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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

PUZO CABERO, Mariano « Ramon RIUS DE LA PUERTA » ; « JUNCA »
Né à Naval (Huesca) le 8 septembre 1914 – mort le 22 janvier 1978 - Manœuvre ; mineur ; vendeur ambulant - MLE – CNT – Huesca (Aragon) – Barcelone (Catalogne) – Perpignan (Pyrénées-Orientales)
Article mis en ligne le 13 août 2012
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Mariano Puzo Cabero (années 1940)

Comme ses frères aînés Antonio et Gaspar, Mariano Puzo Cabero militait à la CNT de Naval (Huesca) depuis son adolescence. Il travaillait avec ses frères comme manoeurvre sur les chantiers de la comarcale de Barbastro.

Lors du coup d’État franquiste de juillet 1936, il participait à l’attaque de la caserne de Barbastro puis, avec ses frères, s’était enrôlé dans les milices de Barbastro avec lesquelles il fut intégré à la Colonne Roja y Negraqui, lors de la militarisation, devint la 127e Brigade Mixte de la 28e Division. Il y fit partie d’un groupe spécial de guérilleros chargé des opérations derrière les lignes franquistes.

Fait prisonnier à la fin de la guerre à Alicante il fut interné au camp d’Albatera, d’où, sous le faux nom de Melquiades Carrera Murillo(né à Graus, Huesca)), il parvint le 28 avril 1939, à se faire libérer après être passé devant trois commissions de phalangistes, monarchistes et militaires. Au tout début mai 1939, il passa en Francre par Aguilana (Haut Emporda).

Interné au camp de Saint Cyprien, il était envoyé le 19 décembre 1939 à Rochebelle d’Alès (Gard) pour y travailler comme mineur de fonds. En avril 1943 il échappait à la Gestapo et parvenait à travailler comme boulanger au camp d’internement de Bram où son père devait décéder. Il était alors membre du comité départemental de l’Aude de la CNT clandestine. En février 1944, il gagnait Saillagouse (Pyrénées-Orientales) pour s’y intégrer à la Résistance française et établir des contacts avec les compagnons d’Espagne pour organiser leur propre résistance.

Lié aux groupes d’action libertaire, Mariano Puzo Cabero, dont les deux frères aînés avaient été fusillés en Espagne en 1940 et 1944, allait à partir de la Libération effectuer de nombreuses missions en Espagne, notamment comme guide pour les groupes de Francisco Sabaté Llopart Quicoet José Lluis Facerias.

Mariano Puzo Cabero (Perpignan, années 1960)

Le 21 février 1945, alors qu’il préparait son retour en France avec Royano représentant du Comité national de la CNT et de Carretero le délégué du Comité régional de Catalogne qu’il venait de rencontrer au bar Tostaderoà Barcelone, Mariano Puzo Cabero était arrêté Avenue San Antonio par des agents de la Brigade Politico siciale (BPS) qui le trouvaient en possession de faux papiers aux noms de Junca(de Murcie) et de Ramon Rius de la Puerta(de Saragosse). Emprisonné 29 jours au cachot n°9 de la Préfescture de police, il fut ensuite transféré à la prison Modelo dont il fut libéré au bour de 9 mois, le 28 ou le 29 novembre 1945, sous l’identité de Ramon Rius de la Puerta. En janvier 1946 il repassait clandestinement en France.

En décembre 1947, à la base libertaire du Mas Tartas à Oseja, et lors de la préparation d’un transport d’armes pour le groupe de José Lluis Facerias, une grenade lui explosa dans les mains entraînant l’amputation de son avant bras gaiche et du pouce de la main droite.

Ruines du mas Tartas à Osséja, juin 1993 (Iconogr. A. Tellez)

Mariano Puzo Cabero dut alors se retirer de la lutte directe contre le franquisme et devint vendeur amabulant à Perpignan où, dans une petite carriole, il vendait bonbons et jouets.

Dans les années 1970, il participait aux activités des groupes liés à la tendance publiant le journal Frente libertario(Paris). Le 1er janvier 1978, suite à une crise cardiaque, Mariano Puzo était admis en réanimation à l’hôpital de Perpignan où il décéda dans la nuit du 21 au 22 janvier. Il fut enterré le 23 au cimetière de Vernet à Perpignan.


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