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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

MATEU CUSIDO, Pedro « Francisco MATEOS » ; « José PALLARDO »
Né à Valls (Tarragone) le 23 avril 1897 – mort le 14 novembre 1980 - Ouvrier métallurgiste – FAI – CNT – Barcelone (Catalogne) – Toulouse (Haute-Garonne) – Lyon (Rhône) – Grenoble (Isère) – Cordes (Tarn)
Article mis en ligne le 28 novembre 2011
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Pedro Mateu Cusido et sa compagne (Cordes, 1975)

C’est encore très jeune que Pedro Mateu Cusido, alors que des dizaines de militants libertaires tombaient sous les balles des pistoleros du syndicat libre, s’était intégré aux groupes de défense en Catalogne et fut accusé d’avoir participé à plusizeurs attentats contre des patrons ou des pistoleros à leur service.

Il participa notamment, avec Luis Nicolau Fort et Ramon Casanellas Lluch, à l’exécution à Madrid en mars 1921 de Eduardo Dato Iradier, chef du gouvernement et président du conseil des ministres, considéré comme l’un des principaux responsables du climat de terreur exercé contre la CNT. Alors que Luis Nicolau et Ramon Casanellas parvenaient à passer à l’étranger, Pedro Mateu était arrêté et emprisonné. Lors du procès, où figurait également Luis Nicolau extradé d’Allemagne, Pedro Mateu fut condamné à mort tandis que Luis Nicolau, dont l’extradition empêchait de requérir la peine ultime, était condamné à une très lourde peine de prison. Suite à une importante campagne de soutien, Pedro Mateu fut finalement gracié par le roi Alphonse XIII.

Interné tour à tour à Figueras, Cartagène et San Miguel de los Reyes, il refusa toute aide autre que celle du mouvement libertaire, passa 10 ans derrière les barreaux. Libéré en avril 1931 lors de la proclamation de la République, il regagna Barcelone où il travailla comme ouvrier métallurgiste et continua de militer activement à la FAI, à la CNT et à l’Athénée du quartier de Gracia.

Après avoir participé activement aux combats de juillet 1936 à Barcelone puis en Aragon, il s’occupa de la collectivisation du secteur métallurgique. Après les affrontements de mai 1937 à Barcelone, il fut arrêté par les staliniens. Jugé fin 1937 le procureur avait requis contre lui une peine de 20 ans pour être le responsable « d’un dépôt d’armes et d’explosifs ». Il fut funalement acquitté notamment suite à un témoignage en sa faveur de Federica Montseny.

Passé en France lors de la Retirada, il fut interné dans divers camps. Dès octobre 1940, il était en contact avec les groupes d’action de Barcelone.

Lors du plenum national de régionales tenu à Toulouse du 25 au 30 août 1946 auquel étaient représentés 730 fédéralions locales (23.500 adhérents), il fut nommé au Comité national du MLE-CNT comme secrétaire à la coordination (chargé d’organiser l’action clandestine et antifranquiste), poste auquel il fut reconduit au congrès tenu en août 1948. Il fut alors mêlé à plusieurs projets d’attentats du mouvement libertaire contre le général Franco. En 1951 il était à nouveau le responsable de la coordination au moment de l’affaire de Lyon (attaque d’un fourgon postal par un groupe d’action) suite à laquelle, comme d’autres militants de la CNT, il fut arrêté et torturé par la police qui tenta de compromettre la CNT en exil. Emprisonné à Grenoble, il fut finalement acquitté lors du procès, mais fut obligé de résider à Lyon et à Grenoble où il continua de militer à la CNT.

Pedro Mateu Cusido

A la fin des années 1950 il s’installa à Cordes (Tarn) où il était membre de la FL-CNt et travailla comme mécanicien jusqu’à plus de 70 ans.

Pedro Mateu Cusido, qui avait participé à la plupart des congrès et plenums de la CNT et de la FAI en exil est décédé à Cordes le 14 novembre 1980.

Sa compagne Nicolasa Gutiérrez est morte le 3 mars 1984 à Causade,


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