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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

PARES ADAN, Luis
Ouvrier soudeur - MLE – CNT – Groupe de Francisco SABATE LLOPART « QUICO » - Barcelone (Catalogne) – France
Article mis en ligne le 5 juin 2012
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Antonio Navarro et Luis Pares Adan (1937)

Lors du coup d’état franquiste de juillet 1936, Luis Pares Adan, frère de Jaime El Abisinio, avait participé dès le 19 juillet à 4 heures du matin et avec son camarade Antonio Navarro qui avait trouvé deux fusils à la défense et aux barricades du quartier de Pueblo Nuevo. Puis les deux compagnons étaient allés à Barcelone pour s’inscrire comme volontaires au Comité de défense et furent envoyés à Rosas, près de la frontière française, où l’on craignait un débarquement fasciste. Après un bombardement de la ville par le croiseur franquiste Canarias et le retour au calme du secteur, il s’enrôla avec A. Navarro dans la Colonne Roja y Negra avec laquelle il allait participer aux combats de Huesca.

Au moment des affrontements de mai 1937, il se trouvait avec Navarro en permission à Barcelone. Il allait participer aux affrontements au parc de la Ciudadela et la caserne Karl Marx où les communistes étaient encerclés. Il avait notamment soudé la plaque de fonte protégeant l’un des canons du groupe de compagnons participant à l’attaque. Après l’arrêt des combats suite aux appels des dirigeants de la CNT, Pares et Navarro, considérant que la révolution était finie et qu’ils avaient été trahis, décidèrent de ne pas retourner au front.

Un peu plus tard, à la demande de leur ancien commissaire politique à Rosas, ils partaient avec lui pour l’Estremadure pour tenter d’y contrer l’influence des communistes et des socialistes. Basé à Don Benito (Badajoz), il y fut arrêté pour ne pas avoir salué dans la rue un groupe d’officiers qui lui avaient dit "Tu n’as pas appris à saluer un supérieur ?" à quoi il avait répondu "Je ne salue que mes amis". Menacé d’un conseil de guerre, et suite à l’intervention de compagnons prévenu par Navarro, il fut envoyé en punition sur un poste d’observation situé entre les lignes franquistes et les républicaines. Lors de la percée franquiste du front, il fut blessé à la jambe, mais parvint à s’enfuir.

Après avoir été soigné à l’hôpital de Badajoz, il fut envoyé à Ciudad Real dans un centre de tri en attendant de passer devant un conseil de réforme. Dans ce centre alors qu’il faisait la queue pour avoir de la soupe, il eut une altercation avec un jeune lieutenant qui avait frappé un mutilé sous le prétexte que ce dernier avait déjà mangé. Poursuivi devant un tribunal il fut déclaré invalide et envoyé dans un centre de ravitaillement d’où à la fin de la guerre il était évacué en train vers Valence,déjà occupé par les franquistes. Avec un compagnon de Mataro, blessé à la jambe, il décida alors de gagner Barcelone par leur propre moyen et en marches de nuit.

A Barcelone, il retrouva une partie de sa famille, apprenant que son frère Jaime était en exil et que son camarade Navarro était emprisonné. Ne pouvant retourner à son ancien travail - ayant été dénoncé comme auteur de nombreux crimes qu’il n’avait pas commis - il finit par trouver un emploi à l’usine Hispano Suiza et réintègra la CNT clandestine.
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Luis Pares Adan qui habitait rue Urgel à Barcelone était au milieu des années 1940 un point d’appui du groupe de Francisco Sabaté Llopart Quico. Au printemps 1946, suite à divers sabotages et opérations montées par le groupe et aux persécutions policières - son frère Jaime avait été tué le 9 mai -, il s’était réfugié à Hospitalet de Llobregat dans une maison que lui avait indiqué Sabaté. Il commit alors l’imprudence d’aller visiter sa compagne et de lui communiquer cette adresse. Cette dernière fut arrêtée mais, lorsque les policiers se présentèrent pour capturer Luis Parés, ce dernier avait eu le temps de fuir et de passer en France à pieds par les Pyrénées. Sa femme le rejoindra ultérieurement suivie d’Antonio Navarro et de sa famille.

Luis Pares Adan continua de militer en France à la CNT en exil.


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