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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

PINO PANAL, Sebastian
Né le 7 février 1911 à Ubrique (Cadix) – mort le 4 août 2003 - Ouvrier du liège ; ouvrier métallurgiste – FIJL – FAI – CNT – Cadix (Andalousie)
Article mis en ligne le 18 juillet 2012
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Sebastian Pino Panal

C’est à l’âge de 9 ans que Sebastian Pino Panal était arrivé à Algeciras (Cadix) avec sa mère Sebastiana Panal Ramirez militant eanarchiste et son père Juan Pino Gomez membre du parti libéral. Il fréquenta alors l’école rationaliste d’Andrés Troyano jusqu’à l’âge de 12 ans où il commença à travailler dans une fabrique de liège et à s’intéresser à la cause ouvrière.

Ami d’enfance du compagnon Cristobal Vega Alvarez et amené à l’anarchisme par ses parents et son oncle Bernardo Panal, Sebastian Pino Panal avait commencé à militer et adhérer à la CNT à Algeciras en 1931.

Militant du syndicat CNT du bois, des jeunesses libertaires (FIJL) et de la FAI, il allait être arrêté et emprisonné à de nombreuses reprises. Il fut notamment arrêté le 16 février 1932 pour organisation d’une grève. Le 16 avril suivant il était arrêté avec les compagnons Joaquin Fernandez Sierra et Bondoso Vera Jimenez pour avoir incité en pleine rue des ouvriers à participer à une grève lancée par la CNT. Le 31 mai, lors de la grève générale, il fut une nouvelle fois arrêté avec deux autres compagnons pour avoir brisé les vitrines d’un magasin et fut mis à la disposition du juge d’instruction.

D’août à décembre 1932, il fut une période d’instruction militaire au cours de laquelle, suite à une perquisition dans la caserne et à la découverte de diverses lettres et brochures, il fut condamné à 2 mois et un jour d’arrêt par un conseil de guerre de Valladolid.

Le 9 janvier 1933 il était l’objet d’une perquisition où la police saisissait à son domicile divers exemplaires de La Voz del anarquia. A l’automne 1934, avec ses frères et le soldat Manuel Tenorio Lalo compagnon de la sœur de Sebastian Pino, il fut impliqué dans une tentative de complot lors de la grève révolutionnaire d’octobre.

Le 21 décembre 1935, avec ses frères Juan et Manuel, il fut arrêté, suspecté d’avoir préparé un attentat contre le président du syndicat catholique, puis fut finalement libéré avec ses frères le 23 décembre, faute de preuves. Il était à cette époque secrétaire aux relations extérieures de la FL-CNT et du Comité comarcal et était membre de la junte de l’Ateneo de Divulgacion social

Lors du coup d’état franquiste de juillet 1936, il travaillait dans une fabrique de liège à Almoraina (Cadix) et décidait avec quelques compagnons, dont Julio Pulido Sodi, de gagner Algeciras déjà occupée par les franquistes et où Julio Pulido fut rapidement arrêté et exécuté. Voyant qu’il ne pouvait rien faire, Sebastian Pino parvenait à quitter Algeciras le 18 août 1936 et gagnait Castellar de la Frontera puis Estepona où il allait participer à la formation du BataillonFermin Salvochea dont il sera nommé commandant après la militarisation (368ème bataillon de la 92e Brigade Mixte)

Fait prisonnier le 15 février 1938 à Vivel del Rio Martin sur le front d’Aragon, il fut interné dans un camp en Bizcaye, puis à la prison de Vitoria avant d’être transféré à Séville, puis le 7 juin 1938 à Cadix. Traduit devant un conseil de guerre tenu le 24 novembre 1939, il fut condamné à mort avant que la peine soit commuée pour celle de réclusion à perpétuité.

Il fut interné à Puerto de Santa Maria où, à l’hiver 1941, il y participa au plenum régional tenu par les militants andalous au sein même de la prison. Ce plenum tenu dans la cellule n°61 et auquel participèrent notamment Carlos Zimmerman, Catlos Soriano, Cristobal Palacin Rodriguez, Salvador Reina, Antonio Ramos Palomares, Miguel Cebrian Escarpan, Diego Rangel Valenzuela, Rafael Cuesta Pastor, Antonio Cruz de los Santos et Antonio Rivas, avait pris un certain nombre de décisions pour "intensifier dans la clandestinité la lutte contre l’actuel régime de tyrannie".

Remis en liberté conditionnelle le 3 octobre 1943 suite à diverses remises de peine et une amnistie, il retourna à Algeciras où il s’intégra immédiatement à la clandestinité et devint le secrétaire comarcal de la CNT.

Arrêté début mars 1945 lors d’une très grande rafle où furent détenus de nombreux militants de la CNt et du parti communiste. Comme la plupart des détenus, il fut très sévèrement torturé (pendu par les pieds, coups dans les testicules…) avant d’être transféré en prison préventive. En décembre 1945, fut traduit devant un conseil de guerre réuni à Cadix contre 28 antifranquistes (voir Juan Corrazl Sanchez), dont 19 membres de la CNT : José Fernandez Rodriguez, Joaquin Serrano Duarte, José Marfil Ruiz, José Melendez Aldana, Domingo Hormigo Sanchez, Francisco Cuaro Vicario, Adela Ruiz Guerrero, Tomas Pizarro Benitez, José Maria Bermejo Gomez, Diego Pérez Ruiz, José Lillo Perez, Julio Quintero Talavera, Luis Quiros Ortega, Juan Corral Sanchez, Angel Gonzalez Gonzalez, Juan Gomez Gimenez et Andres Rojas Cuenca. Sebastian Pino Panal fut l’un des 18 condamnés à mort de ce procès. Puis sa peine fut, comme celle des autres condamnés, commuée pour celle de 30 ans de réclusion. Il était toujours interné à Puerto de Santa Maria en 1958 où il travaillait comme infirmier.

Remis en liberté conditionnelle et surveillée en 1960, il épousa l’année suivante Antonia Gil qui était sa compagne depuis 1931. Il trouva un travail dans la compagnie d’assurances d’un ami d’enfance qui lui confia la responsabilité de l’agence de La Linea de la Concepcion (Cadix), poste qu’il assura jusqu’à sa retraite.

Sebastian Pino Panal est décédé à Ceuta le 4 août 2003 à plus de 90 ans.


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