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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

IGLESIAS PAZ, José "El GALLEGO", "PINEIRO"
Né à Lobios (Orense) le 26 août 1916 – mort le 10 juin 2006 - Mineur ; maçon, ; ouvrier agricole ; magasinier - FIJL – MLE – CNT – Sallent & Barcelone (Catalogne) – France – Lugano (Suisse) – Orense (Galice)
Article mis en ligne le 15 août 2010
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
José Iglesias & Joaquina Dorado (2005)

José Iglesias Paz avait émigré à l’âge de 18 ans à Sallent pour y travailler aux mines de potasse où était déjà employé son frère. En 1935 il adhérait à la CNT et à la Fédération ibérique des jeunesses libertaires (FIJL). Au moment du déclenchement du coup d’État franquiste de juillet 1936 il suivait des cours du soir afin de pouvoir entrer comme facteur à l’administration des postes. Il s’intégrait immédiatement à la Colonne Tierra y Libertad formée dans la région minière du Haut Llobregat, et après quelques semaines de formation à Barcelone, partait pour le front du Centre. Il participait aux combats à Talavera de la Reina, Tolède, San Martin de Valdeiglesias, Avila.

Début 1937, après la militarisation de la Colonne devenue 153e Brigade Mixte, il fut affecté sur le front d’Aragon où il participa à la prise de Belchite. Après les affrontements de mai 1937, il s’affronta à plusieurs reprises à des staliniens qui avaient tenté de l’assassiner et, les armes à la main, libéra son frère, militant de la CNT, emprisonné par les communistes.

Passé en France lors de la Retirada de février 1939, il fut interné au camp de Saint Cyprien dont il parvint à s’évader au bout de 18 mois. Il travailla alors pendant deux mois dans une mine de la région de Lourdes avant d’être arrêté et interné au camp d’Argelès. Il s’évada une nouvelle fois au bout de deux mois et trouva un tavail de bûcheron. En 1942 il était arrêté à Perpignan, envoyé à Bordeaux dans le cadre du Service du travail obligatoire puis envoyé en octobre à Karlsruhe en Allemagne pour y travailler dans une usine de munitions.

Revenu en France à la fin de la guerre, il s’installait d’abord à Paris puis à Lyon et militait dans le Mouvement libertaire en exil et l’appui aux groupes d’action qui partaient pour l’Espagne. En juillet 1948 José Iglesias Paz entrait clandestinement en Espagne par Roncesvalles en tant que délégué de la section juridique de la CNT. Il était plus particulièrement chargé de l’aide et de l’assistance aux compagnons prisonniers à Barcelone, Saragosse - où il avait remis à Mariano Aguayo Moran une forte somme destinée aux prisonniers et à leurs familles, et Madrid. Il s’installait à Terrasa, au 15 de la rue Escudinas.

Suite à une dénonciation de la mère d’une de ses collaboratrices, José Iglesias était arrêté à Barcelone le 3 mai 1950. en même temps que plusieurs membres des groupes d’action dont Silvio Aiguaviva Vila, Pedro Meca Lopez, Ginés Urrea Piña et Santiago Amir Gruañas. Il fut torturé pandant 17 jours dans les cachots de la Préfecture de police. Traduit devant le conseil de guerre qui se réunit à Barcelone le 6 février 1952 contre une trentaine de membres et collaborateurs des groupes d’action libertaire, José Iglesias fut condamné à mort avec huit autres des inculpés, dont cinq (Santiago Amir Gruañas, Pedro Adrover Font, Jorge pons Argilés, José Pérez Pedrero, Ginés Urrea Piña) seront exécutés le 14 mars suivant, avant que la peine soit commuée pour celle de 30 ans de prison.

Interné pendant deux ans à la Modelo de Barcelone où il fut pendant un temps le responsable de la bibliothèque, il fut ensuite transféré au pénitencier du Dueso à Santander. En 1961 il était remis en liberté surveillée suite à une amnistie et regagnait la Galice où il allait travailler dans les services municipaux à Ponferrada, Lugo, Vilalba, Vilagarcia, mais dont il fut à chaque fois licencié suite aux pressions policières.

José Iglesias Paz (pénitencier du Dueso, 1954)

Ne puvant trouver un poste stable, en 1972, avec sa compagne, Pilar Rodriguez (épousée en 1968) et leur fils Jorge, il s’exilait en Suisse, d’abord à Locarno puis à Lugano où en 1973 il obtenait l’asile politique. Travaillant comme magasinier, il particpait aux activités des anarchistes locaux tout en maintenant le contact avec la CNT et militait à la Ligue suisse des droits de l’homme.

Á la mort de Franco, il récupérait un passeport espagnol et, en juillet 2003, retournait définitivement en Galice avec Pilar Rodriguez. Installé à Cabeza de Vaca (Orense), il reprenait contact avec la CNT régionale. En novembre 2005 il participait, avec notamment Joaquina Dorado Pita, aux journées libertaires de Compostelle où tous deux apportaient leur témoignage sur la lutte antifranquiste. Il participait également à des rencontres régionales et aux journées antifascistes de Lalin en janvier 2006.

José Iglesais Paz est décédé à Orense le 10 juin 2006 et a été enterré à Lobios en présence de nombreux compagnons et après un hommage rendu par Rosa Bassave, la secrétaire de la CNT de Compostelle.


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