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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

LOPEZ ABAD, Calixto « ZARA » ; « ZARANDA » ; « ZARANDONA » ; « CALIXTO »
Né en 1914 à Olleros de Fabero (Leon) - Mineur – FIJL – FAI – CNT – Groupes de Ramiro de CABO ARENAS « RAMIRON », et de Calixto LOPEZ ABAD « ZARA » - Olleros de Sabero (Leon) – Asturies – France
Article mis en ligne le 24 mai 2011
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

Après avoir fait des études élementaires chez les Augustins de Valencia de Don Juan (Leon), Calixto Lopez Abad commença à travailler à la mine et en 1933, en dépit de son jeune âge, assuma le secrétauriat du syndicat unique CNT des mineurs d’Olleros de Sabero qui était en plein développement. Lors de la révolution d’octobre 1934, lorsque les troupes gouvernementales arrivèrent à Olleros, il parvint à s’échapper et à gagner Bilbao avant de gagner la caserne d’artillerie légère de Ségovie où il devait faire son service militaire. Au bout de quatre mois il était transféré au Leon où il était aussitôt arrêté, emprisonné à Astorga puis transféré dans une caserne de Valladolid dont le 18 juillet 1936 il s’évadait pour regagner Olleros.

Puis il allait aux Asturies où en décembre 1936 avec 65 autres militants de la Fédération ibérique des jeunesses libertaires (FIJL), dont son frère Andrés, il s’intégrait à Carmenes aux milices révolutionnaires. En avril 1937 il était le responsable à Geras du Conseil local des coopératives de Villamatin, un organisme monté par la CNT et l’UGT pour assurer la distribution des biens de consommation. A cette époque il était membre du groupe Los Hermanos de la Fédération anarchiste ibérique (FAI).

A la chute du front nord, il regagnait le Leon avec un groupe formé notamment de son frère Andrés, des frères Ovidio et Felipe Garcia Valladares, Jesus Monje Gonzalez et Francisco Suarez Salvador qui tous décidaient de poursuivre la lutte dans la guérilla.

En 1940 Calixto Lopez Abad Zara était l’adjoint de Ramiro de Cabo Arenas Ramiron dont le groupe était formé de mineurs pour la plupart membres de la CNT et dont faisaient entre autres partie : Policarpo Gonzalez Presa Pistolas, les frères Manuel et Inocencio Ferreras Diez Gitano, Pedro Ardides Carrera El Francés, Francisco Suarez Salvador El Quimico, Cayo Cachan Pardo El Jamonon et Jesus Monje Gonzalez.

Après avoir essuyé en 1941 la perte de deux membres du groupe – Pedro Ardides Carrera et Madruga – il se produisit à la fin 1942 une rupture dans le groupe avec l’émergence de deux tendances : l’une représentée par le militant socialiste Ramiro de Cabo Arenas partisane d’une résistance passive sans affrontement avec les autorités et l’autre dirigée par Calixto Lopez Abad partisane d’une action combative. Ramiro de Cabo Arenas, après avoir été mis en minorité, quittait alors la guérilla, partait se cacher et décédait peu après de mort naturelle.

Calixto Lopez Abad prenait alors la tête du groupe et initiait plusieurs attaques sur les ditricts de Sabero, Boñar, Cistierna et même jusqu’à Santander, Guardo et Saldaña (Palencia), ainsi que plusieurs incursions sur la comarcale de Sahagun de Campos (Leon). Depuis ses bases situées sur les monts de Pardomino, près de Vozmediano, le groupe mena de nombreuses actions de représailles – le plus souvent économiques – contre les phalangistes de la région.

Cette même année 1942, le compagnon Fidel Tejerina Ibañez Tejerina et les frères Felipe et Ovidio Garcia Valladares Bercera quittaient le groupe de Calixto pour agir pour leur propre compte. Si bien qu’en 1942 il y avait dans la partie nord-est du Leon trois groupes de guérilla : celui des frères Casimiro et Amable Fernandez Arias Los Arias, celui de Calixto Lopez Abad Zara et celui, moins nombreux, de Fidel Tejerina Ibañez.

Le 12 novembre 1943 le grouipe de Calixto Lopez Abad attaquait le trésorier payeur de las Hulleras de Sabero.

En 1944 Calixto Lopez Abad se coordonnait avec le groupe de Los Arias dirigé par Casimiro Fernandez Arias El Mellao et avec un groupe appelé Groupe de Batallana (ou d’Orzonaga) commandé par Fermin San Pedro Casado qui était actif sur le district de Boñar. Pour les actions les plus importantes les trois groupes allaient désiormais agir ensemble, notamment lors d’attaques menées à Pesquera, à la banque Urquijo de Boñar, à Palazuelo de Boñar, Lois, Lavid et Santa Lucia de Girdon où seront dévalisés les agents payeurs de la Société houillère Vasca-Leona.

Fin 1944 arrivait au Leon l’activiste communiste Manuel Ramos Rueda, transfuge de la CNT, qui avait été chargé de regroupes les guérillas et de les mettre sous les ordres du Parti communiste. Ni Calixto Lopez Abad, ni Los Arias, ni Fermin San Pedro Casado n’accepteront. Connaissant le passé et l’évolution politique de Manuel Ramos, ils se limiteront à le reconnaître comme le représentant du PCE, mais repousseront sa tentative de contrôler les groupes.

C’est le groupe de Calixto Lopez Abad qui, le 29 septembre 1945, avait enlevé près de Santibañez de Porma l’ingénieur agronome Manuel Zapico Arriola pour la libération duquel une rançon de 2 millions de pesetas aurait été demandée. Lors de la remise de rançon, la Guardia Civil, prévenue avait préparé un piège dans lequel fut tué le guérillero Francisco Suarez Salvador Quimico et à la suite de quoi Manuel Zapico fut exécuté par ses ravisseurs.

Le 28 octobre 1946, Calixto Lopez Abad, Inocencio Ferreras Diez El Gitano et Acendino Fraile Santos Peleas attaquaient la sucursalle de la Banque Espagnole de crédit à Saldaña (Palencia).

Puis Calixto Lopez et Inocencio Ferreras Diez décidaient de passer en France. A la fin 1947, avec l’aide de Delfino Robles Gonzalez, l’un des responsables d’un réseau d’évasion de la CNT chargé de fournir faux papiers et sauf-conduits, tous deux étaient acheminés de Vozmediano à Sahagun où ils se reposaient chez un compagnon. Puis, en taxi, ils gagnaient Bilbao, puis San Sebastian. Toujours en taxi, avec le contrbandier José Maria Artola, ils gagnaient Oyarzun (Guipuzcoa) où ils franchissaient le poste de contrôle militaire dont le responsable avait été acheté. Puis ils franchissaient la Bidassoa et passaient en France.

Ce réseau fut utilisé pour l’évacuation de plusieurs autres guérilleros libertaire s dont Andres Calixto Lopez, Jesus Monje Gonzalez, Senén Rodriguez Barrio El Campesino, Sixto Laiz Alvarez et Aladino Oricheta Pascua. Peu après le passage de Calixto Lopez et d’Inocencio Ferreras et suite à une imprudence, ce réseau sera démantelé par la police.

En 1989 Calixto Lopez Abad résidait à Olleros de Sabero.


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