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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

MORIONES BELZUNEGUI, Vicente « NAVARRO » ; « NAVARRICO » ; « José Luis MARQUEZ MOYA » ; « Valeriano MARTINEZ »
Né le 22 janvier 1913 à Sangüesa (Navarre) – mort le 2 mars 1970 - Comptable – FAI – CNT – Groupe de Francisco PONZAN VIDAL – San Sebastian (Euskadi) – Barcelone (Catalogne) – Toulouse (Haute-Garonne)
Article mis en ligne le 2 mars 2012
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Vicente Moriones Belzunegui

C’est encore très jeune que Vicente Moriones Belzunegui avait adhéré au mouvement libertaire à San Sebastian. Sa particiaption au mouvement insurrectionnel de décembre 1933 lui valut d’être arrêté avec Antonio Larrañaga à Logroño puis d’être jugé en février 1934 où il avait été finalement acquitté. Suite au mouvement révolutionnaire d’octobre 1934, il était condamné à une lourde peine et interné à la prison de Burgos.

En juin 1936 il était transféré au Fort San Cristobal de Pampelune où, en juillet 1936 il participa à une tentative d’évasion collective qui échoua et pour laquelle il fut jugé et échappa de peu à une peine de mort requise par le procureur. En mai 1938, alors que les franquistes avaient occupé toutes les provinces du nord, il était remis en liberté provsoire et incorporé dans les services arrières de l’armée franquiste.

A l’été 1939, il parvenait à passer clandestinement en France où après avoir été interné dans un camp, il était enrôlé dans une Compagnie de travailleurs étrangers dans les Landes. En mai 1940, avec trois autres compagnons, il s’en évadait mais tous étaient repris peu après. Le 22 juin 1940, peu parès l’armistice, il réusissait une nouvelle évasion et gagnait Toulouse où il entrait immédiatement en contact avec Francisco Ponzan Vidal et s’intégrait à son groupe. Il assurait rapidement un certain nombre de missions en Espagne et assurait les liaisons avec le Comité national clandestin de la CNT.

Le 7 août 1941, au cours de l’une de ces missions, il,était arrêté à Barcelone sous le nom de José Luis Marquez Moya et était interné à la prison Modelo. C’est là, que par l’intermédiaire de l’indicateur Eliseo Melis Diaz, il fut contacté par Eduardo Quintela Boveda, chef de la Brigade politico sociale, qui lui proposa sa libération en échange d’informations sur le mouvement libertaire. Ne se sentant pas engagé en aucune façon par un tel pacte, Vicente Moriones feignit d’accepter, fut libéré et regagna la France où il fit un rapport complet de ces évènements à Francisco Pönzan Vidal et Victorio Castan Guillen. Puis il reprit sa place au sein du réseau et participa à l’évacuation de nombreux réfugiés, juifs, aviateurs alliés et résistants dans la cadre du réseau Pat O’Leary auquel appartenait le groupe Ponzan.

Suite à une dénonciation de Jualin Comeras, un ancien membre du groupe, Vicente Moriones était arrêté avec Francisco Ponzan et d’autres membres du groupe le 14 octobre 1942. Tous étaient internés au camp du Vernet. Le 22 décembre suivant, grâce à un faux ordre de libération transmis par la Résistance française, Vicente Moriones, Francisco Ponzan, Miguel Chueca, A. Casares et les frères P. et E. Lopez Laguarta étaient remis en liberté.

V. Moriones qui avait repris ses activités au sein du réseau fut arrêté par la Gestapo le 11 juin 1943 à Perpignan sous le nom de Valeriano Martinez alors qu’il s’apprêtait à partir pour Barcelone. Transféré à la prison de Fresnes, puis au camp de Compiègne, il fut déporté le 17 juin au camp de concentration de Buchenwald.

Après la libération du camp par les alliés le 30 avril 1945, il rentrait en France dans une très maivais état physique et s’installait à Toulouse où il fut décoré de la Croix de guerre pour ses activités dans la Résistance et iù il fut membre de la Fédération espagnole des déportés et internés politiques (FEDIP).

En 1947, il partait en Espagne dans le cadre d’une mission du mouvement libertaire mais était arrêté à San Sebastian quelques jours après son passage. En août 1949 il fit partie du groupe de 47 militants de la CNT qui avaient été transférés de la prison provinciale de Madrid à celle d’Ocaña (Tolède). Traduit devant un conseil de guerre, il était condamné à une très lourde peine (40 ans), qui sera encore alourdie à la suite d’une tentative d’évasion. Il sera notamment interné à San Miguel de los Reyes.

Remis en liberté provisoire en décembre 1963 (ou 1965 ?) il réintégrait immédiatement la lutte antifranquiste et était nommé membre du Comité régional d’Euskadi de la CNT. En 1967, pour échapper à la répression, il passait une nouvelle fois en France mais n’y restait que quelques mois avant de retourner définitivement en Espagne. Installé à Baracaldo, il était alors le secrétaire du Comité régional d’Euskadi de la CNT, secrétaire de l’Alliance syndicale (STV-CNT-UGT) et délégué à l’intérieur de la junte de défense du gouvernement basque en exil. Epuisé physiquement, Vicente Moriones Belzunegui est décédé à l’hôpital civil de Basurto (Bilbao) le 2 mars 1970, peu après s’être marié avec sa compagne.


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