dont, fin juillet, il parvint à s’évader avec plusieurs compagnons dont Antonio Hernandez Bermudez et José Martin Campos El Tripas. Les évadés constituèrent un petit groupe de fugitifs dans la zone de confluence des sierras de Cordoba-Séville- Badajoz où ils parvinrent à survivre en réalisant diverses attaques de fermes. Le 12 octobre 1e groupe fut surpris par la Guardia Civil à la ferme Las Majadillas : tandis que plusieurs des guérilleros étaient parvenus à rompre l’encerclement, Antonio Sevilla Morales et José Martin Campos, après avoir résisté plusieurs heures, se rendirent et furent transférés à la prison de Peñarroya.

Transféré au camp de concentration de Castuera, il participa lors des fêtes de Noël 1939-40, à une nouvelle évasion avec une vingtaine d’autres prisonniers dont José Martin Campos El Tripas. Puis il s’intégra au groupe de Juan Manuel Garcia Martinez Chato de Malcocinado. Lors d’une opération de ratissage de la Guardia Civil, Antonio Sevilla Morales El Pipa et Francisco Moyano Salguero furent surpris et tués par les gardes le 18 février 1941 sur le district d’Hornachuelos (Cordoba) où ils onte été enterrés dans une fosse commune du cimetière.