Dans les derniers mois de la guerre Juan Salas Millan s’était intégré à un groupe chargé d’opérations de sabotages derrière les lignes franquistes et avait participé notamment à l’une de ces opérations contre le terrain d’aviation de Reus.
Passé en Franc lors de la retirada, il fut pendant l’Occupation réquisitionné au titre du STO par les allemands pour travailler sur les fortifications du Mur de l’Atlantique. Il y participa à divers sabotages en liaison avec la Résistance françaisie. A la Libération il s’intégra aux groupes d’action partant pour l’Espagne.
Membre du groupe de Francisco Sabaté Llopart Quico, il fit partie avec celui ci, Jaime Parés Adán El Abisinio et Emilio C. du groupe de soutien qui accompagna en mars 1945 Angel Marín Pastor et Lucio Gómez Arnaiz délégués du MLE chargés de créer un Comité de liaison permanent entre l’exil et l’intérieur.
Le 20 octobre 1945 avec Jaime Parés et Francisco Sabaté Llopart, il participait à la libération de deux compagnons et d’un militant communiste lors de leur transfert, grâce à des informations précises données par le jeune militant, Victorio Gual Vidal.
Juan Salas Millan Roget a été arrêté à Barcelone le 12 mai 1946 quelques jours après la mort de Jaime Parés Adam assassiné par la police. Le lendemain, 13 mai, avec un autre militant, Farras, il fut mis dans une camionnette de surveillance de la police dans le but de leur faire identifier F. Sabaté ; tous deux eurent le courage de dire que le piéton qui passait devant la fourgonnette n’était pas Sabaté, lui sauvant ainsi vraisemblablement la vie.
Après 6 mois de cachot et d’interrogatoires musclés à la Préfecture de police Juan Salas fut transféré à la prison Modelo de Barcelone. Traduit devant un conseil de guerre, où avait été requis 2 peines de mort, il fut finalement condamné à 30 ans de détention, après qu’une importante somme d’argent ait été versée au soldat chargé de transcrire les minutes et attendus du procès. En 1955 il se retrouva dans la même cellule que Manuel Llatser grâce à l’intervention de Villardaga et fit partie avec lui du comité intérieur de la prison.
Juan Salas Millán a été remis en liberté en 1973 après avoir purgé vingt sept ans dans les prisons franquistes et avoir participé à plusieurs tentatives d’évasion.
Juan Salas Millan a été inhumé début février 2016 au cimetière d’Amposta dans la plus stricte intimité et après avoir refusé jusqu’au bout tous symboles religieux.