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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

PUJOL GRUA, José « GALENO »
Né à Benisanet (Tarragone) le 7 juin 1903 – mort le 2 septembre 1966 - Médecin – MLE – SIA – CNT – Saragosse (Aragon) - Barcelone (Catalogne) – Bordeaux (Gironde) – Toulouse (Haute-Garonne) – Porto Alegre (Brésil)
Article mis en ligne le 10 août 2012
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
José Pujol Grua

C’est alors qu’il effectuait ses études de médecine à Saragosse que José Pujol Grua avait adhéré à la CNT et au mouvement libertaire. Au moment du coup d’État franquiste de juillet 1936, il était médecin généraliste à la Roca et s’intégra immédiatement comme médecin à la Colonne Roja y negrajusqu’à la militarisation de 1937. A la fin de la guerre civile il était le commandant des services de santé de la 25e Division.

Passé en France lors de la Retirada, il fut d’abord interné à Argelès-sur-Mer où il fit partie du service de santé improvisé par les réfugoés du camp. Le 23 juillet 1939 il fut transféré à l’hôpital du camp de Saint Cyprien. De nouveau transféré à Argelés le 11 janvier 1940, il fut envoyé le 20 mai suivant au camp de Bram pour y lutter contre une épidémie de typhus, avant de réintégrer Argelés en novembre suivant. Dénoncé comme communiste en mars 1941, il était arrêté, menotté et transféré au camp de Gurs où étaient déjà détenus de nombreux juifs étrangers et où il allait travailler à l’infirmerie. Au printemps 1942 il fut enrôlé dans une Compagnie de travaileurs étrangers pour aller travailler aux mines de Buzy. Puis il parvint à obtenir un contrat d’ouvrier agricile qui allait lui permettre de retrouver à Perpignan sa compagne Anita Erro.

Dénoncé aux allemands, il était alors réquisitionné par l’organisation Todt et envoyé à Bordeaux où il allait être à la caserne Niel le médecin traitant des ouvriers espagnols réquisitionnés pour travailler aux fortifications du mur de l’Atlaltque. Il y participait à la réorganisation de la CNT, à l’aide aux compagnons et aux divers sabotages organisés par les réfugiés. Dénoncé et accusé de sabotages, im était alors déporté vers l’Allemagne, mais parvenait à s’échapper du train dans la région de Metz.

A la Libération il regagnait Bordeaux où il retrouvait sa compagne puis s’installaut à Touloiuse pour s’y occuper de la nombreuse colonie espagnols. Lors de la reconstitution de la Solidarité internationale antifasciste (SIA) au plenum de Toulouse les 15-18 juin 1945, il fut nommé secrétaire général aux cotés de Gregorio Olivan et Antonio Carbonell. Les 20-21 octobre 1945, lors d’un plenum tenu à Toulouse par la Fédération d’industrie CNT de la santé et hygiène, il en fut nommé secrétaire aux cotés du docteur Paulis (secrétaire adjoint), Sanz et M. Barbe (trésorier).

En juillet 1946 il abandonnait ses fonctions à la SIA pour effectuer une mission en Espagne. Arrêté dans le train dans la province de Gérone, il fut transféré en août à la prison Modelo de Barcelone dont il fut remis en liberté provisoire le 12 juin 1947.

José Pujol Grua etAntonio Tellez (Toulouse, 1948)

Sérieusement malade à la suite d’une infection des poumons, il allait pendant son séjour à Barcelone aider et soigner de nombreux membres des groupes de guérilla urbaine blessés lors d’affrontements et fut particulièrement lié à José Lluis Facerias qu’il avait surnommé Petronio. C’est lui qui en juin 1948 porta assistance à J. Cazoela Tom Mix, grièvement blessé et qui fera en sorte qu’il soit opéré dans une clinique particulière appartenant à un ami.

Le 15 août 1948, avec un groupe guidé par Francisco Denis Catala et comprenant J. Cazorla Tom Mix, Guillermo Caniza Navarro, Pedro Adrover Font et José Lluis Facerias, il repassait en France. Sa maison de Toulouse allait servir à de nombreuses reprises de refuge pour Facerias et d’autres membres des groupes d’action.

de g. à dr. : Santiago Perez Montes, Antonio Tellez & José Pujol Grua (Toulouse, 1945)

Le 26 janvier 1952, José Pujol Grua s’embarquait à Gênes à destination du Brésil où en février il s’installait à Porto Alegre et où, pour pouvoir exercer la médecine, il sera contraint de repasser ses examens. Membre avec Manuel Fernandez de la Commission de relations de la CNT au Brésil, il fut le délégué de Porto Alegre au congrès tenu en octobre 1961 par les FL- CNT du Brésil et présida le meeeing tenu à Porto Alegre le 19 juillet 1962.

Le docteur José Pujol Grua est décédé à 2heures du matin le 2 septembre 1966 à Porto Alegre où son enterrement donnera lieu à une véritable manifestation populaire.


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