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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

MOLINA MATEO, Juan Manuel « JUANEL »
Né à Jumilla (Murcie) le 4 août 1901 – mort le 20 septembre 1984 - Ouvrier du bâtiment -FAI – ANFD – CNT – Jumilla (Murcie) – Barcelone (Catalogne) – Madrid (Nouvelle-Castille) – Bruxelles – Montpellier (Hérault) - Toulouse (Haute-Garonne) - Paris
Article mis en ligne le 24 janvier 2012
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Juan Manuel Molina

C’est à l’âge de 15 ans que Juan Manuel Molina Mateo, né dans une famille anarchiste, avait adhéré au Centre ouvrier anarcho-syndicaliste de Jumilla dont il allait devenir le secrétaire trois ans plus tard et en 1919 allait subir sa première arrestation. Insoumis au service militaire, il gagnait alors Barcelone où il allait vivre sous une fausse identité jusqu’à la proclamation de la République en 1931.

En 1922, il fut l’un des organisateurs de la Commission nationale de relation des groupes anarchistes dont il fut nommé secrétaire provisoire aux cotés de Manuel Molet et Jeremias Roig, la boite aux lettres de la commission étant alors au nom de Juan Bautista Esteve Leopoldo Bonafulla. Cette même années 1922, où il rencontra sa compagne Lola Iturbe Arizcuen, il avait été désigné par le syndicat CNT du commerce pour remplacer Sebastian Clara au Comité national de la CNT. Cette commission de relations sera active jusqu’à la fondation en 1927 de la Fédération anarchiste ibétique (FAI), date à laquelle Juan Manuel Molina ; qui tout en travaillant dans une coopérative du bâtiment à Granollers, participait à la fabrication de bombes artisanales et à la lutte contre la dictature, dût, pour échapper à la répression, s’exiler en France.

Il y travailla dans le bâtiment en région parisienne et fut nommé secrétaire de la Fédération des groupes anarchistes de langue espagnole. Arrêté à deux reprises, il fut expulsé et gagna alors la Belgique où il fut membre de 1928 à 1930 du Comité international de défense anarchiste et participa avec notamment Francisco Abadia, Buenaventura Durruti et Liberto Callejas à l’édition du journal La Voz Libertaria (Bruxelles, au moins un numéro le 30 septembre 1929).

Début 1930 il retournait à Barcelone où il était nommé secrétaire du Comité péninsulaire de la FAI en remplacement de José Elizalde, poste qu’il allait occupé jusqu’en 1936, à l’exception de 1932 où, emprisonné pour insoumission, il fut remplacé par Juan Garcia Oliver. Dans ces années il fut le directeur de l’irgane de la FAI Tierra y libertad et de la revue Tiempos Nuevos.

Militant dans le quartier de Horts, il participait aux combats de rues du 19 juillet 1936 avec des militants du groupe anarchiste Germen. Nommé responsable au ravitaillement puis sous-secrétaire de défense de la Généralité de Catalogne – jusqu’aux affrontements de mai 1937 – il occupera plusieurs postes civils et militaires, sera membre du Comité péninsulaire de la FAI. Á la fin de la guerre il était commissaire des X et XIèmes corps de l’armée de l’est.

Passé en France lors de la Retirada de février 1939, il fut chargé par le Conseil général du Mouvement libertaire espagnol d’assurer les liaisons avec les militants internés dans les camps du sud de la France et les liaisons avec le comité national clandestin de Pallarols en Espagne. Il était à cette époque en contact étroit avec Agustin Remiro Manero et Francisco Ponzan Vidal avec lequel à Nîmes en avril 1939 il prépara un plan d’action en Espagne qui sera finalement refusé par le Conseil général du MLE.

Arrêté à plusieurs reprises pendant l’Occupation, il participa activement à la réorganisation de la CNT et fut nommé secrétaire de la Commission de relations nommée lors du plenum clandestin tenu dans le Cantal en septembre 1943. En décembre 1943, alors qu’il était délégué pour un plenum qui devait se tenir à Marseille, il était arrêté et interné dans un camp dont il s’évadait avec l’aide de la Résistance. Il participait ensuite à la Résistance dans la région de Montpellier et en juillet 1944 représenta la CNT espagnole lors d’une réunion de la Résistance tenue à Roanne. A cette même date il participait à la fondation de la Junte Espagnole de Libération (JEL) et était chargé de l’administration du journal CNT dès sa parution à Toulouse le 5 septembre 1944. Lors du plenum tenu à Toulouse en octobre 1944, il était nommé secrétaire du MLE en exil aux cotés de Paulino Malsand, Domingo Torres, Evangelista Campos, Angel Marin, Bernardo Merino et Miguel Chueca.

Entré en conflit avec a tendance la plus orthodoxe de la CNT, il fut délégué au premier congrès tenu à Paris en mai 1945, puis après la scission qui s’en suivit, fut nommé membre du sous-comité national de la tendance dite collaborationiste.

En février 1946, en tant que délégué du sous comité national, Juan Manuel Molina Juanel passait en Espagne où, en mars, il était nommé secrétaire de défense du Comité national de la CNT et de l’Alliance nationale des Forces démocratiques (ANFD). Le 7 avril 1946, il était arrêté à son domicile du 15 calle Amparo à Madrid, lors d’une vaste rafle où furent détenus près de 80 militants et l’ensemble du CN-CNT dont Lorenzo Iñigo Granizo (secrétaire), Manuel Morell Milla Romero (vice srecrétaire), Manuel Fernandez Fernandez Manolo, Bartolomé Mulet Julia, Sebastian Martinez del Hoyo Progreso Martinez et Enrique Esplandiu Pena.

Traduit devant un conseil de guerre en novembre 1947, il fut condamné à 15 ans de prison et fut interné tour à tour à Alcala de Henares, San Miguel, Ocaña, Buitrago et Fuencarral. En mai 1948, il devait participer à la grande évasion des militants libertaires de la prison d’Ocaña, mais fut transféré avec Juan Garcia Duran dans une autre prison quelques jours avant l’évasion.

Remis en liberté conditionnelle en 1953, il repassait alors en France où il allait d’abord résider à Toulouse. En 1960 après la réunification de la CNT, il était nommé au Secrétariat intercontinental (SI) comme délégué de l’AIT lors du 2ème congrès interontinental tenu par le MLE à Limoges du 23 aiût eu 3 septembre 1961.

Juanel, Lola Iturbe & Olegario Pachon (Barcelone, 1983)

Militant ensuite de la FL-CNT de Paris, il fit partie dans les années 1970 de la tendance éditant le journal Frente Libertario, opposée à la majorité de l’organisation dirigée par Federica Montseny et Germinal Esgleas.

En 1979 il rentrait à Barcelone avec sa compagne Lola Iturbe où tous deux allaient appuyé le secteur dit rénové de la CNT, futur CGT.

Juan Manuel Molina Mateo est mort à Barcelone le 20 septembre 1984.

Outre les journaux dont il fut l’administrateur en Espagne, Juan Manuel Molina a collaboré à un très grand nombre de titres de la presse libertaire espagole tant en Espagne qu’en exil.

Œuvres : - La Insureccion anarquista del 8 de diciembre 1934 (Barcelone, 1934, avec Manuel Villar et Diego Abad de Santillan) ; - Noche sobre España : siete años en las peisiones de franco (Mexico, 1966) ; - Rl movimiento clandestino en España, 1939-1949 (Mexico, 1976) ; - El comunismo totalitario (Mexico, 1982).

Juan M. Molina & Jaime Padros (Paris, 1976)

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