Luis Latorre Mestres, encore adolescent avait commencé à travailler au service de comptabilité de l’usine de piles Fepe où il adhéra à la CNT. Lors du coup d’etat franquiste de juillet 1936 il partit de chez lui et sa famille n’eut plus aucune nouvelle de lui jusqu’en juillet 1938 où il avait écrit à ses parents depuis Paris.

Luis Latorre Mestres fit vraisemblablement partie des patrouilles de contrôle et des groupes de défense de Barcelone et avait été impliqué dans l’assassinat au printemps 1937 des frères Ruano, anciens responsables dela Colonne Durruti tombés en disgrâce. Il était ensuite parti en France.

En 1940 il fut arrêté en France et remis aux autorités franquistes à Irun. Transféré à la prison Modelo de Barcelone, il fut jugé avec Justo Bueno Pérez et José Martinez Ripoll le 19 août 1943. Luis Latorre et Justo Bueno furent condamnés à mort. Lors de la révision du procès en novembre, la peine contre Latorre fut commuée en 20 ans de prison. Justo Bueno fut lui fusillé le 11 février 1944 au camp de la Bota.

Remis en liberté provisoire, Luis Latorre fut de nouveau arrêté à Barcelone en juin 1946. L’année suivante il épousait Maruja Paredes dont il eut un fils décédé peu après sa naissance en 1948, puis une fille en 1949.

En 1951, avec un autre compagnon, Enrique Formentin, Luis Latorre parvenait à s’embarquer pour l’Amérique latine. Après quelques mois passés à Rio il s’installait à Montevideo où, jusqu’à sa mort le 14 décembre 1962, il allait travailler à la légation suisse.

Son père, Orfelino Latorre Cataluña, né à Castellon de la Plana, était mort le 1er février 1942. Sa mère, née à Perpignan, est décédée le 26 février 1971 à l’âge de 89 ans sans avoir rien su de la mort de son fils.