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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

REGUILLON Y GARCIA, Adolfo-Lucas « SEVERO » ; « Severo EUBEL DE LA PAZ » ; « El PROFESOR » ; « PREMIO NOBEL » ; « Bernardo GONZALEZ GIL »
Né le 29 août 1911 à Villa del Prado (Madrid) - Instituteur – PCE – Groupe d’Adolfo LUCAS REGUILLON « SEVERO » - Avila (Vieille Castille) – Madrid (Nouvelle-Castille) - Lugo (Galice)
Article mis en ligne le 20 septembre 2012
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

Adolfo Lucas Reguillon y Garcia, qui en 1934 avait été nommé instituteur à Navamorcuende (Tolède), fut pendant la guerre l’un des premiers Commissaires délégués de guerre pour la défense de Madrid où il fut blessé le 29 novembre 1936. Il fut ensuite Commissaire à la santé dans la province de Murcie, puis en 1938 pour toute la zone républicaine.

Fait prisonnier à la fin du conflit, il fut condamné à mort avant que la peine soit commuée en longue détention. Remis en liberté conditionnelle en mai 1943, il passait aussitôt à la clandestinité, gagnait en juillet la Sierra de Gredos avec sa compagne Isabel Villalba Herrada et constituait un groupe de guérilla. Une de ses premières actions aurait eu lieu dans la province d’Avila où il aurait fait sauter deux ponts près de la centrale de Puerte Novo à Los Saltos de Alberche ; pris en chasse par la Guardia Civile, les guérilleros auraient tué le 13 juin 1945, lors d’un contrôle, le sergent Ildefonso Navas Alonso et blessé les deux gardes qui l’accompagnaoent.

Cette même année 1945, et tout en collaborant avec elle, Adolfo Lucas Reguillon, gardant son indépendance, aurait refusé de s’intégrer à la 11e Division constituée par Jesus Bayon Gonzalez et commandée par Fernando Lopez Gomez Colinas.

Après la dissolution de son groupe vers février 1947, il gagnait avec son épouse le village galicien de Espiñeira (La Corogne) où il allait vivre sous la fausse identité de Bernardo Gonzale Gil. Pour sutvivre il y donnait des cours particuliers et effectuait des réparations radiotechniques. Il y donnait également quelques conférences pour récolter des fonds pour les pauvres de la paroisse et y jouissait d’une bonne réputation. Il ne tardait pas à y être rejoint par un prétendu cousin, Teodoro del Real Yañez Formal, qui n’était autre que son ancien lieutenant dans la guérilla.

Ce n’est qu’à la fin 1955, alors que Teodoro del Real avait décidé d’épouser une jeune fille de Fox (Lugo) que, lors de la lecture des bans à l’église de Santa Cruz de Retamar (Tolède) dont était originaire Formal, le commandant de la Guardia Civil, qui assitait à la messe, s’était souvenu du nom et avait prévenu ses supérieurs. Aussitôt un groupe spécial était envoyé en Galice, découvrait rapidement la véritable identité de Bernardo Gonzalez Gilet, le 28 janvier 1956 arrêtaient les deux hommes à Fox. Traduit devant un conseil de guerre Adolfo Lucas Reguillon fut condamné à mort le 3 mai 1957 avant que la peine soit commuée en longue détention. Il a été remis en liberté de la prison de Burgos le 4 mars 1972.

Adolfo Lucas Reguillon, qui avait également utilisé les pseudonymes Candido, El Chiripa, Arregar, Bernardo Gonzalo, est l’auteur d’une autobiographie qui en 1975 sera couronnée d’un prix.

Œuvre : - El ultimo guerrillero de España (Ed. AGMAG, Madrid, 1975).


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