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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

MONTES BRESCOS, Eusebio “José CASTRO VELASCO”
Né à Barbastro (Huesca) en 1919 – mort en 1980 - Maçon – MLE – CNT – Huesca (Aragon) – Barcelone (Catalogne) – Montauban
Article mis en ligne le 5 février 2012
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

Pendant la guerre civile, Eusebio Montes Brescos avait participé aux patrouilles et gardes diverses et au front, où on ne le laissa pas combattre à cause de son jeune âge, à divers travaux de fortification. En mars 1938, deux jours avant l’entrée des franquistes à Barbastro, il parvenait à prendre le dernier train pour Barcelone, où, ne trouvant pas de travail, il s’engagea pour le front.

A la chute de Barcelone où il était en convalescence de blessures reçues au front, il était arrêté et transféré à Barbastro. N’étant pas l’objet de poursuites, il était alors envoyé au camp de Miranda de Ebro où il se rappelait avoir dû manger de l’herbe, puis à Burgos et enfin déporté au Maroc dans un camp à Nador. Revenu en Espagne à sa llibération, il était envoyé pour 4 ans au service militaire.

Revenu à Barbastro à sa démobilisation, ilparticipait en 1947 à un groupe de guérilla de la région. Arrêté le 18 janvier 1948 et trouvé porteur d’une mitraillette qui lui avait été donnée par les camarades Bonofacio Noguero et Marcelino Agon, il était enfermé à la prison municipale dont, dans la nuit du 7 au 8 février, après avoir percé le sol de sa cellule, il parvenait à s’évader puis à passer en France. Pour ces faits, il sera condamné le 17 décembre 1954, 6 ans après, à 11 ans de prison et 3.000 pesetas d’amende.

Installé en France à Montauban, il continuait de militer à la CNT en exil et à la lutte clandestine en Espagne. Début juillet 1949, avec Antonio Carruesco, Antonio Ribera, Luciano Alpuente, Alejandro Tiburcio, Aurelio Marti, Antonio Alquezar, Jaime El Rubio, Jaime Roldan et un autre, il pénétrait en Aragon par le lac de Urdicel, province de Huesca. Accroché par la Guardia Civil à Meson de Sevil, où Aurelio Marti était tué et El Rubio blessé, le groupe parvenait à décrocher et, après un nouvel acrochage où était tué Antonio Ribera, à revenir en France.

Fin août ou début septembre 1949, il faisait partie d’un nouveau groupe formé de José Sabaté Llopart, Luciano Alpuente, Juan Serrano, Francisco Massip Valls, Jaime Palau Papiol et José Pérez Pedrero Tragapanes, qui pasait en Espagne par Prats-de-Mollo et gagnait Olot en passant par Vallfogona de Ripollés et Ripoll, puis arrivait à Barcelone. Le matériel lourd apporté par le groupe était alors caché dans des cabanes de Sant Vincenc del Horts et laissé à la garde de Luciano Alpuente et d’Eusebio Montes.

Eusebio Montes Brescos a été arrêté à Barcelone le 16 octobre 1949 et a été torturé longuement. Traduit devant le conseil de guerre réuni à Barcelone le 6 février 1952 contre une trentaine de survivants des groupes d’action libertaires, Eusebio Montes Brescos a été condamné à 30 ans de prison. A ce conseil de guerre furent prononcées 9 peines de mort dont 5 - Pedro Afrover, José Perez Pedrero, Santiago Amir, Ginés Urrea et Jorge Pons Argilès - seront exécutées le 14 mars suivant au camp de la Bota.

Interné tour à tour à Barcelone, Ocaña, Huesca et Alcala de Henares, Eusebio Montes Brescos fut remis en liberté provisoire au bout de 13 ans de détention.

Eusebio Montes Brescos, qui dans les dernières années de sa vie avait participé à la reconstruction de la CNT de Barbastro, est décédé en 1980.


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