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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

SANCHEZ GUTIERREZ, José
Né le 26 janvier 1931 - Ouvrier agricole ; électricien - FIJL - FAI – CNT – Séville (Andalousie)
Article mis en ligne le 13 février 2013
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
José Sanchez Gutierrez (1953)

Né dans une famille de la classe moyenne ; José Sanchez Gutierrez avait étudié dans des collèges religieux de Dos Hermanas (Séville) jusqu’en 1942 où son père lui fit interrompre ses études pour aller travailler dans les champs. C’est en travaillant à la cueillette des olives qu’il entendit pour la première fois parlé de la CNT et des idées libertaires auxquelles il ne tarda pas à adhérer. Dès la fin des années 1940 il était l’un des animateurs du groupe clandestin des jeunesses libertaires (FIJL) de Dos Hermanas.

Après un service militaire effectué au Maroc en 1953-1954, il revenait à Dos Hermanas puis à Seville en 1955. La FAI clandestine le chargeait alors de s’enrôler dans la Guardia Civil afin de trouver les noms de deux gardes de Dos Hermanas qui s’étaient particulièrement distingués dans les tortures infligés aux compagnons. Fin 1956 José Sanchez parvenait à identifier les deux gardes, Guerrero et Rico.

Début 1957 il démissionnait de la Guardia Civil, et commençait à travailler à la centrale électrique de Guadaira (Séville) où il n’allait pas tarder à organiser les luttes des travailleurs. En mars 1959 il fut nommé secrétaire de la CNT locale et effectuait plusieurs voyages dans diverses régions d’Espagne pour y développer l’organisation.

Le 18 juillet 1965, à l’occasion du défilé de la victoire franquiste à Dos Hermanas, avec 3 autres cénétistes et un républicain, il installait un grand drapeau républicain à l’endroit même où, sur la route Dos Hermanas-Séville, avaient été fusillés plusieurs milliers de républicains.

José Sanchez fit partie d’un groupe,d’une dizaine de militants anarchistes qui avait préparé pendant 6 mois un attentat contre l’amiral Luis Carrero Blanco lors de sa visité à Dos Hermanas (Séville) le 23 juin 1973. L’attentat fut ajourné au dernier moment : les forces de répression avaient investi massivement la pinède où devait se trouver un trieur avec un fusil à lunettes et le premier projet d’attentat à la bombe avait été abandonné pour ne pas faire de victimes innocentes. Six mois plus tard, le 20 décembre suivant, le successeur de Franco était assassiné à Madrid par un commando de ETA.

Après la mort de Franco, José Sanchez participa à la reconstruction de la CNT et notamment au grand meeting tenu à Dos Hermanas en juillet 1977 avec J. Luis Garcia Rua et auquel participèrent quelques 3.000 personnes. Puis lors des luttes intestines au sein de la CNT où il fut notamment accusé d’être « trop radical », il abandonna en juin 1979 le secrétariat de la CNT de Séville et s’affilia à la Fédération locale de Guadaira.

En 1984 il fut organisateur d’une association d’ouvriers électriciens de Séville qui ne tarda pas à regrouper plus de 200 travailleurs et qui servait de couverture à la CNT.

Après sa mise en retraite en 1994, José Sanchez Gutiérrez continuai de militer à la CNT.


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