Bandeau
Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

ARRIETA DE LAS HERAS, Luis « LAGUN »
Né à Bilbao le 7 mars 1920 - mort le 19 juin 1997 - FIJL-MLE- - CNT - Barracaldo (Euskadi)
Article mis en ligne le 10 janvier 2007
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Luis Arrieta de las Heras

Luis Arrieta De Las Heras Lagun était né à Bilbao mais a passé l’essentiel de sa vie dans la zone minière de La Arboleda et de Trápaga. Á l’âge de seize ans il adhérait à la FIJL qui venait de se constituer à La Arboleda et en devenait le premier secrétaire.

Au début de la guerre civile il s’enrôlait dans le Bataillon Sacco et Vanzetti où, mineur, ses parents viendront le récupérer. Il participera alors à la vie militante et représentera son syndicat lors de plenums. Lors de la dernière offensive franquiste d’avril 1937 il mentit sur son âge et s’enrôlat dans la troisième compagnie du Bataillon Bakunin. Lors de la chute de La Arboleda, il prit soin de cacher ou de faire disparaitre les documents compromettants qui pourraient tomber aux mains des franquistes. Il allait subir ensuite les vicissitudes du bataillon et avait été fait prisonnier en juin 1937 à Santander.

Interné au camp de concentration de Orduña, il a été ensuite transféré dans les couvents-prisons du Carmelo à Votoria, puis de Los Esculapios à Bilbao. Traduit devant un conseil de guerre Luis Arrieta a été condamné à une lourde peine et transféré au camp de Deusto puis dans divers Bataillons de travailleurs pénitentiaires où il restera vingt six mois. Il a été tour à tour interné au camp de San Pedro de Cardeña (Burgos), puis au Bataillon de travail 123 de San Juan de Mozarrifar (Saragosse), Sardeña et autres villages. Du front de l’Ebre où les prisonniers étaient chargés d’aller récupérer les blessés et de reconstruire les infrastructures détruites par la guerre, il a été ensuite envoyé dans la province de Gérone puis de Castellón où il a assisté à la chute de la Catalogne et de la région centre. Á la fin de la guerre il était à Ajofrin (Teruel) et était réquisitionné pour des travaux de construction au Fort de Guadalupe (Guipuzcoa), entre Lezo et Pasajes de San Juan. C’est là qu’il apprit le commencement de la segonde guerre mondiale. Á la dissolution des Bataillons de travailleurs, il était envoyé directement au régiment Ingenieros n°6 de Bilbao pour effectuer son service militaire.

Libéré le 30 juin 1942 Luis Arrieta regagnait La Arboleda où il s’intègrait à la CNT qui s’y était déjà reconstituée. Mais six mois plus tard, il était à nouveau mobilisé et le restait jusqu’en 1944. C’est en 1944 qu’il épousait Anastasia Aparicio.

Pendant toute la durée du franquisme Luis Arrieta allait militer à la CNT sous le pseudonyme de Lagun et être arrété une vingtaine de fois. Souvent accusé d’être "communiste" il ne démentira jamais, estimant ainsi protéger les compagnons de l’organisation. En 1963-64 il représentait la CNT à des réunions des diverses forces politiques et syndicales à San Sebastian et Bayonne et y condamnait en particulier l’affaire du "cincopuntisme" (accords entre d’anciens militants de la CNT et le syndicat vertical). Arrêté en avril 1965 pour propagande et manifestation illégale, son procès sera l’une des occasions de dénoncer internationalement l’absence de libertés syndicales en Espagne.

Dans les années 1970 il participait à la reconstruction de la CNT à La Arboleda et en Euskadi. Après la mort de Franco il collaborait à CNT sous le pseudonyme de Lagun et militait à la Fédération comarcale de la Margen Izquierda (Barracaldo). Il a également collaboré aux journaux Anarkia, Ekinaren Ekinaz, CNT (de 1984 à au moins 1995) et Solidaridad Obrera (1991).En avril 1978 il avait été nommé secrétaire de la CNT basque et en 1992-1993 fut le secrétaire de presse du Comité régional.

Luis Arrieta est mort meurt à Trapagaran (Vizcaye) le 19 juin 1997.


Dans la même rubrique

ARTIGUES SERRA, Antonio
le 24 juillet 2016
par R.D.
ARTIEDA CUCALON, José
le 24 juillet 2016
par R.D.
ARTACHO, Arturo
le 24 juillet 2016
par R.D.
ARROYO MEDINA, Hilario “MORENO”
le 24 juillet 2016
par R.D.
ARROYO GARCIA, Pablo
le 24 juillet 2016
par R.D.